Note de la SoilChroniqueuse (Freya) : 4/10

Il y a certains styles de metal qui ne sont pas si simples à maîtriser. Sans cette fameuse justesse de chant, en l’occurrence, le soufflé retombe, mais alors tellement vite, qu’on en a le vertige. Death metal symphonique… ça vend du rêve mais, hélas, c’est bien tout ce que Kerberos fait. Entre une compo flirtant avec le djent et le power et un chant écorchant, on n’est pas sorti du sable ! Pour faire un parallèle imagé que j’affectionne particulièrement, histoire d’embrouiller encore plus les esprits, imagine que ton amie se lance dans une passion telle que la céramique ou la confection de bonnets en laine. Au départ, sans grand intérêt, tu te plais à l’encourager jusqu’au jour où ses créations sortent du bois pour quérir ton approbation. Et là, c’est le drame. Les poteries ont des fuites, la peinture bave, les assiettes personnalisées ne sont pas stables, les mailles des bonnets sont aussi serrées que le fil d’un rôti de porc et au moindre mouvement le tout se barre en sucette. Tous les espoirs de ton amie sont sur le point soit de perdurer dans un univers parallèle de mensonges et de fausse valorisation ou de s’effondrer, emportant dans la foulée ce qu’il restera de votre amitié de toujours.

Ce sentiment de tiraillement entre la franchise et la complaisance est si mince que seul l’anonymat peut te sauver du carnage. L’EP de Kerberos, c’est pareil ! Beaucoup de bruit pour rien, beaucoup de sueur et d’efforts mal dosés pour atterrir dans le mur. Tu peux toujours tenter de te rassurer en occultant les chants, mais bon… tu ne vas pas non plus trier la semoule dans le couscous.

Je garderai le growl cela dit et les compos, mais sans les parties claviers. C’est quoi votre délire avec le soi-disant clavecin/orgue ou je sais pas trop quelle reproduction synthétique ? Faut pas exagérer ! J’aime bien le beurre de cacahuètes, mais j’en mets pas sur tout ce que je mange. Il y a des morceaux tellement bancals que j’ai envie de leur envoyer un niveau de chantier !

Tracklist :

1. Praeludium in H Moll
2. Near-Violence Experience
3. Liar Within
4. Alpine Sea
5. Apostle to the Malevolent

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