Burzum – Fallen

Le 15 mars 2011 posté par Gwenn

Line-up sur cet Album


Varg Vikernes

Style:

Black, Dark ambiant

Date de sortie:

7 Mars 2011

Label:

Byelobog Productions

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn) : 9/10

 

C’est dans un froid glacial que Varg Vikernes, fondateur d’un groupe qu’on ne présente plus (Burzum), nous propose ce deuxième album après sa sortie de « taule » le 24 Mai 2009. Il y a passé 16 ans pour le meurtre d’Euronymous, guitariste du groupe Mayhem à l’époque. « Belus », le premier opus de cette deuxième période, a été remarqué pour son côté Dark ambiant et répétitif, plus léger que les premiers albums sortis dans les années 90. « Fallen », maintenant, reste dans cette mouvance avec toujours autant de références à la mythologie nordique.

L’Art Work n’est autre qu’une peinture de William BOUGUEREAU, (Douleur d’Amour).

 

« Fra verdenstreet » (De l’Arbre Monde) : Courte introduction tout en chuchotements, simple et efficace dans le genre, nul besoin de fioritures.

« Jeg faller » (Je tombe) : Ce titre reprend bien le thème de la chute, une longue descente vers un monde que personne ne connait. Le refrain, très doux, ne parque pas cette chute de manière noire ou négative. Au contraire, on se sent comme… passer de l’état éveillé à l’état de sommeil, avec les allers retours qui vont de pair. Une rythmique simple, tribale et très représentative du style de Burzum, nous rappelle certains morceaux de l’album « Belus ». Les puristes extrêmes parleront de simplicité exacerbée, de mollesse. Je remarque plutôt ici une atmosphère particulière, unique. Ni froid, ni chaud, ni peuplé ni absent de vie, un monde que l’auditeur même est amené à imager, imaginer.

« Valen » (Tombé) : Même tonalité que « Jeg faller », mais très étrangement, ce sont deux titres tout à fait impossible à comparer. La cadence est régulière, comme le galop tranquille d’un cheval sur la neige. La chute évoquée par « Jeg Faller » est achevée et l’esprit se pose dans un nouvel univers, et le regard se tourne vers un sage qui parle, sa grande barbe grise posée au sol. Encore une fois, rien de négatif ni de froid dans l’esprit de ce morceau si ce n’est que les hautes montagnes qui se détachent au loin, derrière une plaine immense. On est un peu dans le style de Wongraven, une musique simple et profonde, apaisante. Mais non sans une énergie brûlante qui introduit les titres suivants.

« Vanvidd » (Folie) : C’est ici que l’auditeur choisira de poursuivre le voyage ou non. « Fallen » est un destrier sur lequel on monte sans problème, mais ça n’est pas à moi de choisir d’être emmenée ou non, ça n’est pas plus à moi de choisir son l’allure, c’est la musique qui m’apprivoise. « Vanvidd », dans sa juste folie, nous mettra à terre des qu’il pourra. Une fois mis au rythme d’un pas sûr, il éclate dans toute sa beauté profonde. Je découvre alors toute l’immensité du minimalisme.

Viendra ensuite l’éclatement, le hurlement des loups, la chute du cheval, les yeux fous et injectés de sang, les montagnes qui s’écroulent et le volcan qui explose, les Dieux jetant des éclairs dans le ciel noir.

« Enhver til sitt » (Chacun pour soi) : Le chaos créé par « Vanvidd » ne devrait laisser de survivants, mais quelques êtres blessés gisent au sol. Les jours passent, le tempo de ce titre revient à ce qu’il était sur « Jeg Faller ». L’histoire ne s’arrête jamais et les esprits se calment lentement. Le ciel est toujours rouge, mais le danger est éloigné. La terre ne bougera plus avant de nombreuses décennies. Burzum exploite ici des dissonances parfaitement adaptées à la continuité de « Fallen ». « Vanvidd » est reparti, mais l’atmosphère, bien que douce, reste étrange. Le sommeil n’est pas réellement repos, la nourriture n’est pas vraiment vie et l’eau est saumâtre.

« Budstikken » (Le message) : C’est sur des accords plus majeurs, d’aspect plus victorieux, que ce titre prend sa place dans ma tête. La batterie se fait plus incisive et je sens comme une espèce d’introduction à la venue de quelque chose, peut-être de quelqu’un. C’est au fond du gouffre qu’on voit la lumière. En effet, les riffs, beaucoup plus rapides mais moins torturés, posent l’imagination dans des éléments plus puissants et énergisants. Le chant est plus posé, dans une structure qui respecte complètement le style de Burzum. Un passage plus calme, avant le retour de la marche vers… une conclusion superbe, le message est lancé, crié, chanté, susurré.

« Til hel og tilbake igjen » (Aller retour vers Hel) : Je ne sais si vous connaissez le groupe Wardrunna, basé sur l’utilisation d’instruments traditionnels dans le cadre d’une musique quasi religieuse. Le retour aux sources et au calme qui conclut « Fallen » y ressemble. Une méditation, une prière. Batterie prenante et tintements divers, chuchotements qui s’éloignent dans une nuit éclairée de pleine lune. Les babines se referment sur les crocs. Les hurlements se font grognements, la vie reprend ses droits sur l’Apocalypse passée. Une Ode à la Nature.

 

En conclusion et bien évidemment en suivant la subjectivité de mes goûts, « Fallen » est un album que j’écoute souvent, il est absolument prenant, magnifique. Cette musique, qualifiée comme déjà dit par les puristes extrêmes, de « trop soft », légère, douce, est à mon sens toute la force de Burzum qui garde son unicité, sa « patte ». J’aime autant la chronologie des morceaux que leur qualité musicale. Simplicité n’est pas synonyme d’absence, et pour moi ici, rien de simple bien au contraire, cet album est plein de vie.

 

Un voyage.

 

Myspace:

Site officiel: http://www.burzum.org/

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