Wedingoth – Alone in the crowd

Le 4 mai 2017 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Steve Segarra - Guitares, Choeurs / Cyril Broult - Batterie / Manon Fortin - Basse / Maud Hernequet - Chant. Guests : Julien Gesnel, Céline Staquet, Sly Tale, Thomas Picot, Lyloo Bastides, Patrick Segarra, Matthieu Bertrand (chants additionnels).

Style:

Progressif / Gothic metal

Date de sortie:

07 octobre 2016

Label:

Dooweet Agency

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

 

Une fois n’est pas coutume mais, pour le coup, plutôt que d’opter pour une chronique en bonne et due forme, je vais changer la formule.
Slytale, nouveau chroniqueur chez Soil Chronicles, est le parolier de cette petite merveille de metal progressif et c’est avec ses mots qu’il nous décrit cet album. Rarement je ne me suis retrouvé dans des propos à l’écoute d’un album, aussi vous soumets-je ses propres écrits, qu’on retrouve sur sa page personnelle sur les réseaux sociaux (https://www.facebook.com/SlyTale-Vae-Viktis-166493376733218/).
Donc grand merci à Slytale pour nous avoir autorisé à retranscrire ici sa description, écrite une semaine avant la sortir de l’album :

 

« Salut mes amis !

Vendredi sera un jour un peu spécial car Wedingoth sortira officiellement (parce que moi, je l’ai déjà, hé, hé, hé !) son troisième album « Alone in the Crowd » et je me suis dit comme ça que ça pourrait être une idée sympa que de le chroniquer. Bon, on va pas se mentir, je me suis aussitôt demandé si ça ferait pas un peu « juge et partie » vu que j’ai été très impliqué dans l’élaboration de ce disque, et puis j’ai réfléchi et j’en suis arrivé à la conclusion que j’en avais rien à foutre. Voilà, comme ça, c’est dit. Après tout, rien ne m’interdit de donner mon point de vue d’auteur sur une œuvre à laquelle j’ai participé. Ceci étant, je vais quand même tâcher de me montrer objectif, ce qui ne va peut-être pas vous paraître évident tant je vais être obligé de dire pourquoi ce disque est superbe. Vraiment. Vous n’êtes bien évidemment pas forcés de me croire, tout dépend de la confiance que vous m’accordez, et rien ne vaudra jamais votre point de vue à vous après une écoute attentive de ce nouvel album du combo de metal prog Lyonnais.

Déjà, mettons nous d’accord : je ne suis pas convaincu que l’appellation « metal prog » sied tant que ça à Wedingoth. C’est du metal, indéniablement. C’est prog aussi, ça ne fait aucun doute. Mais de là à les limiter à cette appellation qui immanquablement renvoie à Dream Theater (et ses grandes envolées techniques où rien n’est ensemble et dont on dit pompeusement que c’est une approche un peu « free jazz » pour tenter de se donner un air de connaisseur alors qu’en fait c’est juste du grand n’importe quoi, hyper technique certes, mais pas très musical), NON !
Non, Wedingoth, c’est metal (grosse batterie, grosses guitares, voire un peu de grunt) et prog aussi. On est d’accord. Mais c’est pas inspiré du metal prog actuel : plus par le rock prog planant des 70’s (Pink Floyd en première ligne, mais également King Crimson, ou Yes) auquel s’ajoute le metal pur et dur (Pantera, sur « Beyond their Lies ») ou biscornu (Tool, sur « Evolat »). C’est technique, mais là où certains en font des tonnes, Wedingoth met la juste dose. Le but n’est pas de vous en mettre plein la vue, mais plein le cœur. Petit tour des zikos en présence (en guise de présentation pour ceux qui ne connaissent pas Wedingoth et ses deux premiers opus Candlelight (2009) et The other Side (2012)).

La batterie : Cyril (Broult) est un batteur que j’ai vu éclore. Il était dans mon précédent groupe, Clostridium et, à l’époque, ne voulait pas entendre parler de double pédale, et compensait certaines lacunes techniques par une frappe de bourrin qui n’était pas pour me déplaire. Aujourd’hui, c’est un batteur complet qui n’a pas grand-chose à envier à grand monde (merci Franky Costanza), fin et adepte des rythmes en 13/7 et autres joyeusetés inhérentes au prog. Je ne pourrais même pas vous citer un morceau où il est plus en dessus du reste tant il est très bon tout le temps, même sur « Sing the Pain », pourtant une ballade d’une douceur et d’une profondeur peu communes, sur laquelle il a pas grand-chose à faire.

Pour la basse, c’est du tout bon. Ça ronfle quand il faut que ça ronfle, ça matraque sévère quand il faut scier du bois, ça tricote quand il faut donner un peu de folie, ça s’envole quand il faut de la profondeur, c’est super bien équilibré. Thomas Safont qui a enregistré les parties est tout sauf un manchot. Or, Manon Fortin, qui a repris le flambeau, pour l’avoir vue plusieurs fois sur scène assure tout autant. Donc c’est pas de ce côté là qu’il faut chercher le maillon faible.

La guitare, alors ? Encore moins ! Steve Segarra, âme et fondateur du groupe, est un musicien accompli, le genre de mec qui SAIT jouer vite, avec des gammes dont tu ignorais jusqu’à l’existence (genre la gamme myxolydienne sub chromatique arrangée en la sus septième mineure sur mot compte triple) mais qui ne le fait pas si ça n’apporte rien (suivez mon regard). Son domaine, c’est le vivant, l’émotion, l’organique. Il branle pas son manche, il fait l’amour avec sa guitare. Eh ben c’est pas pareil ! Mais là où il est fort l’animal ! c’est que ses qualités techniques lui permettent d’explorer avec autant de bonheur le brutal (« Beyond their Lies ») que le symphonique (« Alone in the Crowd » Part 1 et part 2), le moelleux (« The Painter ») que l’âpre (« When the World collpases »), et toujours avec cette approche bien à lui qui lie le tout dans un ensemble cohérent.

Venons en au chant. Maud, qui officie sur l’album (et qui est partie depuis, remplacée par Céline, ma… cousine, ce qui créé un lien de plus entre Vae Viktis et Wedingoth) a une voix magnifique et chante divinement bien.
D’ailleurs, là encore, permettez moi un aparté. Wedingoth N’EST PAS un groupe de metal A chanteuse. C’est un groupe de metal AVEC une chanteuse. Ici, pas de vocalise d’opéra (opérette ?) à outrance, mais une voix qui s’adapte aux morceaux, tantôt lyrique (« Evolat » qui me file la chair de poule à chaque fois), tantôt jazzy (« Alone in the Crowd part 2 »), tantôt surpuissante (« When the World collapses »), tantôt nacrée (« Sing the Pain »). Ça donne un relief supplémentaire à cet « Alone in the Crowd », enregistré à l’Eclectic Harmony Records, le studio de Steve lui-même. Et on sent que le « Steve producteur » n’a rien à envier au « Steve guitariste » ou au « Steve compositeur » : dans le domaine de l’ingénierie sonore, il progresse à chaque album qu’il y enregistre, la preuve avec ce disque au son très propre mais pas faible du tout, et surtout aux arrangements de dingue ! Orchestrations somptueuses qui prennent au trip(pes), ou avec un je-ne-sais-quoi de malsain qui vrille l’esprit ; direction des chœurs vers des notes inattendues mais toujours justes ; samples toujours bien ajustés ; Steve maîtrise la mise en abyme sonore. D’ailleurs il maîtrise tellement de trucs dans Wedingoth qu’on peut dire de lui que c’est l’âme à tout faire du groupe (Attention ! Jeu de mot pourri !).

Et nous en arrivons aux textes. Je ne m’épancherais pas sur leur qualité réelle ou supposée, c’est moi qui les ai écrit. J’aurais bon dos de dire qu’ils sont géniaux parce que je ne serais pas crédible (même si, franchement, ils sont géniaux, hmpfffr brumfff *étouffage de rire auto satisfait*). Je ne rentrerais pas non plus dans les détails qui ne regardent que Steve et moi. Sachez simplement que c’est un concept-album autobiographique dans lequel il s’est énormément impliqué, qui a un sens très profond pour lui, et que je me suis senti hyper honoré qu’il me demande d’en être le parolier, mais aussi particulièrement conscient de l’importance que les textes devaient et allaient avoir. « Alone in the Crowd », c’est une renaissance, à plein de niveaux. Et les paroles illustrent cette renaissance, depuis le fond du gouffre où un homme fait le choix de continuer à creuser, jusqu’à l’élévation finale que je ne vous dévoilerais pas pour la simple et bonne raison que mes textes dans cet album peuvent trouver un écho en chacun d’entre nous qui avons traversé des moments difficiles. En dire trop serait une façon de renfermer cet album sur ceux qui l’ont créé et c’est exactement le contraire de ce que à quoi aspire la musique de Wedingoth.

Pour résumer, cet album est une véritable fierté pour moi. Pas parce que j’y ai contribué à mon petit niveau, mais parce que Steve, qui devait pressentir que cette galette serait énorme, m’a fait l’honneur gigantesque de me convier sur ce vaisseau musical qui peut vous emmener jusqu’aux étoiles… »

 

Tracklist :

1. …—… (1:20)
2. Alone in the Crowd (8:19)
3. When the World collapses (8:39)
4. The Painter (4:45)
5. Evolat (6:09)
6. Sing the Pain (4:15)
7. Beyond their Lies (10:56)
8. Alone in the Crowd, Part II (12:58)

 

Site officiel : http://www.wedingoth.com/
Myspace : http://myspace.com/wedingoth
Facebook : https://www.facebook.com/Wedingoth
Twitter : https://twitter.com/wedingoth
Youtube : http://www.youtube.com/wedingoth

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