by Bloodybarbie | Mar 27, 2016 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10
Je ne saurais dire vraiment pourquoi, mais ça fait quelques temps que Chemical Insomnia tourne dans ma playlist et je n’arrive pas à accrocher. Non que je trouve cet album mauvais, mais je pense que c’est dû au fait que le premier morceau me donne et m’a donné envie de zapper.
Ce morceau incriminé étant pour le coup mal mixé, il rend la voix criarde et désagréable d’entrée de jeu, faisant limite passer Violent X pour des coreux – mais pour le coup, leur nom aurait malgré tout été adéquat. Ironique que le plus mauvais titre de l’album serve de carte de visite audiovisuelle au groupe. A la limite, ce qui pourrait être drôle, à défaut d’être ironique (parce que l’ironie, ça peut être drôle), c’est de prononcer le nom des deux frères membres de ce groupe à la suite en chatouillant une esgourde.
Pourtant, le Thrash/Death (oui parce qu’en fait, on n’est pas du tout dans du core) du trio norvégien n’est pas mauvais du tout, voire plutôt bon, et titille bien les portugaises également… mais je pense que c’est la première impression qui a persisté. Inspiré des Slayer, Pantera et Cannibal Corpse, c’est brut, carré, efficace, brutal et frontal. La basse est tonitruante et pesante, les ambiances qui viennent calmer le jeu sont des plus opportunes : le pont de « Baskerland » est excellent et met à l’honneur la basse puis les guitares en solo (très influencé de Pantera ce solo d’ailleurs, clin d’œil à « Cemetary Gates ») dans un esprit de lourdeur placide mais groovy, idem sur « Addicted » quand le pont sert à relancer une rythmique très pointue et piquante qui s’enchaîne sur une grosse lourdeur (ce doit être mon morceau préféré de l’album, au passage, avec le pénultième titre, pesant et syncopé « Without Pulse »). La rythmique est extrêmement ciselée et acérée, le growl est puissant. C’est d’autant plus remarquable pour un premier album. Et on n’oubliera pas la touche de mélodicité, avec « Broken Jaws » et son reliquat d’influences sepulturesques (mais par contre ce sont maintenant les guitares qui sont mal mixées) et amonamarthiennes (le mainriff de « The Bomb » ne laisse aucun doute, eux-mêmes se revendiquant comme « vikings du Grand Nord qui s’amusent et créent du Metal »).
Bon par contre, je ferai l’impasse sur l’artwork particulièrement insipide, à l’instar du logo, mais ce n’est pas franchement le point sur lequel je me suis arrêté.
Si ce LP contient beaucoup de petits défauts, il reste malgré tout de bonne envergure et contient de bonnes idées qui, à défaut d’être super originales, sont savoureuses… mais après plusieurs auditions.
A écouter à partir de la 2ème piste.
Tracklist:
1. Disruptor of Worlds (5:04)
2. 8 Serpents (3:30)
3. Sunday (3:15)
4. A piece of Shit (3:40)
5. Baskerland (4:30)
6. CPDS (3:30)
7. Addicted (5:14)
8. Broken Jaws (3:53)
9. The Bomb (4:52)
10. Without Pulse (3:27)
11. Disconnect (7:08)
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by Bloodybarbie | Mar 27, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7/10
Les musiciens d’Ommatidia en ont peut-être assez de cette comparaison mais je ne peux objectivement pas parler de « Let’s Face It », deuxième album des Parisiens, sans évoquer le passé de Nicolas Chevrollier au sein de The Old Dead Tree car les parallèles musicaux entre ces deux formations sont évidents. Ainsi, ceux qui, comme moi, adoraient le vieil arbre prendront un plaisir certain à l’écoute des dix titres : j’y retrouve ce même subtil équilibre entre pesanteur des guitares, mélancolie et mélodie, tout en restant malheureusement légèrement en deçà des perles que sont « The Nameless Disease » et « The Perpetual Motion », Nicolas n’ayant pas participé à « The Water Fields ».
Les comparaisons ne s’arrêtent pas là car le chant de Guillaume Richard ne peut que rappeler celui de Manuel Munoz, tant dans son phrasé que dans ses intonations, la différence majeure étant l’absence de passages growlés (à part sur « Seeping Back », ok).
Cela dit, une fois que ces points sont éclaircis, il reste que c’est bien du Ommatidia que l’on écoute et non pas une pale copie de The Old Dead Tree. D’ailleurs, nul besoin de connaître le premier pour apprécier le second : les compositions sont fortes, entraînantes, variées et même si j’ai parfois envie que le groupe renforce le tout à l’aide de parties plus techniques, à l’image de l’excellent « A Lack Of Contrast In Life », sans doute le titre le plus ambitieux, voilà un album qui s’écoute tout seul, sans la mièvrerie inhérente au style. Le groupe collectionne les refrains accrocheurs, les bons riffs et soigne son rendu sonore, aspect primordial dans ce genre. De plus, pour les avoirs vu le 20 novembre 2015 sur la péniche Antipode en compagnie de The Last Embrace (groupe de Progressif que je conseille également très fortement), je peux confirmer que leur musique passe très bien en Live.
Alors c’est peut-être con à dire mais « Let’s Face It » est rempli d’une sensibilité mature, qui vise juste, avec grâce, sans pathos inutile ni apitoiement. Une belle découverte.
Tracklist :
01 Immaculate
02 Sunspot
03 Dark Swelling
04 Soiled
05 Seeping Back
06 Antagonism
07 A Lack of Contrast in Life
08 Coming Full Circle (Pt 1)
09 Coming Full Circle (Pt 2)
10 Coming Full Circle (Pt 3)
Facebook : https://www.facebook.com/Ommatidia-173165282702769/
by Bloodybarbie | Mar 26, 2016 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg): 9/10
Colomb a découvert et s’est approprié l’Amérique en 1492… Je ne sais pas quand les colombiens ont découvert le
Death Metal mais ils se le sont indubitablement approprié.
No Raza sort son 3ème album When Chaos reigns en 2014, un album loin également de tenir du colombin – même si je ne sais pas s’ils en ont chié pour sortir un LP de cette qualité. Comment a-t-on pu passer à coté de cette pépite ; ce ne sont pourtant pas les mines d’or qui manquent dans la région d’Antioche !
Vous l’aurez compris, si les colombiens peuvent éventuellement carburer à la blanche, ce produit raffiné se sniffe par les oreilles et ne se joue assurément pas à la blanche. C’est donc un plat chaud, voisin du Chili, avec de la viande bien saignante qui atterrit dans l’assiette : on est dans la lignée des grands, genre Deicide voire Vital Remains par passages. Agrémenté de 8 morceaux tous aussi bons, c’est assurément épicé – et pis c’est tout ! Ça tabasse, ça growle, ça blaste, c’est d’une « carritude » sans faille et c’est bien produit en plus ! Et en plus ça reste mélodique ! Leur précédent Misantropia très inspiré des cavalcades « maideniennes » envoyait déjà du lourd de ce point de vue, mais When Chaos reigns revient à des bases plus agressives et techniques comme prédominantes.
https://youtu.be/u5c-5BTj7oA
Le groupe ne se prive pas non plus de rappeler ses origines indigènes et hispaniques, tant par la langue majoritairement espagnole de l’album et les inserts de rythmique de guitare classique mais aussi avec de brèves intro, shamanique sur le morceau d’ouverture « Tiempos malditos » ou encore tribale sur « Débil Hombre », voire même le mélange de tout ça sur « Corderos al abismo », avant de faire taper du gros
Death. Et là, ce n’est pas du tortillard montagnard qui passe, mais un TGV qui fonce dans le tas, à fond de train, haletant, qui ne s’arrêtera qu’à la dernière note de ce LP.
Petit point à revoir cependant et sans rapport avec la musique : les tenues de scène franchement cheap, voire hors sujet.
Un album tel un train à ne pas rater, malgré le fait qu’on l’ait raté depuis quelques années…
A écouter durant vos voyages en train dans la Cordillère des Andes en vous mettant cet album dans les conduits auditifs et simultanément un rail dans les conduits olfactifs.
Tracklist:
1. Tiempos malditos (4:52)
2. Corderos al abismo (5:24)
3. Evil’s Seed (4:44)
4. Débil Hombre (4:15)
5. Contaminated Roots (4:48)
6. Detonator (3:59)
7. Muerte por traicion (4:57)
8. Dethroned (3:41)
Facebook: https://www.facebook.com/NO-RAZA-117010383039/
Site officiel: http://www.norazametal.com/
Youtube: https://www.youtube.com/user/NoRazaOfficial
by Bloodybarbie | Mar 20, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10
Un peu de tenue s’il vous plait, car comme le dit le Docteur Alan Grant à un enfant visiblement pas impressionné du tout : « Essaie de t’imaginer à l’ère du Crétacé. Tu jettes ton premier coup d’oeil sur cette grosse dinde en débouchant dans une clairière. Elle avance comme un oiseau, en hochant de la tête. Et tu ne bouges plus, parce que tu te dis que peut-être son acuité visuelle est basée sur le mouvement, comme le tyrannosaure, et qu’il t’oubliera si tu ne bouges pas, mais non : pas le vélociraptor. Tu le fixes dans les yeux. Et il te fixe aussi intensément. Et c’est alors que l’attaque survient. Elle ne vient pas de face, mais par les côtés, des deux autres ‘raptors que tu n’avais pas encore vus. Parce que le Vélociraptor n’est pas un chasseur solitaire, il utilise un schéma d’attaque coordonné et il est sorti en force, aujourd’hui. Il fend l’air et te lacère avec ça : une griffe rétractile de vingt centimètres, coupante comme un rasoir, sur le doigt du milieu. Il ne prend pas la peine de te mordre la jugulaire, comme le lion, oh non… Il t’entaille ici, sur la poitrine, ou ici à l’aine… Il t’ouvre peut-être le ventre et déverse tes intestins. Le pire, c’est que… tu es vivant lorsqu’il te dévore. Alors essaye de te montrer un peu respectueux. »
Visiblement, le premier film que Raptor V, roi des dinosaures lorsque le crétacé était encore à la mode il y a la bagatelle de 74 millions d’années, ait vu lorsqu’il a débarqué au volant de sa faille temporelle improvisée a dû être Jurassik Park !
Et bim, v’là-t-y pas que je me coltine deux adjoints et me décide de dominer le monde par le biais d’un groupe de sludge.
Et pour le coup, il fallait bien graver quelques compositions non pas dans la pierre ni dans le marbre, mais carrément sur un CD : c’est qu’il s’adapte vite, le lézard géant !
Avec ses instruments dans les griffes, le groupe nous distille une musique bien épaisse, aux forts relents de Down et de Corrosion Of Conformity (deux autres groupes de dinosaures, s’il en est) avec un visuel à ne pas confondre avec celui de Denver, le dernier dinosaure, celui qui joue avec une guitare rose, celui de qui le chanteur du générique dit douteusement « c’est mon ami et bien plus encore » (c’est quoi, ce « bien plus » ?).
Bref, Raptor King nous envoie le bois pendant cinq titres bien foutus qui hument bon les guitares épaisses, la sueur de reptile, le sludge entretenu à la clope et au Bourbon, avec une sonorité très US.
Et non seulement ils se permettent le luxe de nous envoyer une musique très prisée ces dernières années mais n’hésitent pas à se débarrasser de leurs influences pour proposer quelque chose de plus personnel de par l’attaque des compositions, quelques breaks bien fournis, un double chant cohérent et une rythmique particulièrement bien plombée.
Et en plus, des titres qui font mouche, à l’instar de l’explosif « The campaign » ou des très roots « Jugular » ou « In your face ».
Un premier EP pour le moins convainquant qui donne envie d’en savoir plus que ces trop courtes 21 minutes. Le trio montre une rage de tous les instants lors de ces cinq titres particulièrement énervés et heavy.
Si, pour le Docteur Ian Malcolm, « Dieu crée les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu crée l’Homme. L’Homme détruit Dieu. L’Homme crée les dinosaures » et pour le Docteur Ellie Sattler, « les dinosaures mangent l’Homme. La Femme hérite de la Terre »… Pour moi, Docteur Chris Metalfreak, Raptor King a crée l’EP « Dinocracy ».
Et je ne suis pas sûr que ce soit moins dangereux !
Je vous aurai prévenus !
Tracklist :
1. Da F**k Where I Just Lend (3:48)
2. The Campaign (4:47)
3. Jugular (4:16)
4. Acolytes (Nightsmoke – Don Cocco) (4:11)
5. In Your Face (4:12)
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by Bloodybarbie | Mar 7, 2016 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10
Le retour de Mulder et Scully sur les écrans après 13 ans d’absence n’est peut-être pas si fortuit que ça… La vérité est assurément ailleurs… Hé, non, restez, ne partez pas, c’est une image… ou un credo si vous préférez ! On va d’ailleurs parler d’OVNI de ce pas… Non, pas d’UFO, le groupe allemand, mais d’un OVNI, français lui, ou plutôt un OMNI (Objet Metalleux Non Identifiable) avec l’EP L.O.V.E. du groupe GaidjinN, dont le titre est parfaitement raccord avec sa date de sortie, celle de la Saint Valentin.
Si comme on le sait tous « le freak, c’est chic », le chic parisien a – enfin – bon gout avec les protagonistes de cette chronique. Parce que là, niveau « freak », on en a la dose ! Difficile de qualifier ou étiqueter ce groupe et ce six-titres, tant il y a d’influences diverses et variées combinées sur une trame de –core et Prog qui évoque éventuellement Born of Osiris ou Hacride (oui, je sais, les deux n’officient pas franchement dans le même monde mais ça ressemble pas mal à ce mélange), mais avec du Dubstep à la Skrillex (oui, oui…), du Neo Metal faisant penser évidemment à KoRn, du Metal mélodique (parce que ça l’est, particulièrement l’outro de « Dying for the Love of Gods »), du Metal alternatif à la Deftones, du Djent dans le son général, mais le slap de basse constant d’un Groove Metal et le growl mi-death mi-black entrecoupé de passages en chant clair schizophréniques à la Dir en Grey. (« Oui, je sais c’est un peu décousu mais je vous retranscris ça pêle-mêle… »)
On a par conséquent du mal à concevoir cette chimère sonore génétiquement modifiée, probablement créé lors d’une expérience dans un local sous-terrain orchestrée par complot gouvernemental, mais c’est aussi ce qui fait que la musique qui en découle mérite toute l’attention auditive nécessaire pour la savourer, au-delà de la simple curiosité attisée par cette bizarrerie auriculaire.
Pour ce qui est de « croire » (le credo, quoi), on ne ressent la présence du surnaturel et de la spiritualité pas qu’uniquement sur l’artwork mais également durant l’écoute, déjà par les titres des morceaux et leurs thématiques enchainées, mais ne serait-ce que par l’ouverture en chant diphonique mongol et autres références cachées au Tibet, ainsi que les cloches qui résonnent dans le décor sonore, ou encore l’orgue bien solennel de « Dying for the Love of Gods ».
De surcroit, la galette est très bien produite, mixée par Nicolas Delestrade (bassiste du groupe Novelists, justifiant l’impression ressentie de retrouver un peu de cette empreinte sonore), ce qui n’en rend le plaisir que meilleur. Le groupe se permet même, cerise sur le mutant, d’avoir Victor Guillet de Betraying the Martyrs en guest sur un morceau et de faire une reprise – réussie – assez improbable et quasi méconnaissable d’un morceau de Jamiroquaï (« Deeper Underground ») dans une version très éloignée de l’original.
https://youtu.be/1UpG2VsmVhM
Pour résumer, ce premier EP, comme la Clio 1ère génération – un OVNI automobile pour l’époque – « a [déjà] tout d’une grande », telle l’épopée à venir qu’on leur souhaite dans le PMF (Paysage Métallifère Français), vers l’infini et au-delà…
A écouter en se disant : « I want to believe » !
Tracklist:
1. We love because He first loved us (1:39)
2. Swarming Creatures (3:53)
3. We the Blood (4:58)
4. Dying for the Love of Gods (5:16)
5. Living for the Love of us all (4:38)
6. Deeper Underground (4:36)
Facebook: https://www.facebook.com/gaidjinn
Youtube: https://www.youtube.com/user/gaidjinntv
Deezer: http://www.deezer.com/album/11933732