Satyricon – The Age of Nero

Le 17 mars 2010 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Satyr: Chant et multi instruments Frost: Batterie. D’autres musiciens viennent compléter le band en tournée.

Style:

Black Metal

Date de sortie:

Novembre 2008

Label:

Roadrunner Records

Note du Soilchroniqueur (Gwenn):
10 / 10

Un petit chat noir est venu m’apporter « The Age of Nero » cette nuit d’hiver. Il a gratté doucement contre la coque froide. Ses yeux jaunes et interrogateurs sont fixés sur le petit paquet qu’il vient de déposer sur le pont de mon bateau. Il est presque trois heures du matin et encore ensommeillée, j’invite le joli félin à venir à bord afin qu’il puisse se réchauffer. Il me dira ensuite qu’il a fait tout le voyage des Terres de Norvège comme un messager, afin de partager une histoire, un conte.

Avant de prendre « une pause » qui me frustre déjà, Satyr et Frost nous régalent encore avec « The Age of Nero », peu après « Now Diabolical » qui signait ce fameux tournant dans la carrière du groupe. Critiqués pour le côté plus « accessible » de leur musique qui contraste avec un « Rebel Extravangaza », un « Nemesis Divina » ou encore un « Volcano », le couple sombre aux yeux khôls poursuit dans sa veine de sang épais et sombre et approfondit largement la palette des teintes de « Now Diabolical ».
The Age of Nero. L’âge du noir. L’âge de la franchise, du direct, de la perfection. Cet album joue sur tout. Art-Work sobre et ténébreux, esprit du groupe et contenu musical forment une équation dont la résolution n’est que la définition du plaisir à l’état brut. Frost, toujours un peu plus effacé, ne montre que son regard qui raconte sa totale dévotion à la musique. Satyr a largement apprivoisé son corps carré, solide, et le montre par des poses magnifiquement travaillées en live. La sobriété est le trait qui soulignera l’éclatement de Nero. Lenteur, mollesse, vous dites ? Que répondre alors de cette violence contenue, de ce désir qui paraît ne demander qu’à être assouvi, de ce calme qui annonce l’Apocalypse, de ce suspense créé par l’ensemble de l’album ? L’Art pictural, littéraire, musical est exécuté ici avec grande maîtrise.

« Commando » prouve que les musiciens noirs n’en ont pas terminé avec nous. Un set de batterie impressionnant et des transitions plus que superbes. Le son spécifique à Satyricon est là, rien n’a changé : surtout pas la violence contenue que la musique détient. Une excellente entrée en matière. « The Wolfpack » sonne comme la suite de l’album Now Diabolical avec ce même système de questions/réponses voix/instruments et une construction similaire. Le rendu sonore est évidemment parfait, là aussi. « Nero me regarde fixement à l’écoute de « Black Crown on a Thombstone », il tressaille et moi de même, je ne le lâche pas des yeux et me laisse totalement porter par cette violence douce et amère. Une lame de cutter sucrée salée, un refrain libérateur, une œuvre brute et sauvage. La conclusion se trouve peut-être dans « Die by my Hand » qui va chercher sa rythmique dans du black metal plus ancien, le refrain claque comme un fouet dans le bateau secoué un peu par le vent qui fraîchit, son bercement accompagne la lente et sombre conclusion du morceau. Nero et moi sommes plongés dans une certaine torpeur…
…« My Skin is Cold » nous accompagne dans une danse noire et obsédante, d’une beauté à signer un pacte avec Satan. Le rendez vous est pris, Nero s’étire doucement sur la table avant de rejoindre mes jambes d’un bond, replongeant ses yeux jaunes dans les miens. « The sign of the Trident » s’allie avec l’orage qui éclate en mer, ça n’arrive jamais en pleine nuit, ici ! Je suis complètement déconnectée de la réalité et choisis de fermer les yeux et de m’adonner aux coups de boutoir des riffs de ce morceau. Je m’abandonne. Mon félin d’une nuit, d’un calme olympien, m’observe toujours aussi attentivement. Il paraît sourire.
« Last Man Standing » achève presque la chronologie de l’album. L’orage est bien établi et la grêle explose sur le pont. Encore une construction musicale géniale qui ne fait que parfaire l’effet de la drogue. Je suis conquise, éprise, achevée et presque sous l’emprise terrible d’une frustration indéfinissable. Nero est là, dans le noir…
« Den Siste », où toute la Puissance Epique de Satyricon s’exprime. Longueur, Force, chronologie du morceau parfaite, un son à se damner, une voix profonde, sombre, franche et régulière. La batterie lourde, lente et précise, s’anime sous les yeux possédés de Frost. Satyr dans toute sa magnificence contemple le monde de son regard noir épris de mystères, et Eros sera ravi d’apprendre que je lui dédicace ce morceau largement digne de partager mon lit.

La tête à l’extérieur, je laisse la pluie caresser mon soulagement avant de me rassoir à la table à carte du carré.

Je ne peux conclure autrement qu’en appelant doucement le petit chat noir près de moi. Il se met en boule sur mes jambes croisées et ronronne. « Nero, peux tu revenir dans les Terres de Satyricon et du froid… et offrir ton doux pelage aux mains de ces musiciens, donnes leur la magie, la froideur de ton regard qui leur donneront le courage et la force de la création… pour la suite de leur carrière ».

« Nero » s’enfuit promptement, enveloppé d’une couverture de nuit.

Gwenn

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