by Son | Oct 26, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 8/10
Pour leur troisième galette après les très réussis « War without end » (2008) et « Waking into nightmares » (2009), les prolifiques thrashers californiens de Warbringer, trois albums en quatre ans, n’ont pas fait les choses à moitié en signant là ni plus ni moins que leur meilleur album.
Si les deux précédents albums avaient déjà mis la barre très haut, il faut reconnaître que le défi de la franchir à nouveau avec ce « Worlds torn asunder » est très largement réalisé : à ne point en douter, on peut prendre les paris que cette déflagration va marquer un tournant dans la carrière du groupe et devenir un futur classique du genre.
D’entrée, on se prend le single « Living weapon » dans la gueule : sauvagerie on ne peut plus thrash avec sa voix aiguë agressive, ses solis overspeedés tranchants comme des lames de rasoir, ses riffs assassins et sa batterie précise tenue par le nouveau venu, l’ex-Hexen Carlos Cruz, remplaçant avec brio un Nick Ritter pourtant énorme sur les deux premiers albums. Ensuite, les titres s’enchaînent avec « Shattered like glass » et ses plans très Slayeriens, « Wake up… destroy » suit et nous met une claque dans le visage de par ses rythmiques vicieuses, ses solis à la Testament et son refrain entêtant ! Tout ceci est d’une parfaite maîtrise, avec un son digne de ce nom mis en boîte par un Steve Evetts qui avait déjà signé les méfaits de The Dillinger Escape Plan ou Everytime I Die.
Tout au long de l’album, les influences de Slayer, Exodus ou Testament se font ressentir, mais ne nous leurrons pas dans ces propos, Warbringer n’est pas une resucée de ces illustres aînés, mais a bien son identité propre ! En dix titres, le quintette prouve qu’on peut gagner en maturité tout en conservant l’urgence et la folie propres au thrash, en la combinant avec des plans mélodiques bien sentis, comme pour mieux nous achever lors de l’accélération suivante, à l’instar d’un bien nommé « Savagery » qui, à lui tout seul, montre la palettes des talents de Warbringer à grand renforts de breaks, de passages furieux et de passages vocaux où Kevill s’arrache les cordes vocales à plusieurs reprises.
Autre titre grâce auquel le groupe nous met une immense claque, c’est avec un aussi écrasant qu’ébouriffant « Echoes from the void » ou, pendant plus de cinq minutes, Warbringer nous fait passer de l’intro très calme, puis au mid tempo dévastateur, à la furie intense du thrash, un break à nouveau mid tempo avec son solo mélodique avant de repartir à nouveau en vrille avec une accélération qui laissera tout le monde sur place. Le court et intense « Treacherous tongue », avec son riff introductif proche d’un « A lesson in violence » des maîtres Exodus, se veut être un parfait exemple de ce qui va former des mosh pit explosifs lors des concerts, entre des « Living tongue », un très speed « Enemies of the state » (quelle basse sur les passages les plus rapides) ou « Future ages gone ».
L’instrumental planant et acoustique « Behind the veils of night » se veut un bon interlude de calme pour radoucir toutes les violentes ardeurs avant de réattaquer très fort avec les cinq minutes du final « Demonic ecstasy » qui laisse à nouveau entrevoir toute l’étendue du talent de Warbringer : début mid tempo avant de repartir en furie 100% thrash, comme si le groupe voulait faire avec ce titre un condensé résumant tout ce qu’on peut trouver dans le reste de l’album. Un must !
A noter que la version digipack propose, en plus des dix titres, deux reprises à la sauce thrash façon Warbringer bien senties : « Sacrifice » de Bathory et « Execute them all » de Unleashed, prouvant que les frontières entre le thrash et le black, ainsi que celle entre le death et le thrash, ne sont pas aussi éloignées que cela. Bluffant comme le groupe s’est réapproprié ces deux titres aux univers assez différents du leur.
Véritable hommage à la scène thrash sauce Californienne, Warbringer signe là bel et bien avec « Worlds torn asunder » un futur classique qu’on pourra sans aucune hésitation ranger entre des « Bonded by blood », « Darkness descends » ou autre « The legacy »… excusez du peu.
Hautement recommandé !
Site officiel : http://www.warbringermusic.com/fr_home.cfm
Myspace : http://www.myspace.com/warbringer
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Twitter : http://twitter.com/#!/warbringerband
by Metalfreak | Oct 1, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 07/10
Fondé en 2003, le quintette ricain de Skeletonwitch en est aujourd’hui à son quatrième album après ceux sortis en 2004 (« At one with the shadows »), 2007 (l’excellent « Beyond the permafrost ») et 2009 (« Breathing the fire »).
« Forever abomination », produit par Matt Hyde (Slayer, Hatebreed, Machine Head…) se veut être un excellent album de onze titres pour seulement 33 minutes, c’est dire si les morceaux attaquent directement à l’essentiel : tous les titres oscillent entre 2mn10 et 4mn et ne laissent place à aucun remplissage inutile ni redondance, du moins lorsqu’on écoute chaque titre séparément. Pour l’album, l’ensemble est assez homogène, au point que, par moment, on se demande si on n’a pas déjà écouté plusieurs fois le titre. La plupart du temps, ça tabasse comme il faut, riffs acérés et très rapides entrecoupés par des passages plus mid tempos par ici, ou très mélodiques par là (« Cleaver of souls », l’intro de « The horrifying force… »).
Skeletonwitch, comme lors des trois albums précédents, arrive à combiner un mélange savant de heavy metal avec ses quelques réminiscences Maidenienne dans l’approche de certains riffs, de thrash metal old school (beaucoup) et de black metal (un peu, surtout dans la voix) tout en restant extrêmement mélodique.
Clairement, ça tabasse, ça martèle, à grands renforts de riffs incisifs plutôt speed comme sur un un brutal « Reduced to the failure of prayer », un excellent « Of ash and torment », « Sink beneath insanity » ou un « Erased and forgotten » qui aurait eu sa place sur « The somberlain » de Dissection.
Skeletonwitch, avec ce « Forever abomination », aura réussi à combiner en 33mn tout ce que les trois précédents albums avaient de meilleur, avec une production digne de ce nom en nous offrant un formidable compromis de leurs influences directement puisées il y a 25 ans ce ça avec des sonorités plus modernes. La pression qu’ils mettent tout au long de l’album est suffisamment forte pour qu’on ne lâche pas l’écoute du début à la fin.
Hautement recommandé !
Tracklist :
1. This Horrifying Force (The Desire To Kill)
2. Reduced To The Failure Of Prayer
3. Of Ash And Torment
4. Choke Upon Betrayal
5. Erased And Forgotten
6. The Infernal Resurrection
7. Rejoice In Misery
8. Cleaver Of Souls
9. Shredding Sacred Flesh
10. Sink Beneath Insanity
11. My Skin Of Deceit
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by Metalfreak | Sep 17, 2011 | Chroniques
Note du Soichroniqueur (Metalfreak) : 09/10
Longtemps, Candlelight, se contentait de nous signer des groupes de doom ou de black metal qui sortaient de l’ordinaire : Absu, Blut Aus Nord, Emperor, Enslaved, Zyklon, Spektr et autre Peccatum. Petit à petit, ils sont venus vers le death metal, puis le thrash…
Maintenant, voilà le label nous ressortant deux albums des mythiques punk thrashers harcoreux british de Discharge : le « best of » « War is hell » initialement sorti en 2008 et l’excellent « Disensitise : (vb) deny – remove – destroy » de la même année.
Autant le dire de suite, ces deux albums déboitent tout : il fait bon se réécouter ce groupe mythiques, au même titre que les albums d’Exploited ou de GBH. Là, on se retrouve dans les tréfonds d’un punk hardcore overspeedé où seule l’urgence a son mot à dire.
Pas de fioritures, on ne s’encombre pas de breaks, de solis interminables ou de morceaux à tiroirs labyrinthiques au possible : non, après écoute des 42 minutes (pour 16 titres) de « Disensitise… », où aucun morceau ne dépasse les 3 minutes chrono (on ne va pas chipoter sur les 3’17 » de « Persuasion = power » quand même !), on s’aperçoit qu’on n’a pas vu le temps passer.
Punk anarchistes jusqu’au bout de la crête, les quatre frappadingues de Discharge nous mitraillent à grands renforts de riffs overspeedés leurs textes vomissant leur haine de la société, de la corruption, de la politique et de la guerre ! Seuls mot d’ordre, que leurs mots abîment ces tares précitées et que leur musique dévaste tout sur son passage !
Non, Discharge n’est pas là pour nous expliquer les choses en long, en large ou en travers : que ce soit au niveau des textes ou de la musique, c’est « in your face », chaque titre se prend comme un pain dans la gueule… Inutile de dire les choses en quatre mots quand trois suffisent. On dit, tu écoutes et shut up !
Finies les errances punkoïdo-metallisante de l’album « Grave new world » de 1986 : avec « Disensitise », on retrouve ce qui avait fait de Discharge un groupe culte au temps de « Hear nothing, see nothin, say nothing » (1982), premier « vrai » album du groupe depuis sa fondation en 1977 (tiens ?) et les 4 singles et deux EP le précédant.
L’autre rafraîchissement remastérisé est le best of « War is Hell », succession de titres enregistrés après l’arrivée de Tony ‘Rat’ Martin au chant, avec pour bonus quatre live et les trois titres de l’EP « Beginning of the end » (2006).
Là aussi, la recette est la même que pour « Disensitise » : passage à tabac en règle !
Difficile de décrire « War is Hell » en des termes différents que l’autre réédition : tout n’est que du bon à se recoller entre les esgourdes au plus vite !
En deux rééditions, Candlelight prouve l’impact qu’a pu avoir un groupe comme Discharge sur la scène punk / hardcore mondiale, combien de groupes du genre, hormis les GBH ou Exploited précités en intro peuvent prétendre la même chose ?
Putain, ça fait du bien de remettre les pendules à l’heure vis-à-vis de ceux qui ont découvert le punk avec Sum 41 ou Green Day et qui pensaient à tort qu’ils tenaient là ce qui se fait de plus cru et de plus violent en matière de punk !!!
Tracklist « War is Hell »
1. War is Hell
2. State Violence State control
3. You Deserve Me
4. Never Again
5. The More I See
6. Hype Overload
7. Corpse of Decadence
8. M.A.D
9. You Take Part Creating The System
10. Nightmare Continues (Live)
11. Hell On earth (Live)
12. Realities of War (Live)
13. Doomsday (Live)
14. Beginning of The End (bonus track)
15. Blood of The Innocent (bonus track)
16. They Lie you Die (bonus track)
Tracklist « Disensitise »
1. Blood of the Innocent
2. CCTV
3. What Method What Madness
4. They Lie You Die
5. Becomes Again and Again
6. Spoils of War
7. Persuasion = Power
8. Web of Disadvantage
9. Ignorance Is Your Surrender
10. Kept in the Dark
11. You Have the Gun
12. Will Deceive You
13. Beginning of the End
14. No Return
15. Legacy You Left Behind (bonus track)
16. Propaganda Feeds (bonus track)
Site officiel : http://www.dischargedischarge.webs.com/
Myspace : http://www.myspace.com/dischargeukhc
by Metalfreak | Sep 14, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 06/10
L’Amérique du Sud semble être restée ancrée dans les années 80, au niveau du metal s’entend. Dans ces contrées telles l’Argentine, le Brésil, le Mexique ou la Colombie, on a une pléiade de groupes qui ne jurent que par les grands anciens du thrash, du death ou du black metal.
Parmi ceux là, Ursus, venus directement de Bogota, en Colombie, et chantant dans leur langue maternelle, à savoir l’espagnol.
Nouvelle trouvaille du label Pure Steel Records, Ursus évolue dans un style speed / thrash metal un rien punkisant des plus old school. Kitsch jusque dans sa pochette, « Fuerza metal » l’est également dans sa musique, aidé par un son trés roots. Ici, rien de neuf ne sera proposé, tout ceci a déjà été entendu et ré-entendu des centaines de fois, mais sûrement pas ces vingt dernières années.
Imaginons un Razor première époque, combinant un petit brin de Motörhead, un petit côté Hirax pour l’hystérie vocale et un soupçon de Obus pour le chant espagnol.
Pour ceux qui ne jurent que par un metal anglophone, il est clair que le chant aigu (quelques petits growls sympathiques sur « Pueblo sin memoria ») en espagnol peut rebuter les premières minutes, le phrasé saccadé du chanteur pouvant s’avérer irritant pour les non initiés.
Malgré tout, le tout est certes on ne peut plus classique et basique, mais bien ficelé, et on passe 33 minutes de nostalgie agréables lors des neuf titres (plus une intro) proposés, avec des textes qui ne tournent pas autour des éternels poncifs du genre mais plutôt autour de la violence inhérente à leur pays, de la corruption, de l’injustice, des brutalités policières ou de l’invasion capitaliste…
Musicalement, comme dit plus haut, ça reste dans une veine speed / thrash qui n’a pas passé le cap de l’année 1986 : « Infamia Tauricida », « Dictador », le quasi hardcore « Destruccion » ou « Patria Grande » speedent sévère, tout en restant somme toute assez linéaires. Les autres titres évoluant dans un heavy parfois speed mais restant tout de même dans un registre plus mid tempo, avec un « Marioneta de la guerra » frôlant le très bon avec son intro mélodique, son début limite ballade et sa speederie finale, construit à la manière d’un « The ballad » de Testament ou d’un certain « Armed and dangerous » d’Anthrax… même si on est bien loin, qualitativement, de ces deux groupes.
Bref, pour tous ceux qui restent persuadés que le metal sud américain se limite à Sepultura, Power From Hell, Ratos De Porao ou Funeral Moon, qu’ils se mettent à écouter Ursus et découvrent une scène Colombienne plutôt vivace entre des combos comme Fire ou Cromlech.
A ne pas en douter, un groupe qui doit dépoter sévère en live. A découvrir pour les plus curieux !
Tracklist :
1. El Rugido (intro)
2. Patria Grande
3. Infamia Tauricida
4. Larga Vida
5. Fuerza Metal
6. Dictador
7. Pueblo Sin Memoria
8. Negocio Mortal
9. Marioneta de la Guerra
10. Destrucción (V8)
Site officiel : http://www.reverbnation.com/ursusthrash
Myspace : http://www.myspace.com/ursusthrash
Facebook : http://www.facebook.com/pages/URSUS/91384651066
by Metalfreak | Août 29, 2011 | Chroniques
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 9,5 /10
En mars dernier, on vantait déjà en ces pages (Ici ) tout le bien qu’on pensait du petit dernier « Breaking the silence » du groupe thrash allemand Assassin. Je mentionnais notamment les deux premiers albums du groupe « The upcoming terror » et « Interstellar experience », sortis respectivement en 1987 et 1988 qui font partie des classiques du thrash metal teuton.
A l’époque, on ignorait encore que ces deux pépites allaient ressortir, remastérisées en 2011 par Michael Hoffmann à l’AGD-Hauptquartier de Düsseldorf pour l’occasion, sous forme d’un double digipack agrémenté de deux titres bonus sur chaque CD.
Du coup, dans la mesure où Assassin fait partie des groupes fétiches d’un fan comme moi qui a pris la vague thrash en pleine tronche pendant son adolescence, ça m’était difficile de passer à côté et de ne pas en parler.
Quelle belle initiative, donc, de la part de SPV de nous remémorer quelques bonnes baffes décibelliques prises pleine face dans la deuxième partie des eighties, à l’âge d’or du genre. Ces deux albums, terriblement efficaces, n’avaient pas à rougir face aux « Darkness descends », « Eternal devastation », « Chemical invasion » ou autres « Terrible certainty » de l’époque, loin s’en faut.
Dès 1987, Assassin nous collait entre les oreilles des thrasheries hallucinantes telles « Nemesis », « Holy terror », l’instrumental « Speed of light », l’incomparable « Bullets » ou le fabuleux « The last man » sur un « The upcoming terror » à la pochette excellente.
L’année suivante, pas de soucis, et v’là-t-y-pas que j’te remets le couvert avec un « Interstellar experience » de seulement 28 minutes, seule comparaison possible avec un « Reign in blood » sorti deux ans plus tôt… N’exagérons rien, n’est pas Slayer qui veut, mais cette deuxième offrande, si elle n’atteignait pas qualitativement son prédécesseur, renfermait son lot de passage efficaces et de titres du même tonneau. Il suffit de se remettre « Baka », « Abstract war », l’excellent « Resolution 588 » ou « AGD » pour s’en convaincre. Par contre, on se demande ce que peut bien foutre l’instrumental ambiant éponyme ou « Pipeline » sur cet album…
Bien entendu, qui dit « réédition » dit en principe « bonus » : le premier CD nous gratifie d’un « Baka » et de « Assassin » enregistrés en live à Osaka en 2010, prouvant que le groupe n’a rien perdu de sa superbe en 22 ans. Quant à la deuxième galette, deux inédits enregistrés en janvier 2011, « Strange World » et « Low intensity warfare », ce dernier accompagné du groupe thrash japonais Casbah, montre un Assassin en pleine forme et nous laisse présager du meilleur quant à un futur album succédant à « Breaking the silence » dans des délais espérés au plus court.
Franchement, ça fait plaisir, si si !
Tracklist :
CD 1 :
1. Forbidden Reality
2. Nemesis
3. Fight (To Stop the Tyranny)
4. The Last Man
5. Assassin
6. Holy Terror
7. Bullets
8. Speed of Light
9. Assassin (live in Osaka 2010)
10. Baka (live in Osaka 2010)
CD2 :
1. Abstract War
2. AGD
3. A Message to Survive
4. Pipeline (The Chantays cover)
5. Resolution 588
6. Junk Food
7. Interstellar Experience
8. Baka
9. Strange World
10. Low intensity warfare (recorded jan. 2011 feat. Casbah)
Site officiel : http://www.assassin-online.de/
Myspace : http://www.myspace.com/assassinthrashmetal