Line-up sur cet Album


• Shagrath : Chant • Silenoz : Guitare • Galder : Guitare • Gerlioz (Brat) : Claviers • Cyrus : Basse • Daray : Batterie • Kringkastingsorkestret/ National Czech Symphonic Orchestra : orchestre et chœur

Style:

Symphonic Black Metal

Date de sortie:

28 Avril 2017

Label:

Nuclear Blast Records

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9.99/10

Comment vous décrire mon engouement enthousiasmé à l’annonce d’une proche parution d’un nouvel opus de Dimmu Borgir ? Un peu comme un enfant rêvassant devant un sapin de Noël, un ado boutonneux abonné à Playboy attendant devant sa boite aux lettres ou Véronique Courjault sortant le repas du soir du congélateur. Autant vous dire que je suis comme un teckel pavlovien devant une levrette affolante à l’écoute des premières notes de Forces of the northern Night, leur dernier live en date.

N’en disent les mauvaises langues – telles que les qualifient les vestales dont je m’extrayais triomphalement de l’entrecuisse, parlant de leurs ex – Dimmu Borgir a énormément apporté au Black Metal, voire au Metal tout court. User de tous les artifices d’un orchestre symphonique et d’un chœur avec une culture musicale vaste et épique, en symbiose avec la formation type metal est une gageure, voire un défi. Pas de ceux stériles et destructeurs que le premier abruti misanthrope venu est capable de lancer sur des réseaux sociaux – en un sens, j’ai de l’admiration pour ceux qui ont lancé le « Big Whale » : savoir le monde suffisamment stupide pour s’autodétruire de la manière la plus conne et s’en marrer en le mettant au défi de le faire, ça excède tout niveau de misanthropie que j’aurais pu atteindre –, non, bien au contraire, inspirateurs et créateurs, Dimmu a sublimé les possibilités auxquelles se restreignait le BM dans sa violence, démontrant au passage qu’on pouvait à la fois être brutal mais avoir un sens de l’écriture musicale démesuré, dépassant allègrement le simple triton répétitif et le blastbeat en-veux-tu-en-voila. Clairement, ils ont posé leur New Rocks cloutée là où la main de cuir gantée de metalleux n’avait pas encore laissé son empreinte enténébrée.

 

Dimmu Borgir, on le sentait dès Enthrone Darkness Triumphant, allait pencher vers l’orchestration. Ceci n’échappera d’ailleurs pas aux inconditionnels avec une version orchestrée de « Mourning Palace », magnifiée comparativement à l’originale dont les claviers aux patches d’époque (donc vintage) ont cédé leur place aux cuivres et cordes du Kringkastingsorkestret (le Norvegian Radio Orchestra and Choir) pour la partie enregistrée à Oslo, ainsi que ceux du National Czech Symphonic Orchestra pour celle captée au WoA. Si un « Arcane Lifeforce Mysteria » extrait de Spiritual Black Dimensions n’ajoute pas à cette setlist le noir manque à mon décor sonore, alors qu’il annonçait la genèse des grandes heures symphoniques de Dimmu, je me consolerai de tout le reste, soit dix-sept pistes pour 83 minutes de (ré)jouissance. Et quand des versions orchestrales préexistaient, le groupe se permet de les réarranger/réorchestrer pour encore plus de plaisir de les découvrir sous un nouvel angle, pour les moins habitués de la dissection analytique stéréophonique. Exit Icks Vortex ? Pas de souci, on a un chœur qui peut s’y substituer et proposer une version alternative tout aussi légitime… « Eradication Instincts defined » ne contenait qu’une introduction symphonique mise en relief ? Allez, on se fait plaisir, on vous en remet : toute la piste orchestrale et de chorale du morceau sert de trame sonore intégrale pendant les 5 minutes 22 mettant en lumière son obscurité mahlérienne. C’est d’ailleurs à ce moment là qu’on réalise que la composition symphonique, y compris chez Dimmu Borgir est un tout symbiotique et si la version ci-symphonique surprend quand on est accoutumé à la version en tutti, formation metal incluse, « un seul être vous manque et le monde semble dépeuplé » : on a quand même une sensation de vide.

 

Maintenant, nul n’étant tenu à la perfection dans toute sa vanité (malgré ce magnifique finale de concert sur un « Perfection or Vanity » totalement symphonique et également somptueusement réorchestré pour l’occasion, s’enchainant à une longue coda sur « Mourning Palace »), ce live a aussi quelques imperfections au niveau du mix, parfois inégal entre instruments électriques et acoustiques, des cuivres qui bombardent, un hautbois impétueux (mais vu l’arabesque de fou qu’il doit enchainer sur « Mourning Palace », on lui excusera rapidement sa sortie de piste), des cordes sous mixées par endroits, des timbales un peu faiblardes et qui manquent de rondeur dans leur rebond, des choristes trop exaltés qui se donnent un peu trop par moments… Clairement, qui en a cure ? Quand on relève un tel défi, tel qu’aucun groupe ne s’y risque, et quand on sait la difficulté majeure qu’est de faire cohabiter une telle kyrielle d’instruments sans en négliger un, pinailler sur les détails ressemblerait à une mesquinerie dont on se fait aisément fi. Et puis, assister à un tel concert, avec une Agnete Kjølsrud qui s’éraille sa voix de sorcière accompagnée par un tutti, toute joie qu’une telle apocalypse sonore sans bande la seconde sur « Gateways », ça vaut son pesant de sourire…

 

Dimmu Borgir avec ce live, même s’ils n’ont plus grand-chose à prouver, démontrent qu’ils font parti des Grands, de ceux qui resteront dans l’Histoire du Metal tant en album qu’en live avec Forces of the northern Night, un must have en CD ou en DVD diffusé en 7.1 sur votre home cinéma. La France a largement de quoi jalouser la Norvège pour son ouverture culturelle et les moyens mis en œuvre à ces fins – pour rappel, la partie live à Oslo avait été diffusé en prime time sur une chaine nationale…

A écouter en attendant la parution du prochain album annoncé pour la fin d’année, jusqu’à en user votre platine/lecteur DVD/autoradio/VLC/WMP… ou vous faire dégager par votre nana qui ne supportera plus de vous entendre growler « Left are the Kings of the Carnival Creation, carry out the echoes of the Fallen » – auquel cas, envoyez-les moi, je saurai user de linguistique pour les faire growler également.

[Ndl’A : cette chronique a été réalisée par un non-professionnel, suiveur et supporteur du groupe depuis des années qui prend le risque de se faire blacklister – hu, hu, hu – de la sympathie des plus TRVE, ne tentez pas de reproduire ceci chez vous…]

 

Tracklist:
01. Xibir [orchestral] (2:58)
02. Born treacherous (5:17)
03. Gateways (5:28)
04. Dimmu Borgir [orchestral] (4:09)
05. Dimmu Borgir (5:41)
06. Chess with the Abyss (4:11)
07. Ritualist (5:19)
08. A Jewel traced through Coal (5:15)
09. Eradication Instincts defined [orchestral] (5:22)
10. Vredesbyrd (5:18)
11. Progenies of the Great Apocalypse (5:18)
12. The Serpentine Offering (5:15)
13. Fear and Wonder [orchestral] (2:48)
14. Kings of the Carnival Creation (8:02)
15. Puritania (3:03)
16. Mourning Palace (6:19)
17. Perfection or Vanity [orchestral] (3:35)

Facebook: https://www.facebook.com/dimmuborgir/
Spotify: https://open.spotify.com/artist/6e8ISIsI7UQZPyEorefAhK
Youtube: https://www.youtube.com/user/dimmuborgir

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