Line-up sur cet Album


  • Anas Abid : Guitare, Basse
  • Estelle Besingrand : Violoncelle
  • Julien Marocco : Batterie, Programmation

Style:

Metal Prog Instrumental

Date de sortie:

Septembre 2011

Label:

Autoproduction

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 7,5 / 10

En guise d’introduction, préciser combien pondre un opus instrumental est un exercice unique et intrinsèquement périlleux en soi, ne parait pas être une réitération intempestive. Combien d’artistes se frottant à cet essai se sont brulés les ailes, comme l’antique Icare frôlant l’astre de lumière, à ne pas réussir à éviter les écueils nombreux de cette stylistique ? Les exemples non exhaustifs seraient légions. Les risques habituels telles les redondances cycliques, les décrochages de l’auditoire, l’absence d’un chant revenant vous accrocher quand votre oreille se fait plus discrète… Sont autant d’éléments rendant viscéralement et inexorablement ce type d’albums particulièrement difficile à délivrer avec réussite et écho favorable. Qui dans notre planète Metal pourrait clamer haut et fort qu’un opus purement instrumental est devenu « culte » ? Personnellement, je n’en vois pas et aucun ne me vient immédiatement à l’idée. Pour en finir donc, se coller à ce genre d’épreuve tient plus inévitablement du « Crash Test » que de la sinécure d’une longue vie tranquille ; immanquablement.

A ce parcours d’embuches et périls en tous genres se présente à nous Anas Abid, Sieur né à Tunis mais installé à Toulouse et ayant toute à la fois déjà œuvré dans son « Shleub Project » d’une part. Et de l’autre pondu deux personnelles démo en 2007 et 2009 dont les titres « Experience » et « Searching My Way » sont autant indices quant à son cheminement et sa progression en quête de Graal. Notez d’ailleurs que deux titres sur les cinq de ce « Neverending Pain Of A Betrayed Man » que l’on peut considérer comme un Ep, voir un réel album du haute de ses près de quarante minutes !, sont repris ici. Parallèlement quelques autres précisions techniques et matérielles avant de parler du contenu auditif s’avéreront utiles et judicieuses tant cet opus est qualitativement intéressant. Citons donc ainsi les faits que le mixage soit signé du guitariste Travis Montgomery du Threat Signal canadien, un mastering du Walnut groove studio frenchie (Adx), ou encore un artwork cover symbolique sobre mais efficace de Denis Tunguz. Un listing pour vous faire saisir que l’on ne furète point ici dans la démo bâclée et de bas étage vite délivrée pour se faire un buzz à travers un produit consommable ; mais plutôt dans une offrande murement réfléchie, remise sur le métier à maintes reprises, et peaufinée jusqu’à l’extrême. La production sonore en sera d’ailleurs l’exemple le plus flagrant qui se révèlera d’une surprenante justesse, subtilité et parfaite alchimie oscillant entre puissance emphatique et volupté des quiétudes suggérées. Pour en finir dans les présentations techniques, citons les collaborations programmation batterie de J Marroco (Maghreb United, Killing Joke…) en outre présent à la basse sur « Feel my Hate », et le violoncelle d’Estelle Besingrand sur « Run Away Part 2 ».

Musicalement, on y vient enfin… Anas Abid évolue dans un Metal mélodique riche et intense en émotions et ressacs d’intensité où les atmosphères diffèrent et évoluent au gré de ses humeurs et inspirations créatrices. Le gars est un Shredder, indéniablement, mais il sait ne pas imposer de démonstrations techniques à n’en plus finir et pouvant s’affirmer au final rébarbative, inconvénient dont bon nombre de ses confrères abusent. Une mélodicité accrocheuse où les lignes de guitares sont toute à la fois reines et jouant continuellement entre rythmiques et riffs incisifs d’une part, et lead insidieuses et accrocheuses de l’autre. Les structures se veulent et se montrent développées, bien ficelées, et la tracklist se délove de manière autant convaincante qu’appréciable entre énergie maitrisée et ilots de quiétude apaisants. Si les premières écoutes de ce « Neverending Pain » vous donnent des impressions et envies d’un album à mettre en sourdine en ambiance, les suivantes dévoilant richesses et saisissements des compositions vous feront inexorablement pousser les potentiomètres… Et vous mettre à siffler comme un pinson les mélodies entêtantes délivrées. Le sieur Anas est peut-être un héritier des Hendrix, Malmsteen, et autres Randy Rhoades, mais personnellement je le définirais plutôt comme le chainon manquant entre un Joe Satriani et un Elias Viljanen (fire hearted). Le Joe ayant le travers de devenir laxatif sur la durée, et l’Elias de caler quelques titres chantés pour s’en abstraire.

Au final, vous dire combien cet instrumental regorge de qualités et d’assentiments sera un doux euphémisme. Si comme moi vous n’appréciez cet exercice qu’à dose homéopathique car vous ancrant toujours l’impression qu’il y manque un ingrédient, essayez vous à la découverte de ce « Neverending Pain ». Peut-être aura-t-il sur vous le même saisissement dont il m’a nimbé et séduit des conduits auditifs plutôt répulsifs de prime abord. Anas Abid semble avoir fini d’expérimenter et chercher sa voie ; celle-ci s’avère dorénavant tracée et empreinte de promesses. Autant vous dire que la suite est attendue avec plus que de la curiosité ; de l’impatiente envie ! Un seul bémol cependant pour arrêter d’être dithyrambique et donner l’impression de passer de la pommade outre mesure : Vu les racines et origines tunisiennes de notre guitar héro, je m’attendais à du plus coloré et exotique. Et sur ce point là, avouons-le franchement et sans détours, le sentiment de déception est bien présent. Dommage ! Tiens je vais me remettre un « Forever And Day » de Myrath, histoire de gommer ce manque…

Myspace : http://www.myspace.com/anasabidofficial

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3 commentaires sur “Anas Abid – A Neverending Pain Of A Betrayed Man”

  1. 1

    Oh yeah!
    Merci beaucoup pour cette chronique, l’attente en a valu la peine finalement.
    Je suis vraiment content que tu aies apprécié, enfin quelqu’un qui a su décrire parfaitement ce 1er vrai essai.
    Concernant les racines orientales, elles seront bien plus présentes sur les 2 prochains albums qui sont déjà composés et disponible en version « maquette » pour le moment. et surtout, j’ai dédié un projet nommé AIM Project. Le 1er single sera disponible en fin de semaine !
    Merci encore

  2. 2

    « Je vous ai compris » comme l’a dit un grand chef d’état français nommé Charlus de Gaullus :

  3. 3

    PS: les 2 prochains albums sont d’ors et déjà composés. l’un des 2 est beaucoup plus technique, mais la mélodie est toujours aussi présente, et les influences orientales sont distillés comme il faut.
    L’autre est plus dans la veine de Neverending Pain, mais l’accordage est plus bas, et c’est encore plus catchy et progressif (dans le sens où les structures sont très variables, etc…)

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