Note du SoilChroniqueur (Arno) : 10/10
Je dois bien avouer que depuis que j’ai écouté « Everything is Fire » (2009), Ulcerate est devenu l’un de mes groupes de Death Metal favori. Pourquoi ? Peut-être parce que le groupe utilise sa technicité différemment, pour ne pas dire plus intelligemment que la moyenne, à la façon d’un Gorguts, qui est la formation la plus approchante. Ce n’est pas que je dénigre le reste de la scène Death technique, j’adore ça, mais c’est juste qu’Ulcerate, au lieu de foutre des notes partout, choisit de torturer les structures, introduit des cassures abruptes, domestique la dissonance pour un résultat systématiquement aussi grandiose que chaotique.
Et tout comme Gorguts, Ulcerate ne propose jamais deux fois le même album. Il y a toujours une évolution, une progression, la volonté d’explorer autre chose. « Shrines of Paralysis » (2016) le laissait déjà entrevoir, le trio se calme, un peu, essaie d’incorporer davantage de mélodies dans son magma, cette tentative trouvant à mon sens son plein aboutissement dans ce « Stare into Death and be still » toujours aussi riche et passionnant. Le genre de disque que l’on peut écouter des centaines de fois et toujours y découvrir une subtilité. Attention ! Nul faux-fuyant « Post » ici : il s’agit toujours bien de Death Metal mais avec un QI très largement au-dessus de la moyenne et qui périme bon nombre de ses contemporains.
Pour terminer, je dirais également que « Stare into Death and be still » est bien plus digeste que ses prédécesseurs, ce qui ne le rend que meilleur. En effet, Ulcerate nous a toujours habitués à de longs albums (cinquante minutes et plus) mais la violence des précédents les rendaient parfois difficiles à absorber d’une traite. Là, ce surcroît de mélodies évite la saturation et permet de savourer dans sa totalité ce bloc sculpté aux arabesques sublimes. Immanquable.
Tracklist :
01. The lifeless Advance
02. Exhale the Ash
03. Stare into Death and be still
04. There is no Horizon
05. Inversion
06. Visceral Ends
07. Drawn into the next Void
08. Dissolved Orders
