Canker – Physical

Canker – Physical

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 5/10

Entre l’actuel revival du Death Métal Old School et les labels qui jouent les archéologues pour dénicher le groupe obscur que trois pelés et un tondu connaissent, on ne s’en sort plus. Certes, extraire une formation de l’ombre où elle croupit pour l’éclairer d’une réédition est parfois une action bienvenue mais ce ne n’est pas parce qu’un groupe a édité des disques dans les années 80 – 90 qu’il mérite forcément que l’on s’y attarde.

Ainsi, quid de Canker ? La formation espagnole n’est pas de première jeunesse (la première démo date de 1991) mais force m’est de reconnaître que ma culture musicale est faillible : je n’en avais jamais entendu parler. A ma décharge, il faut dire qu’elle n’a plus rien sorti depuis 1997. Physical est donc une compilation (double album) regroupant une réédition du premier album du même nom ainsi que des démos. Rien de neuf donc et de là à penser que Xtreem Music racle les fonds de tiroir… Je vous laisse juge. Alors, dois-je regretter de ne pas avoir connu Canker plus tôt ou vais-je pouvoir continuer à vivre sans remord ? Une seule écoute me suffit pour décider : ce sera la seconde option.

Ce n’est pas que le Thrash Death Métal de Canker soit mauvais mais, même pour son époque, il est bien trop quelconque pour retenir l’attention plus de deux ou trois titres. Alors se farcir en intégralité les presque deux heures que représente Physical, il y a un pas que je ne franchirai pas. Les nostalgiques inconditionnels des 90’s entendront peut-être cela d’une autre oreille car les cavalcades rythmiques sont typiques et les solos plutôt agréables (Opus Death), ce qui sauve l’ensemble du marasme sans pour autant en faire un bon album.

Après, si je devais vraiment trouver de bonnes choses, je dirais que découvrir les nombreuses versions démo d’un même morceau est plutôt sympathique car cela permet de voir l’évolution du groupe au fil des années ainsi que le fossé qui sépare l’inspiration première de son aboutissement studio. Pour le reste, difficile pour moi de retenir quoi que ce soit d’autre : sitôt écouté, sitôt oublié.

Tracklist :

1 : Intro
2 : Inquisition
3 : Opus Death
4 : Obliteration
5 : Big Shit
6 : Canker
7 : Dark Destiny
8 : Torture
9 : Physical
1 : Evil Attack [Demo ’91]
2 : Torture [Demo ’91]
3 : Opus Death [Demo ’91]
4 : Hardcore [Demo ’91]
5 : Physical [Demo ’91]
6 : In my Brain [Demo ’90]
7 : To Die [Demo ’90]
8 : Torture [Demo ’90]
9 : Hardcore [Demo ’90]
10 : Evil Attack [Demo ’90]
11 : Physical [Demo ’90]

 

Deathstars – The Perfect Cult

Deathstars – The Perfect Cult

Note de la Soilchroniqueuse (Balkiss) : 7/10

This morning en Suède… *Mai 2014* : – T’as vu ? Deathstars va sortir un nouvel album ! – J’ai vu, j’ai vu… Je ne sais pourquoi, mais je ne me suis pas jetée sur le dernier né de «Marilyn Manson et Rammestein ont fait des bébés suédois»… Encore imprégnée, (même si ça commençait à dater), par «Termination Bliss» et un peu mitigée sur mon avis concernant «Night Electric Night» (parce qu’il y avait de bonnes idées et un côté goth un peu plus marqué niveau ambiance), je n’étais pas pressée de découvrir ce nouvel E.P… *Quelques mois plus tard* – Faut vraiment que je renouvelle la musique de mon baladeur, moi. (Oui, je me parle souvent à moi-même ^^) Ah tiens, oui c’est vrai, il y a le dernier Deathstars… Why not ?

Premier effet : passer les intros atmosphériques du clavier, tracer dans la rue avec «The Perfect Cult» dans les oreilles et arriver à destination en un temps record. Efficace. Les morceaux sont super entraînants et on peut dire que, comme à leur habitude, la bande à Whiplasher Bernadotte fait bien le job. Ils ne nous trompent pas sur la marchandise, on veut du Deathstars, on a du Deathstars ! Un brin plus orchestré, du coup, peut-être un peu moins brut, authentique que «Termination Bliss», mais n’est-ce pas une logique évolution du genre pratiqué ? Je crois que si.

Deuxième effet : Je me suis attachée à cet album, au fur et à mesure… Me surprendre à ne même plus réfléchir en mettant mon baladeur en route, «Explode» se lançait, et c’était pour mon plus grand plaisir, puis mes doigts cherchaient la molette pour passer à «The Perfect Cult» la dansante (et non, je ne danse pas dans la rue ^^), puis «Bodies» la sensuelle, «Noise Cuts» la mélancolique… De plus j’ai toujours été fan de ces voix graves, qui fleurent bon la darkitude.

Je ne voue pas un ‘culte parfait’ à ce dernier opus, mais il est quand même bien foutu, bien produit (comme d’hab’) et ça sent les tubes comme de bien entendu. Deathstars est peut-être resté sur ses acquis et ne prend pas trop de risques, mais il nous livre néanmoins un album agréable et en accord avec lui-même.

Track list :

01. Explode
02. Fire Galore
03. All The Devil’s Toys
04. Ghost Reviver
05. The Perfect Cult
06. Asphalt Wings
07. Bodies
08. Temple Of The Insects
09. Track, Crush & Prevail
10. Noise Cuts

Site Web : http://www.deathstars.net/
Facebook : https://www.facebook.com/deathstars
YouTube : https://www.youtube.com/user/deathstars

Lacuna Coil – Broken Crown Halo

Lacuna Coil – Broken Crown Halo

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 4/10

Même si, en 1999, j’avais bien aimé « In A Reverie » je n’ai pas suivi la carrière de Lacuna Coil. Déjà parce que je trouvais leur musique encore un peu légère et, ensuite parce que selon moi, c’est surtout un groupe de magasine. Il propose de belles photos promotionnelles, a un look extrêmement bien étudié mais les compositions n’ont jamais eu le relief avantageux de leur jolie chanteuse (Cristina Scabbia). Bref, une formation totalement markétée pour un public d’adolescents Emos. La formule fonctionne pourtant bien puisque « Broken Crown Halo » est le septième album des Italiens, peut-être l’occasion pour moi de me débarrasser de mes idées reçues.

Si le Korn de « Issues » ou de « The Path Of Totality » avait eu une chanteuse, il est possible qu’il aurait sonné comme l’actuel Lacuna Coil (« Die And Rise »). Grosses guitares, basse ping-pong, refrains hyper mélodiques entrecoupés de couplets gentiment sauvages, le sextuor soigne toujours autant l’esthétique. Tout est d’une propreté aveuglante, on pourrait manger sur les partitions. En revanche, si l’auditeur recherche des trucs comme l’inventivité, l’originalité, l’âme ou la passion, il va falloir qu’il aille se fournir ailleurs car si « Broken Crown Halo » est un très beau fruit, il n’en est pas moins en plastique et donc impropre à la consommation.

Il y a bien un titre qui sort du lot (« Hostage To The Light ») mais pas pour les bonnes raisons : à quoi bon singer la divine Anneke Van GiersbergenThe Gathering était à des années lumières, en termes de classe et de feeling, et Lacuna Coil aura beau faire, il ne restera jamais qu’un élève appliqué, pas plus doué que la moyenne mais peut-être juste un peu plus travailleur. Cet album aura au moins un mérite, celui de m’avoir appris que Century Media a ouvert un département variété.

Tracklist :

1 : Nothing Stands in Our Way
2 : Zombies
3 : Hostage To The Light
4 : Victims
5 : Die And Rise
6 : I Forgive (But I Won’t Forget Your Name)
7 : Cybersleep
8 : Infection
9 : I Burn In You
10 : In The End I Feel Alive
11 : One Cold Day

Site officiel : http://www.lacunacoil.it/

Facebook : https://www.facebook.com/lacunacoil

Twitter : https://twitter.com/lacuna_coil

Myspace : https://myspace.com/lacunacoil

 

Sebastian Bach – Give ‘Em Hell

Sebastian Bach – Give ‘Em Hell

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 6/10

Impossible pour moi de parler de la carrière solo de Sebastian Bach sans évoquer sa grandeur du temps de Skid Row. Ayant écouté jusqu’à plus soif le premier album, l’incontournable Slave To The Grind et même Subhuman Race que l’on avait à l’époque accusé de sonner trop Grunge, j’étais un grand admirateur de sa voix chaude et puissante (son surnom de Motormouth n’était vraiment pas usurpé), de sa facilité à aller chercher les aigues ou les graves, de son feeling, etc. Même les ballades étaient superbes et je ressens encore aujourd’hui une belle émotion en écoutant « Wasted Time » ou « In A Darkened Room ».

Par contre, allez savoir pourquoi, j’ai toujours eu dans l’idée que sa carrière solo ne valait pas tripette. Give ‘Em Hell me détrompera-t-il ? Déjà, la pochette ne m’incite pas à la bienveillance : c’est un cliché ambulant de ce que le Heavy Métal sait faire de pire. Mais à ce stade c’est encore un détail, ne nous focalisons pas sur la simple esthétique.

A priori, cela commence bien. « Hell Inside My Head » débute sur un riff solide, le son des guitares est épais, pour un peu je croirais entendre du Skid Row justement. En revanche, dès que Sebastian se met à chanter, le temps se gâte. Elle est passée où la puissance ? C’est quoi cette mièvrerie tant textuelle que mélodique ? Allez, je me force à écouter le titre en entier mais si tout le disque est dans cette veine, nous ne vieillirons certainement pas ensemble.

Le problème majeur de Give ‘Em Hell est qu’il ne va pas jusqu’au bout des choses. Il y a certes de très bonnes parties de guitares dotées d’un riffing bien costaud (le trio « Harmony », « Temptation », « Dominator » est parfaitement efficace) mais le chant ne suit jamais et reste dans un registre bien trop gentillet pour faire de ce Heavy Rock un truc un tant soit peu viril. Ensuite il faut se farcir une ballade sirupeuse, inutile, à l’inspiration on ne peut plus faiblarde (« Had Enough »). Enfin, formation américaine oblige, on a droit à un pseudo Blues de blanc aussi fade qu’une tranche de jambon blanc premier prix sous vide, complètement caricatural et totalement dénué d’intérêt (« Rock N Roll Is A Vicious Game »). Pour le reste, c’est du gros Rock qui tourne en rond, à l’exception de « Push Away » pour ses étranges arrangements Electro et dont le refrain haut perché, inspiré, laisse trop de regrets quant à ce qu’aurait pu être ce disque

https://youtu.be/2g2e9WCajps

En résumé, que retenir du nouveau Sebastian Bach ? Une pochette qui enlaidira vos étagères, une brochette bon marché de titres hyper caloriques, une voix vidée de sa testostérone et quelques trop rares accès de puissance.

Tracklist :

01.Hell Inside My Head
02.Harmony
03.All My Friends Are Dead
04.Temptation
05.Push Away
06.Dominator
07.Had Enough
08.Gun to a Knife Fight
09.Rock N Roll Is A Vicious Game
10.Taking Back Tomorrow
11.Disengaged
12.Forget You

Site officiel : http://www.sebastianbach.com/

Twitter : https://twitter.com/sebastianbach

Facebook : https://www.facebook.com/sebastianbach

 

Ulcerate – Everything Is Fire

Ulcerate – Everything Is Fire

Note du Soilchroniqueur (Arno) : 9/10

La seule chose qui m’est venue à l’esprit lorsque j’ai écouté Everything Is Fire la première fois c’est « Pourquoi est-ce que je ne découvre Ulcerate qu’aujourd’hui ? ». Cet album est un condensé parfait de tout ce que j’aime dans le Death Métal. Pas le baveux ultra-compressé, plutôt le technique syncopé façon Gorguts, l’intelligent, le chaotique, le dissonant, le furieux.

Déjà, une fois qu’en guise d’ouverture on s’est pris le riff fulgurant de « Drown Within » en pleine poire, on ne peut qu’être accroché puis fasciné par le style si particulier du trio qui intègre à ses penchants belliqueux de nombreux éléments que l’on pourrait qualifier de Post. Les parties brutales étant particulièrement éprouvantes (c’est un magma sonore ahurissant parfois digne d’un Portal), ses aérations sont plus que bienvenues et permettent au groupe d’expérimenter des structures musicales plutôt rares dans le Death Métal, l’introduction de « Tyranny » pouvant évoquer l’Isis de l’époque Panopticon.

Les huit titres de cet album sont d’une densité incroyable, pesants, éreintants, nerveusement éprouvants car oscillant entre six et sept minutes. La basse claque sans pitié, le chant rageur éructe, la guitare nous trépane de ses rythmiques à la limite du compréhensible, le tout est d’une force de conviction incroyable.

Bref, je ne vais pas tourner autour du pot : Everything Is Fire a beau être sorti il y a déjà cinq ans, je le place sans conteste parmi les disques incontournables. C’est la guerre.

Tracklist :

1 : Drown Within
2 : We Are Nil
3 : Withered And Obsolete
4 : Caecus
5 : Tyranny
6 : The Earth At Its Knees
7 : Soullessness Embraced
8 : Everything is Fire

Site officiel : http://www.ulcerate-official.com/

Facebook : https://www.facebook.com/Ulcerate

Bandcamp : http://ulcerate.bandcamp.com/

Myspace : https://myspace.com/ulcerate