Nihilo – Doom

Nihilo – Doom

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Déjà quinze années d’existence pour Nihilo et se complaisant dans ce Death Metal old school fortement imprégné de la période du début des nineties.

Le quintette bernois en est à son troisième album full length au milieu d’autant d’EP et cherche à perpétuer l’esprit putride des racines de cette musique qui, à l’image de son artwork, reste englué dans un cloaque pestilentiel qui pue bon la chair en putréfaction, les corps démembrés, le tout dans un magma nauséabond de sang, de pus et de foutre !

Bref, amis de la poésie la plus sanguinolente, cet album est pour vous ! Qu’on se le dise, ce Doom aurait été enregistré entre les premiers Asphyx, Pestilence ou Morgoth qu’on n’aurait rien trouvé à redire. Guitares accordées très bas, riffs rapides, section rythmique capable d’osciller entre le pachydermique et l’épileptique et un chant donnant l’impression d’un Martin van Drunnen au bord de l’apoplexie et on aura le cocktail.

Nihilo ne s’emmerde pas à chercher à innover ou à donner un soupçon d’originalité à sa musique mais, si la volonté est de nous asséner des coups de massue en pleine face avec la volonté de nous écraser le crane telle une pastèque sous un bulldozer, le pari est réussi.

Ça speede la plupart du temps, ça nous colle du break à nous dénuquer les cervicales, ça nous balance du riff thrash en veux-tu en voilà, ça accélère sans crier gare, ça vocifère comme si sa vie en dépendait, et ça cherche parfois à diminuer le tempo pour mieux nous coller des sensations d’oppression pouvant nous mener jusqu’à l’étouffement ! Et tout ça, sous une production old school au possible histoire de nous donner la sensation la plus crasse possible !

Clairement, Nihilo en veut à notre vie ou à défaut à notre santé mentale et compte bien faire le plus de mal possible. Ajoutons à ça que le groupe se permet le luxe d’inviter Dallas Toler-Wade (Narcotic Wasterland, ex-Nile) sur “Antichrist”, et on comprendra qu’ils n’ont définitivement pas l’intention de rigoler ! Et c’est tant mieux !

Tracklist :

1. Abuse of Confidence (3:49)
2. Death prevails (3:25)
3. Deception of Existence (2:56)
4. Fueled by Suspicion (2:40)
5. Orange Hazard (2:12)
6. Menace of Wrath (3:18)
7. Deceptive World (2:53)
8. Antichrist (3:28)
9. Doom (6:01)

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Khemmis – Desolation

Khemmis – Desolation

Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 9/10

Bon certes, ce n’est pas la saison pour écouter du Doom, il fait beaucoup trop chaud ! Mais un album comme celui que vient de sortir Khemmis, c’est du quatre saisons ! Je peux vous dire qu’il fait désormais partie de mon top « découvertes » de l’année !

Ce qui m’a séduit le plus c’est le fabuleux timbre vocal clair et cristallin de Phil qu’on entend rarement en Doom et qui me rappelle beaucoup celui de Heri Joensen de Týr (excellent groupe de folk métal). Ensuite viennent les mélodies assorties à cette magnifique voix. Voilà comment on tombe amoureux dès les premiers morceaux « Bloodletting » de ce troisième et nouvel album Desolation.

Cinq morceaux très accrocheurs, une guitare au son très clair et une autre saturé, associée à une voix claire et parfois à des soli très rapides mais qui s’insèrent bien dans un morceau lent. Le tout fait que le son et les compositions de Khemmis se démarquent du Doom classique. Ce qui fait aussi qu’il sort du lot pour cette catégorie du Metal, c’est que certains morceaux sont trop rapides comme c’est le cas entre autre pour « Isolation » (d’ailleurs, les riffs de l’intro et des refrains me font drôlement pensé à « The Trooper ») mais aussi le côté très mélodique et travaillé des refrains qui ont tendance à être souvent plus simples dans le monde du Doom. Mais de manière générale, les tempi varient pas mal dans un même titre. Un gros coup de cœur pour « Bloodletting » ainsi que pour son groove, les riffs en tapping de « Flesh to nothing », et « The Seer », lourd, très mélodique avec des passages plus sombres (growl). On y trouve aussi dans « Maw of Time » des passages growlés qu’on retrouve dans du Death Metal old-school (puis ça repart sur un solo véloce). Enfin, tous les morceaux sont excellents et différents !

Jeune groupe américain de musiciens inconnus de la scène metal (pour l’instant), avec des albums de telle qualité, ils iront bien plus loin que les frontières américaines… Enfin, tant que Trump n’a pas encore imposé une taxe d’exportation sur le Doom Metal. Pour le moment, une signature chez Nuclear Blast pour la sortie de cet album et le passage au Rodburn 2018 est un très bon début.

S’il est difficile de classer ce mélange d’influence et de style, alors classons le dans « excellent » (comme toute leur discographie) ! Un grand cru de l’été.

Tracklist :

1. Bloodletting 6:24
2. Isolation 4:48
3. Flesh to nothing 7:31
4. The Seer 6:02
5. Maw of Time 7:23
6. From Ruin 9:27

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Cruthu – The Angle of Eternity

Cruthu – The Angle of Eternity

Note du SoilChroniqueur (Erikillmister) : 9/10

 
Fans de Doom, réjouissez vous ! Si vous êtes accro à Saint Vitus, Lord Vicar ou pour les plus anciens d’entre nous, les 3 premiers Black Sabbath, Cruthu va combler vos attentes ! Vous aimez le gros qui tache, la lenteur exaspérante et sublimée ? La noirceur ? L’ésotérisme ? Vous allez vous régaler !

 
Cruthu, ovni déboulant des USA, plus précisément d’un Michigan pas franchement réputé pour la diversité de sa scène métal, arrive en force dans notre vielle Europe. Et c’est du pur bonheur ! Formé par 4 lascars nourris aux riffs sabbatiens, Cruthu (« Création » en Gaélique) nous délivre un album fort plaisant, bourré de trouvailles comme le merveilleux et inquiétant instrumental « Separated from the Herd », sorte de plainte mélancolique et angoissante, exécuté avec maestria, la guitare de Dan McCormick se taillant la part belle tout en finesse, rappelant un peu les interludes que le grand Tony Iommi distillait de temps à autre chez Black Sabbath.

Que dire également des deux pièces maitresses de l’ensemble, à savoir les deux pavés que sont « From the Sea » et « Angle of Eternity » de plus de 7 minutes chacune sans jamais s’ennuyer ? Que nous tenons là, un excellent groupe de Doom qui, contrairement à beaucoup de ses confrères, n’oublie pas une certaine dose de finesse, faisant du coup ressortir l’originalité de l’ensemble. Là où la plupart des groupes de Doom enfoncent le clou en bourrinant, Cruthu s’insinue en vous avec beaucoup de classe, d’une manière souvent subtile, « Seance » en étant le parfait exemple. Je vous rassure, Cruthu fait cependant bien du Doom, et quand le combo se prête au jeu de l’exercice de style pur et dur, il fait passer les maitres du genre pour de pâles imitateurs ! Vous ne me croyez pas ? Vous pensez qu’Erikillmister radote ? Que son grand âge lui joue des tours ? Jetez alors une oreille sur « Bog of Kildare » et son riff dévastateur, ou sur « Lady in the Lake » et ses accents bluesy, vous comprendrez alors que j’ai encore toute ma tête !

Inconnu du grand public, le quatuor américain, s’il évite les pièges habituels inhérents à un premier album réussi (je ne compte pas leur démo de 2014, Creation) est appelé à une grande carrière. Depuis que le grand Black Sabbath a annoncé sa retraite, on leur cherche désespérément un successeur. Cruthu, au vu de ce magnifique Angle of Eternity, a toutes les cartes en main pour y parvenir !

Tracklist :

1. Bog of Kildare (5:42)
2. Lady in the Lake (6:33)
3. Seance (6:41)
4. From the Sea (7:21)
5. Separated from the Herd (2:53)
6. The Angle of Eternity (7:29)

Bandcamp : https://cruthu.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/cruthuband

The Doomsday Kingdom – Never Machine

The Doomsday Kingdom – Never Machine

Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 8.5/10

Quoi de mieux qu’un bon premier EP d’une petite demi-heure pépère avec 4 morceaux bien consistants pour nous présenter le doom spécial que nous offre le groupe suédois The Doomsday Kingdom. Du doom à la Avatarium (un chant féminin similaire sur « Never Machine » et « The Sceptre ») aux principales influences de Black Sabbath, mais surtout Candlemass, dans le mid-tempo avec une prod au son artisanal et typique du gros doom à l’ancienne.

En parlant d’Avatarium, si on ressent si fortement un gros point commun (même deux) dans le son et les compositions entre les deux groupes c’est parce qu’ils partagent deux membres : le guitariste très talentueux Marcus Jidell (et qui est aussi guitariste de Soen depuis l’année dernière) mais SURTOUT le dénommé “père du doom”, le bassiste (et multi-instrumentiste) Leif Edling, qui n’est personne d’autre que le fondateur de Candlemass. Que du bonheur !

Il n’y a pas qu’une femme au chant mais des invités comme Niklas “Viper” Stålvind du groupe Wolf prêtent exclusivement sur « Zodiac City », un morceau sur la fameuse histoire du serial killer Zodiac, que connaissent ceux qui ont vu le film. Ironiquement, Leif a dit à ce sujet: « In general, I don’t like songs about serial killers, because there’s way too many people glorifying them, but I really like the movie. »

Enfin, le titre acoustique « The Whispering », avec une nappe d’orchestration et des notes de violon pour agrémenter le tout par moment, puis l’orgue prend la relève ; moi qui ne suis pas fan des morceaux acoustiques, j’ai adoré pour celui-là ! La nostalgie de Candlemass refait surface !
Mon morceau préféré est « The Sceptre » avec ces tappings et jeux de guitares de malade ainsi que cette basse qui groove à mort et ces notes d’orgue qui rajoute une touche de singularité.

Une sortie comme « Never Machine », ça fait plaisir ! Du moment qu’on est fan des références citées précédemment, on ne peut qu’adorer. Une belle pièce du doom, un must have ! Dommage qu’elle soit trop courte.

En attendant l’album avec impatience, savourez pleinement ces 28 minutes!

 

 

Tracklist :
01. Never Machine
02. The Sceptre
03. Zodiac City
04. The Whispering

 

https://www.facebook.com/The-Doomsday-Kingdom-1158432850841410

http://www.doomsdaykingdom.se/

Oceans of Slumber – Winter

Oceans of Slumber – Winter

Note de la soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 9/10

Vous aimez les très bons albums doom/prog mélodiques ? Vous aimez les très bons albums doom mélodiques ET SENSUELS (ça, c’est déjà plus rare) ? Vous aimez les magnifiques voix féminines entre Simone Simmons, Christina Scabbia et Adele, mais sur un album doom ? Alors j’ai exactement ce qu’il vous faut ! Je citerais en référence directe : Sylvaine (Doom à chant féminin), la période prog d’Opeth… Difficile de trouver d’autres groupes se rapprochant du style d’Ocean of Slumber.

Je pense ne me contenter que du paragraphe précédent : il y’en a bien qui font des chroniques en un paragraphe, il parait que c’est mieux d’être bref et efficace (ou flemmard).

« Winter » est un album formidable, frôlant la perfection, bien plus abouti et original que son prédécesseur « Aetherial » (qui était très bon malgré tout mais plutôt death/doom et avec un chant masculin) : il dégage en vous un sentiment de sérénité et de relaxation. Ce qui m’a le plus plu, c’est l’intégration d’une telle voix féminine atypique et formidable en plus de la comparaison précédente avec un coté soul – et pas saoul, car si c’est soul, c’est pas soulant ! – et très puissante (normal : c’est une black qui chante, ce qui est en soi atypique) sur des mélodies mélancoliques super bien faites. Ça me laisse sans voix (ce qui n’est pas son cas… Heureusement que je ne chante pas !) Et le plus atypique dans tout ça, c’est que ce sont cinq musiciens TEXANS, s’il vous plait, qui font un mélange de Prog avec une grande proportion de Doom… Mais merde, ou va le monde ?! Serait-ce sa fin ?! Le pire, c’est que ces texans osent écrire sur l’hiver jusqu’à intituler leur deuxième album « Winter » ! J’avoue que j’aimerais bien écouter un jour un album doom sur l’été !

Mon top 13: tout l’album ! Mon top 3 : le chef d’œuvre de 7 minutes, « Apologue » (qui est l’intrus de l’album) est sans doute le  morceau le plus noir et le plus agressif de l’album avec un caractère orchestral et chœurs, et death old school technique où Cammie mélange chant clair et growl (partagé entre elle et un des autres membres) qui grouille de soli rapides, trémolos et blasts, même si n’ai pas du tout aimé son début trop dans le vif du sujet qui donne une impression d’être tronqué (on peut supposer que c’est la suite du précédent mais ça ne colle pas pour que ça soit le cas !) ; « Good Life » avec son outro à la flute qui lui donne un côté très amérindien ; « Turpentine » et son côté jazz rock/soul et les envolées lyriques de la charmante Cammie, sans oublier son outro latino. On tombe dans du symphonique néo-classique avec un côté prog dans ce titre grandiose « …This Road », autre chef d’œuvre de l’opus. Et pour tout amateur de piano, « Grace » joué uniquement au piano, est une exposition du talent des doigts d’Uaeb – du verlan, non ? Un piano, qui d’ailleurs est présent dans chaque morceau…

Ocean of Slumber est né dans l’ombre de pas mal de groupes, on sait que le Doom et le Black sont les deux styles les plus underground qui remplissent le moins les salles de concerts et qui ne font pas assez de chiffres. Cela dit, le quintet a tout le talent qu’il faut pour grimper au sommet de la scène doom, en espérant que leur tournée avec MDB et bientôt avec Enslaved les aidera à en sortir.

« Winter » revisite le Doom d’une autre façon ! A écouter peu importe la saison, l’heure ou l’humeur… Bon, pour l’humeur, si vous êtes trop joyeux, je vous conseille d’éviter. Après le nouvel album de Katatonia et Novembre, voilà que celui d’Ocean of Slumber s’ajoute à mon top 10 des albums doom de 2016 !

P.S: Ocean of Slumber ouvrira pour Enslaved et sera aux dates et lieux suivants:

02.11 Toulouse (Métronome) [http://ow.ly/ZQ9k1]
03.11 Rennes (Antipode) [http://ow.ly/ZQ8s7]
04.11 Paris (Le Divan Du Monde) [http://ow.ly/ZQ8l9]

 

Tracklist:
01. Winter
02. Devout
03. Nights In White Satin
04. Lullaby
05. Laid To Rest
06. Suffer The Last Bridge
07. Good Life
08. Sunlight
09. Turpentine
10. Apologue
11. How Tall The Trees
12. … This Road
13. Grace

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Site officiel: http://www.oceansofslumber.com/