Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10

Quatre longues années séparent Lila H du très bon Kelem qui avait vu l’arrivée de Manuel Munoz au chant en remplacement de Sarah Layssac, partie pour d’autres horizons. Kelem avait marqué, outre nos esprits, un virage dans la carrière discographique du groupe et donner une suite à cet album résonnait comme un véritable challenge. Est-il possible d’aller encore plus haut quand on a atteint le sommet ?

Lila H est la suite logique de Kelem, dans la même veine mais en un peu plus agressif. Si sur Kelem il fallait attendre le cinquième titre « Erhal » pour trouver cette agressivité, ici, on entre dans la bagarre dès le premier « Dusk to Dawn ». Cette colère est légitime car Lila H a pour toile de fond le déchirement du peuple algérien dans ces terribles années 90 et c’est précisément ce qu’ont vécus Mus et Samir durant leur adolescence dans ce pays.
Mais pas d’inquiétude, ce dernier album n’est pas exclusivement fait de rudesse, on retrouve toujours les orchestrations orientales et les passages mélodiques.

Le chant clair et les growls immondes se complètent, se superposent ou se répondent et cette dualité fonctionne à la perfection. Le growl nous manquerait presque sur les parties mélodiques qui paraissent pour le coup un peu trop aseptisées.
Les variations de voix associées aux motifs qui alternent agressivité et pesanteur font qu’ Arkan parvient une fois de plus à jouer avec nos émotions.

Lila H n’est ni meilleur ni moins bon que Kelem, Arkan nous propose ici un deuxième très bon album abouti t une fois de plus réussi. Attention toutefois de ne pas perdre l’identité musicale orientale qui a tendance à s’estomper depuis Kelem.

Tracklist :

01. Dusk to Dawn
02. Shameless Lie
03. Black Decade
04. Broken Existencies
05. Crawl
06. Surrounded
07. Burning Marks
08. My Son
09. Remembrance
10. Seeds Of War
11.Relapse
12.Resilience

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