Line-up sur cet Album


  • Maxime Defrancq : guitares, chant, clavier, percussions
  • Stephen Cramard : batterie, chant (back), percussions
  • Vincent Cramard : basse, chant (back)
  • Elise Druelle : Piano, clavier

Style:

Post-Rock

Date de sortie:

Novembre 2013

Label:

Autoproduction

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8/10

Après un premier album sorti en 2012, Introspection, et un EP dans la première moitié de 2013, The Empty Sky is my Witness, Mind Split Effect poursuit son voyage musical à travers un deuxième EP, Whishing Eternity (toujours en téléchargement libre), reprenant l’artwork de l’homme face à l’immensité du ciel déjà vu dans les deux précédentes production du groupe. Mais cette fois, cet homme, me renvoyant à l’œuvre de Magritte, n’est plus seul. Il devient témoin impassible d’un accident, tandis qu’une femme, au fond, tente de venir au secours des victimes du van en flamme. Sans doute une référence, bien qu’assez lointaine – le type de véhicule n’étant pas le même – au drame survenu à Brétigny le 12 juillet. Drame qui a vu disparaître Vincent Cramard, le bassiste et membre actif du groupe, puisqu’il a aussi participé à la composition et, surtout, aux textes de certains morceaux des deux EP.

Si Introspection dévoilait des structures progressives, avec des morceaux formant un tout, se répondant les uns aux autres, The Empty Sky is my Witness proposait des morceaux beaux de simplicité, sorte de Pop mélancolique. Ce Wishing Eternity, lui, se promène vers des contrées plus Post-Rock.

Malgré cette évolution de style, on retrouve chez MSE toujours cette beauté simple et humble. Une beauté qui transparaît dès « Clouded Skies », une instru au piano grave, sombre et triste, mais qui apporte aussi son lot de splendeur. Splendeur que l’on retrouvera tout au long des 25 minutes que compte cet EP. Il y a même certains moments qui font penser à The Empty Sky. L’intro de « Wishing Eternity » ou encore « Fading Lights », dont le retour de la voix de Sophie Zimmerman, sereine et fantomatique, ne fait que renforcer cette impression.
Pourtant Wishing Eternity est réellement très différent de son prédécesseur avec des morceaux à la structure beaucoup moins classique. « Upekkha » en est déjà le premier exemple. Une guitare cristalline, qui marque quelques sursauts électriques et devient de plus en plus présente. La mélodie forme alors une boucle qui s’enrichit à chaque nouveau passage pour devenir de plus en plus imposante. Elle s’en va alors, pour laisser place au piano avant de revenir et lâcher l’explosion saturée que le groupe retenait jusqu’alors. Un passage électrique où chaque couche forme un tout cohérent, mais pourrait aussi fonctionner seule.
À ce passage répondront deux autres. D’abord dans « Virya » – qui semble être la continuité de « Wishing Eternity » – et plus particulièrement sa deuxième partie, où une explosion Postcore arrive comme un cri de rage auquel le groupe ne nous avait pas habitué. Moment surprenant, surtout qu’il suit une première partie très calme et simple, malgré quelques distorsions qui annonçaient la chose. Et puis il y a « Inside » avec un plan toujours aussi coléreux, mais très différent des deux autres. Celui-ci part et revient par la suite, toujours un peu plus énervé. Le chant devient plus rocailleux, et des hurlements viennent le soutenir. Il termine cet EP sur une magnifique note chaotique, comme pour rappeler que, sur l’artwork, le van est en train de brûler. Un titre à la structure progressive, avec ces plans qui vont, viennent, s’alternent…

D’ailleurs, la dominance des instrument sur la voix accentue cette impression progressive. Alors qu’elle était très présente sur The Empty Sky, cette dernière n’arrive pour la première fois que sur « Wishing Eternity », le troisème morceau, pour un parlé qui introduit et conclut ce titre à la basse très présente. Mais la vraie apparition du chant ne vient que sur « Fading Lights », le cinquième titre des sept de cet EP.
Pour autant, elle ne manque pas, comme elle ne manquait pas non plus sur Introspection. Ce n’est pas qu’elle est mauvaise, non, il suffit d’écouter la première partie d’« Inside » pour s’en convaincre. En fait, elle souligne même quelque chose : l’ouverture d’esprit du groupe. On pouvait déjà le deviner dans les différents styles abordés tout au long de ces trois œuvres. Mais là, on s’aperçoit que le chant n’est utilisé que quand il apporte un truc en plus. Je veux dire, il y a des groupes qui placent du chant partout, parce qu’il tient une place importante dans leur musique, peut-être la première place d’ailleurs, comme une voûte qui soutiendrait tout le reste. Il y en a d’autres, à contrario, qui ne sont – et qui ne veulent être – qu’instrumentaux, en réaction à l’omniprésence de la voix dans la musique. MSE, lui, ne fait qu’utiliser le chant au service de la musique sans se soucier des considérations..
Ce n’est pas propre au groupe, hein ? Mais ça m’a paru flagrant ici.

Au final, même s’il visite d’autres territoires, Mind Split Effect est fidèle à lui même. Il nous offre toujours un voyage imaginaire – souligné par un livret encore une fois soigné et mystérieux et ce même s’il n’est disponible qu’au format numérique – que chacun interprétera à sa façon. Un voyage peut-être plus tourmenté et rageur, mais toujours aussi beau. Il y a bien quelques maladresses, comme la transition un peu abrupte entre « Clouded Skies » et « Upekkha », mais comme d’habitude, ça ne fait qu’ajouter un peu plus de sincérité à ce groupe et sa musique.
Là où il est, Vincent peut être fier d’avoir participé à cette aventure.

 

Site officiel: mindspliteffect.com

Bandcamp: mindspliteffect.bandcamp.com

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