Pénitence Onirique – Nature Morte

Le 3 novembre 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Obscur – Basse
  • Bellovesos – Guitare
  • Noktürn - Guitare
  • Vorace – Guitare
  • Iendar – Batterie
  • Logos – Chant

Style:

Black Metal

Date de sortie:

03 novembre 2023

Label:

Les Acteurs de l'Ombre Productions

!!! Un album, deux avis !!!

 

Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

 

Déniché par les Acteurs de l’Ombre, Pénitence onirique, combo de black metal, a vu le jour en 2015, à Chartres, ville considérée comme la capitale… De la lumière ! Projet initialement porté par Bellovesos et Diviciacos à ses débuts, Pénitence onirique voit son line up s’étoffer au fil du temps, les renforts sur les live ayant été intégrés à partir de 2017. Deux très bons albums, « V.I.T.R.I.O.L. » en 2016 et « Vestige » trois ans plus tard, constituent leur discographie et ont contribué à leur reconnaissance sur la scène black. Nul doute que « Nature morte », leur troisième galette qui sort cet automne, comprenant sept titres pour un peu plus de trois quart d’heure d’écoute, est attendu par tous les adeptes de musique sombre !

« Désir » lance ce troisième via une ambiance calme mais pesante qu’un interminable hurlement accompagné de blast beats féroces vient rompre ! Place à un black rapide et violent qui t’accule dans tes retranchements, ne te laissant pas le temps de respirer avant qu’au bout de deux minutes le tempo ne se ralentisse sans pour autant perdre en intensité. La volonté de te malmener jusqu’au bout des plus de six minutes que dure le morceau est manifeste tout autant qu’efficace ; ça démarre fort !
C’est encore un black joué à tombeaux ouverts qui retentit sur « Les mammonites », pouvait-il en être autrement en évoquant les disciples vouant un culte à Mammon, considéré comme l’un des trois princes de l’enfer soumis à Lucifer et symbole de l’avarice !? Au tempo rapide se superpose un riff qui distille une mélodie sombre et enivrante qui te captive tel le tourbillon continu d’une illusion optique de laquelle tu n’arrives pas à te défaire. Le break lent mais somptueux contribue à renforcer la puissance dégagée par ce deuxième morceau.

Contrairement aux deux premiers titres, c’est sur un tempo lent que se joue « Nature morte » qui te plonge dans une ambiance à la fois lourde et ensorcelée que la mélodie obscure omniprésente, la voix d’outre-tombe ainsi que celle claire et conteuse, amplifient pour rendre cette piste complètement immersive !
« Lama Sabachthani » fait référence aux paroles que Jésus prononça dans un cri de désespoir au moment de mourir crucifié, questionnant dieu sur les raisons de son abandon. A la sauce Pénitence onirique, il se présente sous la forme d’un instrumental court et introspectif, Jésus n’a qu’à bien se tenir serais-je tenté de dire !
« Je vois Satan tomber comme l’éclair » doit-il son inspiration à l’essai littéraire du même nom signé René Girard ? Une chose est sure, point de philosophie à faire mal au crâne ici mais une interprétation musicale de toute beauté ! Là encore, une intro captivante, un déferlement vocal et instrumental oppressant, une ambiance qui alterne entre désespoir et sidération au fur et à mesure des changements de rythmes, bref de quoi reste sans voix !
« Pharmakos », qui dans les sociétés primitives de la Grèce antique n’était autre que le bouc émissaire chargé de tous les maux de la cité, et qui, de par sa disparition, son expulsion, devait garantir la purification des lieux, est probablement le morceau le plus abouti de cet album, de mon point de vue ! Il possède un côté épique via la mélodie qui me fait penser à du Depeche Mode joué en tremolo picking, histoire de booster l’affaire. Les breaks sont excellents tout comme l’atmosphère qui évolue au gré des différents tempos du morceau.

L’album se conclut avec « Les indifférenciés », qui, avec ses presque dix minutes, est le titre le plus long de l’album. Il confirme qu’il n’y a pas de creux dans cet opus, chaque morceau étant soigné dans sa composition comme dans son interprétation !
Rien à dire du côté de la production, si ce n’est qu’elle est parfaitement en phase avec le style du groupe !

Pénitence Onirique poursuit son chemin sans fléchir, nous faisant voyager dans leur univers obscur et énigmatique, à la frontière de l’ésotérisme !
Savant mélange entre puissance et subtilité, « Nature morte » est un album abouti et de toute beauté, révélateur de la dimension prise par le groupe au sein de la scène black en proposant un opus inspiré, riche et varié, efficace et de qualité.


Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.75/10

Quand le pécheur fait pénitence, ses péchés deviennent des mérites aux yeux de Dieu.” Le Talmud

Vous savez que dans notre beau webzine, on n’est pas à une incongruité près ! On fait d’excellentes choses, notamment les vidéos du lundi que notre Éminence Suprême au-delà des Galaxies alias Chris Metalfreak. On fait également les releases du jour qui sera l’objet de cette chronique par ailleurs. Mais on a une manie qui se répète parfois, et qu’à ma connaissance il n’y a que chez nous : les doubles chroniques ! Le concept, indirectement, est simple : un album reçoit deux chroniques. On ne va pas se mentir, c’est souvent la conséquence d’un défaut de communication. Ou alors, le principe consiste à contredire son collègue dans une « contre-chronique » quand on n’est pas d’accord, cela permet d’avoir deux avis divergents sur un même album, et stricto facto deux avis tout court. J’ose imaginer que cela amuse les groupes ! Ils doivent bien rigoler de voir deux chroniqueurs s’écharper sur un album en mode Mortal Kombat. Et puis, la curiosité est poussée à son paroxysme quand les deux chroniqueurs tombent d’accord sur l’album, mais font deux chroniques quand-même. Alors là, c’est Noël avant l’heure ! En fait, j’en rigole parce que dans le cas présent, je ne m’attendais pas à offrir au groupe mis à l’honneur ce soir deux chroniques, je pensais naïvement avoir l’exclusivité étant donné le partenariat repris officiellement auprès du label. Et je précise que derrière le ton un peu plaisantin formulé pour amuser la galerie dans mon introduction, je suis surtout content. Content parce que je suis partageur, et en temps normal, en constatant qu’un de mes collègues a été plus rapide pour écrire une chronique à ma place, je la laisse volontiers. Mais ici, je ne pouvais pas passer à côté. D’abord parce que j’ai cité le partenariat plus haut. Ensuite parce que je me suis engagé à la faire également auprès du groupe, par l’intermédiaire d’une personne très chère que nous avons en commun. Mais mon camarade et bien aimé collègue Fast Freddy ayant été le plus rapide des deux, je me vois contraint d’être glissé en bas. Mon égo en prend un coup, croyez-moi ! Ouiiiiiiii, surtout moi d’ailleurs. Ironie quand tu nous tiens ! Non, plus sérieusement, je suis content de partager cette chronique avec lui. C’est un très bon chroniqueur et même si mon ulcère va gagner deux centimètres de peur d’écrire une chronique mauvaise comparée à la sienne, je suis content. Ce soir, nous allons donc parler du dernier album du groupe Pénitence Onirique, qui se nomme « Nature Morte« . Tout un beau programme en perspective !

Fast Freddy ayant fait une belle présentation, je serai concis. Pénitence Onirique est une formation française, jetant ses bases dans la ville de Chartres. Célèbre pour sa magnifique cathédrale, il n’en demeure pas moins que la formation qui existe depuis 2015 et dont Bellovesos et Diviciacos sont les derniers membres fondateurs, en est à ce jour à quatre sorties officielles : trois albums en comptant ce dernier, et un single en 2018. Une formation qui détient comme ici une discographie plus qu’honorable, qui ne cumule pas les sorties innombrables et qui semble prendre le temps nécessaire pour sortir à chaque fois des albums de qualité (quatre années entre le précédent et « Nature Morte« ), c’est gage souvent de qualité. Sortie qui émane en plus du roster de Les Acteurs de l’Ombre Productions, on peut souvent y aller les yeux fermés. Reste à savoir si c’est vrai ! On y va !

Pour commencer, je vais parler une fois n’est pas coutume de la pochette. Reprenant le style de peinture que l’on appelle éponymement une nature morte, qu consiste en la représentation artistique, souvent picturale, d’objets appartenant à la nature mais dans une forme d’inertie, d’immobilisme qui les rendent effectivement morts sur le papier, on a une représentation originale et très poétique, étonnamment nostalgique et un brin ésotérique si j’ose dire. On a ici une mise en scène picturale typique, avec des fleurs et des feuilles, semblant entourer ce qui ressemble à une couronne de branches. Cette couronne me fait étrangement penser à celle que le Christ porte avant sa crucifixion, une couronne d’épines. Or ici, on a les ingrédients pour faire évoquer la Sainte-Couronne comme elle se nomme. Le tout étant posé artistiquement comme j’expliquais plus haut, pour donner un sentiment d’inertie, comme si le temps s’était arrêté à la floraison des fleurs et aux feuilles séchées de la peinture présente. Je distingue nettement que le tout est posé sur une table en bois, un peu vieillie, mais derrière j’ai du mal à voir ce dont il s’agit. Les fissures faussent un peu le résultat, je n’arrive pas à savoir s’il s’agit d’un effet vieilli sur le tableau, comme si la peinture se craquait. Ou s’il s’agit de froissure sur un tissu. Mais peu importe, ce sont des détails ! On peut d’ores et déjà s’attacher à la symbolique de la nature morte. Universellement tenu comme élément décoratif, le bouquet, fait de fleurs coupées, est avant tout un symbole de la fragilité de la vie. Or ici, point de bouquet, mais des fleurs inanimées, comme figées dans l’apothéose de leurs floraisons. Peut-être alors que Pénitence Onirique tenait à représenter, au travers de son artwork magnifique, la fragilité de la vie quand elle atteint son apothéose. Car comme dit le proverbe : « Plus on s’élève et plus dure sera la chute. » Cet album annoncerait donc la fameuse chute. J’ai des théories, cet artwork m’a profondément inspiré et je dois reconnaître que le boulot est parfaitement rempli ici. La pochette est superbe, le logo du groupe est dans un choix de couleurs judicieux, bien visible. Bref ! Typiquement le genre de pochettes qui me ferait oublier la musique et qui me ferait acheter l’album. Excellent choix !

Et de nostalgie et de sentiment de chute, le groupe n’en manque pas dans sa musique. Allant sur les sentiers mille fois battus du black metal, Pénitence Onirique offre une musique globalement linéaire, hypnotisant son auditoire par des lignes de guitares aériennes, atmosphériques et même… Oniriques, le black metal de nos amis franciliens n’en demeure pas moins par moment agressif et violent. Les accélérations à la batterie, l’utilisation insistante de la double pédale sur de longues lignes rythmiques confère un curieux mélange d’intensité, frôlant la brutalité et la bestialité sans jamais la toucher véritablement, avec une musique pleine de sentiments. Se bousculent alors selon moi de la nostalgie, une profonde tristesse, une torture psychique qui se manifeste énormément dans les cris du chanteur qui n’hésite pas à sortir de cette saturation de temps à autre. La musique se veut donc une subtile mixité entre ce black metal que l’on connait de manière moderne pour son agressivité, froideur et incision mises de côté, et cet autre black metal que l’on nomme black metal atmosphérique voire post-black metal dans des cas plus précis (pas dans celui de Pénitence Onirique), et qui nous entraine dans des sentiments plus noires que réellement méchants. Les morceaux, d’ailleurs, sont d’une longueur qui rappelle justement cette branche atmosphérique et qui permet à l’auditeur de se noyer durablement dans la linéarité envoutante, mid tempo compris, de la musique de « Nature Morte« . Avec toutefois une petite aparté proposée par des cassures rythmiques, et une certaine richesse composale dans l’élaboration des pistes. Pour vous la faire courte, Pénitence Onirique, par le biais de son compositeur, s’essaye à l’expérimentation et casse les codes habituellement puristes du black metal pour proposer une musique qui brise. Qui brise l’auditeur endolori par les lignes rythmiques longues, via ces fameuses cassures. En tout cas, loin d’aller sur l’old school, le groupe fait ce que j’appelle sans péjoration du tout, du black metal « LADLO ». Soit une musique pleine d’émotions, touchante parfois, qui chamboule plus qu’elle ne glace les âmes. On reconnaît bien les choix du label derrière ce Nature Morte qui fait irrémédiablement mouche dès la première écoute. C’est donc sur un premier constat très positif, louant ce black metal atmosphérique (s’il l’est vraiment) bourré de qualités et particulièrement efficace sur mes humeurs que je poursuis ma chronique. Pas bluffant tant les précédents albums m’avaient déjà conquis, ni surprenant pour moi. Mais ce troisième album est un pur délice dans la continuité de ses aînés, indéniablement.

Alors, que dire de la production de ce troisième méfait signé Pénitence Onirique ? Étant désormais rompu à l’exercice de la chronique d’un groupe estampillé Les Acteurs de l’Ombre Productions, je ne suis pas surpris ni enthousiasmé par la production sonore de ce « Nature Morte« . Attention ! Cela ne veut pas dire que cette dernière est mauvaise, cent fois le contraire ! Simplement, au devant du sérieux du label et du professionnalisme des camarades du Centre-Val de Loire, je ne pouvais qu’avoir un résultat de cet acabit là. A savoir, une quasi parfaite mise en avant des guitares qui occupent une bonne partie du spectre sonore, laissant dans quelques cas très courts un poil trop en retrait la batterie, mais cela fait partie du jeu quand on s’amuse à briser rythmiquement une musique plutôt linéaire. La basse joue un rôle habituellement plus en retrait, ce qui ne me choque guère, quoiqu’elle occupe un rôle prépondérant qu’on ne discerne pas immédiatement, mais pour « enrober » les sons de guitares pour qu’on plane avec. J’ai été en revanche surpris par le son de la batterie, qui sonne moins sèchement qu’à l’accoutumée, osant quelquefois se retrouver noyée dans le marasme sonore, mais officiant tout de même dans son rôle de marqueur rythmique dans la linéarité majeure. Enfin, voilà. Vous l’aurez compris, la production est extrêmement sérieuse, ne souffrant de quasiment aucune contestation possible, mais rien de surprenant au final. Pénitence Onirique en est à son troisième album, la recette prenait déjà bien avnt, pourquoi changer l’élaboration d’un grand cru quand il est vendu cher? Le groupe fait ce qu’il sait faire, le sérieux est largement de mise en studio, bien emmené par un certain Cédric qui peut être fier du travail de sape accompli. Ce n’est que la confirmation de l’émergence de ce très très bon groupe !

Et justement ! Comment pourrions nous deviner la place que va occuper dans la carrière du groupe Pénitence Onirique ? On a coutume de dire que le troisième album est celui de la confirmation. Moi, je crois que la confirmation intervient directement au deuxième album. Pas besoin de tergiverser, un groupe se doit de confirmer son élan dès le suivant. « Nature Morte » devrait donc, selon moi, s’affranchir de la délicate étiquette de la confirmation. Le groupe, qui écume les grosses scènes depuis quelques années, dont les sorties ont jusqu’à ce jour été toujours plébiscitées, et « Nature Morte » ne devrait par ailleurs pas déroger à la règle, n’a selon moi pas besoin de confirmer quoique ce soit. Bien placé sur le roster du label, on pourrait donc se dire que le groupe va batailler pour trouver quelque chose à raconter dans ce « Nature Morte« . Eh bien, pas du tout ! Le concept album, qui n’est certes pas clairement établi ici, me paraît toutefois situé sur un versant fortement nostalgique. La nostalgie qui touche toutes les personnes qui touchent les étoiles dans leur vie, et qui subitement voient apparaître sous leurs pieds la falaise qui va conduire leur chute. Cet album raconte donc selon moi, avec force d’émotions et de douleur, la chute qui arrive. Un album aérien et violent à la fois, réussissant donc cette prouesse musicale d’allier redoutablement ces deux pôles inverses, pour donner un black metal donc violent et planant à la fois, ce qui est rare. Un black metal qui raconte quelque chose de profondément philosophique, avec comme je disais par-dessus un luxe d’émotions, cela ne peut que me conforter dans l’idée que Pénitence Onirique pèse un poids conséquent à ce jour dans le club restreint des groupes majeurs black metal français. Ou alors, si l’on restait modeste, ils ne vont pas tarder à être intégré dedans, c’est certain.

Petit paragraphe pour le chant comme toujours. Je vais encore parler de l’empreinte LADLO dans le chant parce qu’il y a une constante dans le black metal de cet étendard, c’est le chant très sludgien. C’est à dire que l’on n’est pas spécialement sur une technique vocale en high scream que l’on a coutume de retrouver dans une formation lambda de black metal si j’ose dire. Non. Ici, le chant est résolument plus hurlé qu’en voix de tête, avec cette accentuation non pas de la froideur démoniaque très old school, mais de la douleur enfouie qui explose dans des envolées de cris terrifiants. Pénitence Onirique se situe donc aussi sur cette lancée moderne au black metal hexagonal. Sur la technique en studio, évidemment, il n’y a rien à redire, elle est forcément calibrée selon les besoins et limites du chanteur qui, on le rappelle, est le seul doté d’un instrument organique. Mais en tout cas le boulot est fait ! J’aime le chant même s’il ne m’a pas non plus surpris, comme le reste. C’est du très bon quand-même, vraiment !

Point final à cette nouvelle chronique ! Pénitence Onirique, groupe de Chartres et représentant de notre beau pays, sort aujourd’hui son troisième album nommé sobrement « Nature Morte« . Sobre par le nom, mais riche de sens pour une musique estampillée black metal. Sur le papier, la musique se situe subtilement entre le black metal que l’on connait dans sa version agressive, et un black metal atmosphérique qui entraine l’auditeur et chroniqueur dans des émotions terribles, avec une douleur et une nostalgie auxquelles on ne peut finalement qu’adhérer. J’ose dire donc que cet album, au-delà de ses immenses qualités et de la confirmation de l’importance  artistique que la formation avait déjà dans l’échiquier haxagonal, a réussi l’exploit de se rendre pleinement humain. Il est impossible de ne pas s’identifier un tant soit peu si l’on est sensible à cette belle musique, à l’incroyable génie musicale qu’est Pénitence Onirique de nos jours. Une pure merveille.

 

Tracklist :

1. Désir 6:25
2. Les mammonites 5:52
3. Nature morte 7:28
4. Lama Sabachthani 2:41
5. Je vois Satan tomber comme l’éclair 6:38
6. Pharmakos 7:30
7. Les indifférenciés 9:33

 

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