Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Depuis 1990 et l’apparition du sacro-saint « death metal à la suédoise » si cher à Entombed, Grave ou Dismember, certains groupes continuent à perpétuer le son du death metal old school à la Göteborg.

Unleashed fait partie de ceux-là, et force est de constater que le groupe, après quelques albums où il donnait la sensation d’être un peu en dedans – entre « Across the open sea (1993) et « Hell’s unleashed » (2002) – et de sortir des opus à peine moyens, a désormais la fâcheuse tendance agréable de nous ressortir des offrandes qui sont de véritables bijoux de death metal à l’ancienne, tout particulièrement « Midvinterblot » dans les bacs il y a déjà quatre ans. Après un non moins excellent « Hammer batallions » paru en 2008, les productifs Unleashed reviennent avec leur dixième offrande en vingt ans et il apparaît clair que le groupe est un des leaders les plus solides du genre.

Identifiables dès la première note et surtout dès la vocalise d’entame de Hedlund, Unleashed nous livre un album, s’il n’est pas le meilleur de leur discographie, qui n’en est pas moins une nouvelle baffe qui ravira tous les amateurs de death metal. Les textes, comme à leur habitude, sont toujours portés sur leurs racines vikings et leurs mythes, et les riffs restent complètement ancrés dans un style qui colle à la peau du quartet : pour l’originalité, on repassera, mais peut-on reprocher au groupe de continuer à exercer dans un style qui non seulement est leur marque de fabrique mais surtout qu’il maitrise à la perfection ? Dire qu’ils s’auto plagient serait excessifs : à l’instar d’un Bolt Thrower, d’un Motörhead ou d’un AC/DC, on sait d’avance à quoi s’attendre à la sortie d’un nouveau release de ces groupes. Unleashed fait du Unleashed et quelque part, c’est aussi ce qu’on leur demande. Que ce soit sur « So it begins » et son refrain aussi imparable que son accélération est efficace, « As Yggdrasil trembles », « Return fire » ou le final « Cannibalistic epidemic continues », les titres se veulent rapidement mémorisables et entraînants. Unleashed semble arriver à nous faire parvenir où ils veulent nous emmener.

Attention, ne pas croire que l’album est linéaire de bout en bout : « Master of the ancient art », plus heavy et lent que le reste, se veut oppressant par la lourdeur de ses riffs ; « Return fire » se veut plus thrash dans son approche que l’ensemble de l’album ; « Wir kapitulieren niemals » se veut plus punk qu’à l’accoutumé ; le plus mélodique « Far beyond Hell » intègre, quant à lui, des moments plus calmes lors de son intro ou de son solo, contrastant avec le reste du morceau et ses accélérations vicieuses ; et « So it begins nous fera faire un bond dans le temps de vingt ans avec ses réminiscences typiquement nineties. Sans oublier que sur chacun des titres, le gratteux nous fend d’un solo qui s’approprie l’ambiance du morceau pour le rendre plus attrayant. Pour tout le reste, c’est du Unleashed 100% classique, tel qu’on l’apprécie depuis « Where no life dwells ». Je regretterais juste de ne pas avoir la version digipack, étant curieux de voir ce que donne le standard « Evil dead » de Death à la sauce Unleashed.

On l’aura compris, avec « As Yggdrasil trembles », Unleashed continue son petit bonhomme de chemin en nous offrant une nouvelle leçon de death metal, avec un album dédié aux grands anciens vikings et qui ne réservera aucune surprise, mais qui nous permettra de passer trois quarts d’heure des plus agréables.

Site officiel : http://www.unleashed.se/
Myspace : http://www.myspace.com/unleashed