Live report : Bloodybarbie


Une demi-heure avant l’ouverture des portes, voilà déjà une longue file remontant le long de cette rue du Divan Du Monde ! Un passant nous demande de quel concert il s’agit et on répond “Crucified Barbara”. Il nous répond “Ah Barbara”, et on réplique après : « Non !  Ce sont des Barabaras Crucifiées, c’est les Crucified Barbara ! ». Il nous regarde, étonné, puis s’enfuit ! Il faut dire qu’avec un nom comme ça, il est difficile de convaincre quiconque du commun des mortels de se joindre à nous, tant pis !

Me voilà de nouveau pour une autre date de Crucified Barbara en moins de six mois. Parce que s’il y a un groupe qui est tant aimé par tous les soilchroniqueurs, c’est bien Crucified Barbara. D’ailleurs, on ne rate pas un seul concert d’elles quand elles passent à côté de chez nous. Vous en avez les preuves ici:
http://www.soilchronicles.fr/reports/crucified-barbara-grenoble-290315 et http://www.soilchronicles.fr/reports/crucified-barbara-lyon-2014

Et réciproquement, nos belles Suédoises adorent la France, le public français, le vin et le fromage ! Dès qu’il s’agit de venir nous rendre visite, elles sont même prêtes à atteindre les endroits les moins fréquentés par les grands groupes comme : Grenoble, Istres, Brest, Nancy…

Cette suite de tournée a pour but célébrer et promouvoir la sortie de leur quatrième et excellent album “In The Red”, sorti en août 2014 (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/crucified-barbara-%E2%80%93-in-the-red). Cependant, les Crucified Barbara ne tournent pas avec les mêmes groupes que ceux que j’ai vus à Lyon, qui étaient SuperCharger et Junkstars. Cette fois-ci, elles ne sont accompagnées que par un seul groupe : les français de Headcharger. On remarque tout de suite le point commun avec SuperCharger : le mot “Charger”. Je ne sais pas si c’est un hasard ou s’il y a une explication à tout cela. Ce qui est bien quand il y a un seul groupe d’ouverture, c’est qu’il a plus de temps de séduire le public (ou pas).

Mais ce que Crucified Barbara et Headcharger ont de commun pour moi, c’est que je les ai découverts pour la première fois au Sonisphère à Amneville en 2013. Alors que Crucified Barbara m’avait foutu une sacrée claque ce jour-là, Headcharger a été oublié aussi vite, puisqu’il je n’y avais décelé rien d’exceptionnel et que je n’ai jamais été tenté de les réécouter. J’espère que ce soir, je changerais d’avis !!

Voilà que les Caennais Headcharger envahissent la scène pour accomplir leur mission de première partie : chauffer la scène avec du bon heavy métal. Le frontman Sébastien est toujours fidèle à sa casquette, même si ce n’est pas un concert de hardcore et que ça n’a pas lieu en plein air sous le soleil brûlant ! Le groupe a eu plusieurs crises dans son parcours allant du hardcore au hard rock en balayant du stoner sur leur passage. Nous allons découvrir ces trois périodes en 45minutes !

Et ça commence doucement avec « 1000 Tides », du bon hard rock bien burné pour surenchérir avec « All Night Long » et « Land Of Sunchine » qui ont réussi à me conquérir ! Un peu plus de groove avec le titre simpliste hard rock, « Time Rider » ou encore un « The Diver » aux guitares sous-accordées, extraits de leur dernier album « Black Diamond Snake »!

Un petit retour aux origines du groupe, avec leur fétiche « Backtracking » qui envoie du lourd. Puis du stoner pour changer et calmer nos ardeurs, avec ce « Do You Think Of Me », toujours extrait de ce dernier opus, où c’est au tour de la basse de faire son show et se mettre davantage en valeur ! Seb se lâche avec ses growls avant d’aboutir sur un long pont sympathique et solidement fondé qui ne risque par de s’écrouler ! Excellent titre, surtout en live.

Retour au hardcore teinté hard rock, ou Seb nous expose son autre richesse vocale et la guitare actionne le fuzz sur certains passages pour sursaturer son son. Ils complètent la setlist, dans le même délire, avec un titre entraînant auxquels ils tiennent tellement : le fameux « Intoxicated ». Seb nous donne une dernière occasion de foutre le bordel et de headbanger sur l’énervé « Dusty Dreams » dont l’intro est un clin d’œil à « Children Of The Grave » du légendaire Black Sabbath. Il semble que HeadCharger avait du mal à le démarrer puisqu’il l’a recommencé une seconde fois…

En tout cas, comme d’habitude, Seb accomplit son rôle de frontman à merveille puisque c’est le seul membre du groupe qui fait son grand show en parcourant la scène de long en large et même en travers ! Les autres musiciens restent en retrait timidement dans leur coin à branler leurs guitares/basse. Cependant, le soliste sort de son cocon pour nous montrer ses prouesses lors des soli. Sébastien ne manque pas de dialoguer avec le public, essayant de le motiver pour foutre le bordel et headbanger, ce qui a moyennement fait son effet puisque la foule est légèrement atteinte de léthargie de première partie. Cependant, son dynamisme s’était amélioré à la fin du concert et notamment sur les derniers titres.
Le frontman n’a pas oublié de nous présenter une nouvelle manière de vendre leur dernier album, non pas sous format CD, mais en clé USB, je trouve l’idée assez originale !

Hélas, lors d’un des morceaux, un incident technique a coupé le son du micro pendant une bonne minute avant que quelqu’un ne se bouge pour lui changer de micro, mais encore une légère hésitation à démarrer un des titres de la setlist (ma mémoire me trahit pour une fois) ! À part tout cela, le son était assez bon et le groupe a fait ses preuves, même si le public n’était pas tellement dedans, hormis les quelques fans venus aussi pour Headcharger (ou seulement pour Headcharger).

Ayant redécouvert HeadCharger autrement, je peux désormais envisager sérieusement à me faire toute leur discographie. C’est quand même un bon groupe Made In France !

Setlist Headcharger:

-A Thousand Tides
-All Night Long
-Land Of Sunshine
-Time Rider
-The Diver
-Drifter
-Backtracking
-Do You Think Of Me
-You Wanna Dance You Gotta Pay The Band
-Intoxicated
-Dusty Dreams

Un petit quart d’heure pour débarrasser le plancher et préparer la belle scène pour Crucified Barbara,… Enfin, quand je dis « belle scène », j’ai l’image de la décoration sobre de la scène lyonnaise, ce qui n’a pas l’air d’être le cas pour celle du Divan Du Monde. Déjà, le drapeau n’est pas bien centré, et ensuite, il n’y a pas de porte-micros aux roses noires ! Cependant, le roadie est soigneux et scotche bien les câbles des amplis/guitares par terre pour qu’elles ne se prennent pas les pieds dedans et qu’elles ne se cassent pas la gueule… Enfin, pour bien terminer le boulot, il amène également les bières et les bouteilles d’eau. Les lumières s’éteignent préalablement à l’entrée sur scène des princesses suédoises… Ah, le gentil roadie revient vite sur scène… parce qu’il a oublié de décapsuler les bières !!!!! Bravo !

Et voilà que les trois blondes (pas les bières hein) et la frontwoman brune font leur entrée sur scène, toujours aussi ravissantes, surtout Klara qui porte son super t-shirt de Satan Female ! Mia a toujours autant la pêche et sa voix rauque n’a pas pris une seule ride !

Elles entament ce show avec l’éponyme de leur dernier album, « In The Red », un bon titre pour dire bonjour au public parisien. Mia prend le temps de nous remercier d’être venus si nombreux ce soir et nous dédie le titre qui suit : « Everything We Need », plus rapide et groovy chanté par toutes les quatre, expriment que tout ce dont elles veulent est déjà ici et tout ce qu’elles font est pour nous !  Quelques secondes chrono pour se réaccorder en se sous-accordant pour nous livrer ce morceau aux couplets teintés de stoner et au refrain émouvant de « To Kill A Man » avec un jeu de cymbales raffinée de Nicki.

Sur le même ton de guitares, elles enchaînent avec leur titre préféré, « Sex Action », plus Rock’N’Roll, où Klara et Ida prennent plaisir à se lâcher en binôme et se rapprocher pour faire chacune leur show à tour de rôle. S’ensuit un bref moment de ré-accordage, pour nous annoncer un titre qui n’a pas été joué l’année dernière : « Shadow », du dernier album, mais qui n’est hélas pas le meilleur titre de leur discographie (en tout cas je ne l’aime pas). C’est vrai qu’il passe mieux en live qu’en album, surtout le moment fort où Klara branle son manche pour livrer un solo digne de ce nom ! Puis vient le moment de leur mascotte, « Rock Me Like The Devil », que tout le monde connaît par cœur. Le public se lâche enfin pour créer un pit mouvementé au centre de la salle. Les Barbaras Crucifiées annoncent un titre plus ancien, l’inattendu « Motorfucker » de leur tout premier album, avec un accent Rock’N’Roll prononcé où le public participe fortement en criant « Motorfucker » lors du refrain et où la température du pit se voit augmenter d’un degré ! On a droit à une bonne moitié du dernier album qu’elles sont venues défendre avec « Lunatic #1 » et son super double solo de Klara et de Mia, suivi de « In Distorsion We Trust » qui exprime ce par quoi jure tout hard rocker qui se respecte ! Et elles terminent ce show par le meilleur titre de leur dernier opus, « I Sell My Kids For Rock’N’Roll », qui a excité toute la salle d’un coup ! Elles disparaissent pour laisser place au solo de batterie traditionnel que Nicki a pris l’habitude d’assurer avant de quitter la salle en dernier. Quelques secondes de suspens avant que Mia ne revienne seule sur scène avec sa guitare acoustique, pour un court et intense moment afin de nous interpréter « My Heart Is Black » (Sami : phrase bizarre) (notez que le surnom de Mia est Coldheart et ce n’est donc pas un pur hasard). Les autres la rejoignent aussitôt et le roadie, réactif, lui tend sa guitare électrique, pour qu’elles puissent enchaîner sans interruption avec l’endiablé « Into The Fire ».

Elles font une pause pour tenir leur discours habituel, où Mia remercie d’abord Headcharger d’avoir ouvert pour elles (alors que Headcharger ne les a remerciées à aucun moment !), puis présente son groupe : “We Are Crucified Barbara”. Elle commence donc par présenter, comme d’habitude chacune de ses copines en commençant par Ida à la basse, qui nous joue un court solo avec sa Fender Precision. Mia présente ensuite, à sa droite, la meilleure guitariste de Suède parait-il, Klara, qui nous joue un court solo avec son ESP. Puis enfin, elle présente Nicki comme étant la reine de la batterie et la meilleure batteuse au monde, qui répond par un court solo de batterie (puisqu’elle a déjà fait son show 5 minutes plus tôt).

L’honneur vient à Klara de présenter leur meneuse, Mia, la femme en noir, en nous répétant sa phrase fétiche, trois fois de suite comme d’habitude : “Are you ready?” (J’ai l’impression que c’est tout ce qu’elle sait dire), au chant et à la guitare: Mia Coldheart, et les décibels sont au max pour elle ! Et la voilà qu’elle nous fait un mini Power Slide pour nous balancer un super et long solo avec sa Gibson flying V (modèle Gothic 2001). Puis le morceau reprend son cours et elles terminent ce show avec le tant attendu et deuxième meilleur titre du dernier opus « Electric Sky », suivi du titre que j’aime le moins de la setlist « The Crucifier » qui clôture ce concert.

Enfin, elles quittent la scène sous la célèbre chanson qui servira d’outro et d’au revoir, et à notre grande surprise, il s’agit de « Non, je ne regrette rien » d’Edith Piaf qu’Ida a pris plaisir à chanter ! Moment épique et complètement imprévisible !

À mon grand regret, leur concert m’a semblé plus court que celui auquel j’ai assisté il y a six mois (à Lyon), mais en réalité, il a seulement été raccourci d’un morceau; la setlist mélangée est légèrement différente avec « Shadows » et « Motorfucker » à la place de « Play Me Hard » et « Count Me In ». Néanmoins, elles sont toujours aussi dynamiques, même si elles restent légèrement timides et distantes par rapport au public. Il y a même eu de violents pogos, bien plus violents que ceux de Septicflesh quelques jours plus tôt ! Incroyable mais vrai !

Et puis il ne faut pas être un mec pour apprécier un tel groupe et un tel concert. Il faut juste aimer les filles qui ont suffisamment de couilles pour nous livrer un excellent hard rock qui leur est propre et qui vaut mieux que des groupes 100% testostérone ! Sachant qu’il s’agit pratiquement du seul groupe de hard rock 100% féminin qui a percé dans le milieu ! Ces demoiselles iront très loin et sont prêtes à vendre leur enfants plutôt que d’abandonner le rock comme elles l’ont clairement exprimé dans « I Sell My Kids For Rock’N’Roll ». Et quand les papis du hard rock quitteront ce monde, elles s’empareront de leur place. D’ailleurs elles sont bien parties puisqu’elles ont ouvert pour Motörhead et bientôt pour Scorpions ! Au plaisir de les revoir très vite !

Setlist Crucified Barbara:

-In The Red
-Everything We Need
-To Kill A Man
-Sex Action
-Shadows
-Rock Me Like the Devil
-Motorfucker
-Lunatic #1
-In Distortion We Trust
-I Sell My Kids For Rock ‘n’ Roll

Encore:

-My Heart Is Black
-Into the Fire
-Electric Sky
-The Crucifier

Je tiens à remercier Dominique et l’orga 106 dB pour l’invitation et pour avoir permis cette date ainsi que les deux groupes pour nous avoir fait passer une excellente soirée !

 

 

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