Verdun & Old Iron – Verdun / Old Iron

Le 23 janvier 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Line up Verdun :
  • Géraud Jonquet : batterie
  • Mathieu Croux : guitare
  • Florian Celdran : basse
  • Jérôme Pinelli : guitare lead
  • Paulo Rui : chant
  • Line up Old Iron :
  • Jerad Shealey : guitares
  • Jesse Roberts : chant, basse
  • Trent McIntyre : batterie

Style:

Doom Sludge Metal

Date de sortie:

05 novembre 2021

Label:

Cold Dark Matter Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10

Tant qu’il y aura des hommes, le monstre du mal ne sera jamais dompté.” Reine Malouin

Derrière ce split assez fou, se cachent deux groupes que la distance géographique oppose de manière sournoise. Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, il serait un peu facile de le faire d’ailleurs, Verdun ne vient pas de la ville qui porte le même patronyme. Mais de Montpellier ! Un choix de nom de groupe que l’on ne peut pas trouver si surprenant que cela, puisque Verdun est certainement un hommage à la fameuse bataille, une des plus sanglantes de l’Histoire de France. L’existence du groupe du sud a commencé en 2010 et a sorti à ce jour un EP, deux albums dont le dernier en 2019 et ce fameux split qui n’a pas de nom propre. Quant à Old Iron, il n’y a pas beaucoup de différences en vérité. La seule notable est que le groupe vient des Etats-Unis, et plus précisément de Seattle. Prenant son existence cette fois en 2011, Old Iron a sorti ce jour deux albums également, le dernier en 2017 (ce qui commence à faire un peu long), et ce split donc sous la houlette de Cold Dark Matter Records. Je suis quelque peu étonné que les deux groupes, que cette distance géographique oppose drastiquement, aient réussi à se rassembler pour sortir ce split sans titre particulier. Ne connaissant pas les deux groupes, Verdun étant un groupe que j’ai toujours vu passer sans que je me sois attardé dessus spécialement, j’ai un peu hâte de savoir ce que cela va donner.

Et le choix d’artwork ne peut que m’interloquer. Cette créature incroyablement immonde et bien dessinée, qui ressemble à une sorte de progéniture issue d’une copulation entre une mère Alien et une araignée, et qui adopte une posture figée qui ne laisse transparaître aucune intention. Bon. Au-delà de la sphère terrifiante de cette pochette qui n’en demeure pas moins bien dessinée, je trouve qu’il n’y a aucun sens profond et qui peut laisser penser un quelconque lien avec la musique. N’ayant même pas de titre, ce split est un véritable mystère frustrant et presque décourageant. Je suis convaincu, même si je peux avoir tort des fois, qu’une pochette, c’est LE truc qui va révéler ce qu’est un CD. On peut dire ce qu’on veut mais le premier truc que l’on découvre d’un album, généralement, c’est la pochette. Or, il faut qu’il y ait un minimum de sens, un tout petit peu de signaux pour que l’on puisse accrocher et avoir envie d’écouter. Là, dans le cas présent, je n’en trouve… Aucun. Alors oui ! Le visuel en lui-même est très bien fait, je ne renie pas le fait que la fameuse créature est originale, flippante et le décor derrière qui me fait penser à certaines œuvres japonaises est joli. Mais sincèrement… Qu’est-ce qu’on peut trouver d’accrocheur dans cette pochette ? On ne sait pas pourquoi il y a cette créature, on n’a pas de titre, on n’a même pas la typographie classique de Verdun et Old Iron, quand on connait la musique proposée on ne comprend même pas le lien potentiel. Bref, qu’est-ce qu’on a de concret et de concordant ? Rien. Absolument rien. C’est une pochette ni faite ni à faire, un truc vide de sens qui ne remplit pas sa fonction de détail accrocheur, qui n’est là que par pur égarement. C’est même un peu affligeant je trouve. Vraiment, ce n’est pas sérieux comme démarche et si j’étais en situation de mec qui chine chez un disquaire, je n’aurai même pas prêté attention à ce split.

J’allais dire, heureusement que je suis persévérant et que je me suis attelé à la musique. Parce qu’honnêtement ça aurait été dommage de passer à côté quand-même. Bon, ceci dit, je n’ai pas très bien compris puisque le label nous a envoyé le split en inversant la place des deux groupes, mais bon… J’ai commencé, tout chauvin que je suis, par Verdun. Deux morceaux, une composition et une reprise de Morbid Angel pour ce split. Pas de doute possible, la musique est résolument doom metal et sludge metal. Un mélange très subtil mais très connu désormais de ma modeste personne, une mixité qui fonctionne vraiment très bien selon les groupes avec cette recherche de lenteur extrême qui met en valeur la rondeur sonore des guitares et de la basse très présente. Cet ensemble fonctionne superbement dans le cas de Verdun qui nous gratifie de quelques riffs mélodiques et lead sur une des deux guitares, amenant donc cette touche mélodique qui manque parfois chez certains groupes. J’adore cette incorporation presque malaisante, très sludge metal au final, qui apporte un pessimisme terrible. Plus que cette fameuse créature qui était inutile, l’ambiance de la composition de Verdun est énorme, très hypnotisante et malsaine. Une belle surprise donc ! J’ai adoré la fin du morceau avec cet effet monstrueux, qui semble être soit un sample de bestiole enragée, soit une voix transformée et retouchée à fond, mais c’est dantesque. Pour ce qui est de la reprise de Morbid Angel, j’ai moins accroché pour être franc. J’ai même trouvé curieux ce choix de prendre un pionnier du death metal pour le transformer dans un style aux antipodes pour tout, la vitesse du tempo et l’épaisseur du son. Après, si je prenais cette reprise comme une composition propre, je l’aurais trouvé quand-même franchement bien, mais comme je connais la piste originale, je n’ai pas super bien accroché. Je préfère très clairement la vitesse phénoménale et le côté death metal old school de l’originale que cette reprise, l’audace était présente il faut l’admettre mais le résultat est une légère déception pour moi. Je l’aime bien mais je préfère mille fois, dix mille fois « Narconaut » ! Voilà pour Verdun.
Pour Old Iron maintenant, sans suspense le groupe trempe aussi dans une musique doom metal et sludge metal, donc même topo. Une musique très lente et très boueuse, typique de ce mélange qui est un des plus efficaces de la scène metal extrême pour moi. Concernant les Américains, il y a deux compositions ce qui fait naturellement pencher la balance vers eux pour moi. Par contre, cette musique qui pourrait être très convenue comme Verdun a une particularité non-négligeable : la production est très black metal ! Le son des guitares est très aigu, limite nasillard, en particulier sur la guitare lead, ce qui donne une coloration très différente pour les Américains qui joue une carte encore plus audacieuse ! La basse reste omniprésente et joue son rôle d’épaisseur funeste, la batterie est beaucoup moins épaissie que le reste. C’est un truc en plus, franchement ! Cela confère une ambiance plus agressive, plus froide et du coup les deux compositions donnent l’impression d’être plus rapides, plus incisives. J’ai franchement aimé aussi la partie Old Iron ! Mine de rien, les deux groupes ne se ressemblent pas tant que cela, et tant mieux, parce que même si le risque aurait été d’avoir un défaut manifeste de cohérence, il n’en demeure pas moins que ce split fonctionne comme un truc bicéphale et plus logique qu’il n’y paraît ! Franchement belle découverte !

Il va donc de soi que les deux productions sont différentes. Verdun nous propose un son typique, sans réelle surprise, avec comme je disais ce côté rebondi et arrondi sonoriquement au niveau des guitares et de la basse qui est caractéristique du genre sludge metal, une batterie très marquée car ayant pour objectif de servir de marqueur rythmique sec. Donc, je ne vais pas épiloguer sur la production de Verdun puisque j’en ai suffisamment parlé en haut, mais au moins sachez que le groupe français fait le job avec beaucoup de talent et de brio, continue à suivre les chemins sinueux d’un genre doom sludge metal qui se procure un vivier toujours plus important et je me réjouis que nos montpelliérains suivent cette voie fidèlement et efficacement. Niquel quoi ! Pour Old Iron c’est un peu plus subtil, je parlais d’un son très nasillard avec une guitare lead au diapason pour amener une touche surprenante de black metal. Une sorte de « blackened doom sludge metal » et je pensais naïvement qu’il était impossible de mélanger un genre qui se dote généralement d’un son épais et boueux, avec des parties mélodiques très aigues et stridentes. Eh bien si ! Old Iron a réussi ce mélange avec beaucoup de talent et de brio aussi, et propose une touche d’originalité sonore importante. Voilà donc de quoi vanter davantage ce split sans nom qui vaut le coup d’oreille rien que pour les deux productions. Vraiment bluffant.

Je vais passer directement aux deux chants pour ce split, ayant été largement au fait de la première écoute, et dont les autres ne m’ont pas permis de penser davantage de choses. Mais les chants méritent largement que l’on en parle. Verdun propose un chant que je qualifierais d’époustouflant. La puissance et la bestialité de ces cris de désespoir m’ont glacé le sang, sincèrement. J’ai adoré la technique vocale digne des grands albums de sludge metal, parce qu’il est question de cela. J’ai aussi bien aimé le choix de la lenteur textuelle pour créer cette association musicale forte. C’est dantesque, le mot est bien choisi pour définir le chant de Verdun. Old Iron joue un peu plus la carte d’un chant retouché avec pas mal d’effets dessus, masquant une technique vocale un peu moins convaincante pour un genre sludge. Mais cela reste largement satisfaisant ! Je trouve juste un peu dommage cette mode qui consiste à faire plus moderne en annexant des effets sonores en studio à un chant que j’aime dans le genre sludge metal pour son authenticité et son affliction enférique. Là, Old Iron s’est probablement donné pour objectif de trouver des lignes de chant lentes mais surtout moins authentiques, ce que je trouve un peu regrettable.

Pour conclure ici cette nouvelle chronique, le split qui rassemble les deux entités bestiales Verdun et Old Iron est une belle surprise pour moi ! La pochette ne payant pas de mine dans son rôle de spoiler, je dois dire que la musique est tout simplement incroyable. Autant les deux groupes ne sont pas totalement les mêmes, autant les différences sonores et dans le chant ne laissent pas de place à la scission. Ce split est efficace dans son assemblage, fonctionne comme une bête titanesque à deux cerveaux et nous entraine dans des profondeurs musicales qui rendraient même la fosse des Mariannes envieuses. Franchement, ne vous attardez pas idiotement comme moi sur le visuel, allez voir ce split et savourez ! Parce qu’on a pas encore fait plus noir et plus dérangeant en cette fin d’année 2021, et les deux groupes sont non seulement complémentaires mais aussi prometteurs. Un split qui vaut le détour !

Tracklist :

Side A
1. Verdun – Narconaut
2. Verdun – Dawn of the Angry (Morbid Angel cover)
Side B
3. Old Iron – Planetesimal
4. Old Iron – Strix Nebulosa

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