Line-up sur cet Album


• Arnhwald R. : Chant, Guitare
• David C. : Guitare
• Franz E. : Guitare
• Nicolas « Niklaas » S.: Basse
• Grégoire G. : Batterie

Style:

Symphonic Black/Death Metal

Date de sortie:

6 Août 2018

Label:

Autoproduction

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

On pourrait disserter pendant des heures de l’intérêt à porter à la musique de Deathcode Society, quintette d’Annecy fondé en 2003 et exerçant son art noir dans les empreintes scarifiées d’Emperor et les ténèbres de Dimmu Borgir, tant sa complexité dans l’écriture et l’exécution sont remarquables – et puis je l’avais déjà fait précédemment en décortiquant leur album Eschatonizer de 2015 [ici], pas la peine de redonder : lisez cette chronique et vous saurez tout le bien que j’en pense. Une musique aussi peu évidente d’accès et de pratique est évidemment éminemment délicate à produire sur scène… et pourtant, c’est le pari du groupe avec le live The Armageddon Carnival, référence directe au titre de l’album précité dans cette introduction dont les morceaux joués et enregistrés sont extraits.

La raison d’être de ce live est avant tout un témoignage d’une période de leur existence, le quintette étant devenu quatuor suite au trépas de feu-Franz, leur guitariste. Néanmoins, la grande inconnue quand un groupe propose une version live de ses morceaux réside toujours en le fait qu’on risque la déception, ou encore de ne pas y retrouver la qualité d’album. « Minime gageure » allez-vous répondre, « quand on aime un groupe et sa musique, on s’en fout ! » C’est vrai que si l’on s’en réfère aux contributeurs Ulule qui ont mis leurs deniers pour cet enjeu en crowdfundant pour sa parution, on sait d’une que le groupe a son public qui le soutient, et de deux que ces suiveurs avaient confiance en le résultat.

Et grand bien leur en a pris puisque le résultat est au niveau des attentes ! Enregistré en 2017 au Brise-Glace d’Annecy en multipiste et conservé depuis lors, la qualité à la fois de jeu mais aussi de prise de son (masterisé, mixé mais pas overdubbé pour le produit fini) sont au rendez-vous. Vous avez aimé sur album, vous aimerez en live assurément, tout comme semble le faire le public qu’on remarque ponctuellement au sein de l’enchainement de la setlist entre deux morceaux.

Attention, ma remarque ci-dessus est cependant à double tranchant ; la musique du groupe nécessite certes une quasi-perfection, mais surtout ne laisse pas beaucoup voire pas de place aux interventions durant la quasi-heure de set enregistrée. C’est d’ailleurs là, selon moi, le réel point noir pour cet album live : les nécessités techniques liées à la complexité font que ça sonne comme sur album mais pas comme un live et, à l’écoute random, qui ne sait pas que c’est un live ne s’en doutera que vaguement, d’autant sur les premières pistes où le public est peu réactif – à sa décharge, il n’y aura que peu voire pas d’interaction avec lui durant ce qui est proposé à entendre. Alors oui, vous arguerez que « c’est du Death ou du BM : sympho ou pas, le public est comme ça, pas de grands épanchements de participation et/ou de démonstration de liesse et d’effervescence », je suis d’accord… mais pour un live, je trouve que ça manque, d’autant quand la musique est aussi massive et dense que celle de Deathcode Society, avec sa flopée de bandes en arrière plan et son rythme et tempo millimétrés.

C’était mon point négatif, voici donc l’éloge. Là, je tire donc mon chapeau – ou plutôt ma capuche de mage noir – au groupe, tant je sais que c’est extrêmement difficile de bien faire sonner une musique aussi technique en direct sans que ça ne donne une infâme bouillie croupissant dans un chaudron. Et le défi est réussi et remporté haut la main ! Cinquante-quatre minutes à se prendre une grosse raclée technique et sonore, d’une carritude infernale, d’une variété inouïe, d’une violence digne d’un martinet rotatif en étant attaché à une croix de Saint André, mais pour les oreilles : la souffrance et le plaisir mélangés. Ainsi en est-il de la musique de Deathcode Society, en adéquation avec un univers visuel aussi sombre et torturé, tant dans la graphie manuelle typée médiévale réalisée par Charles Boisard que l’artwork par Misanthropic Art et que dans les tenues de scènes immortalisées par de MA-GNI-FIQUES photographies dans le livret [instant lèche-cul : deux d’entre elles sont celles du chef rédac’ Chris « Metalfreak » que vous pourrez admirer – les photos, hein, pas Chris lui-même (mais vous pouvez aussi si le cœur vous en dit) – parmi d’autres toutes aussi réussies émanant de photographes de talent(s)].

Un album live, c’est tant une preuve qu’un groupe a une histoire dans la réalité que sous la forme de contes noirs à narrer et, en ouvrant ce grimoire, vous y trouverez la formule magique qui a fait de Deathcode Society un des groupes à la fois des plus ambitieux mais aussi un fleuron de la scène française, en leur souhaitant que la page se tourne vers de nouvelles nouvelles toutes aussi sombres dans un futur proche après avoir passé le cap du deuil.

A écouter en se rappelant… La musique est une mémoire et la musique a une mémoire.

Tracklist :

1. Intro (1:22)
2. The Mark of Caïn (8:01)
3. NooS (6:32)
4. The Inner Vortex (9:53)
5. Pandaemonium 1.1 (7:01)
6. Pigrimage (6:47)
7. Seraphic Requiem (5:56)
8. Nails (8:39)

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