Ultra Vomit – Panzer Surprise

Le 6 juin 2017 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Nicolas « Fetus » Patra : Chant, Guitare
• Fabien « Flockos » Le Floch : Guitare lead, Backing vocals
• Matthieu Bausson : Basse
• Emmanuel « Manard » Colombier : Batterie, Voix de merde

Style:

Parodic Metal

Date de sortie:

28 Avril 2017

Label:

Verycords

 
Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.6/10

 
Ultra Vomit est un petit groupe de Metal de la région nantaise. Ce facétieux quatuor est déjà géniteur de trois albums que sont Kebabized at Birth (2000), Monsieur Patate (2004) et Objectif Thunes (2008). Leur dernier opus en date est intitulé Panzer Surprise.

 
Ce qui ressort à première écoute, c’est cette sensation, cette volonté inhérente de brocarder un milieu dont ils semblent avoir totalement digéré les codes, tout en faisant des clins d’œil à d’autres genres plus populaires, que ce soit par des citations de Marc Lavoine, Claude Moine (alias Eddy Mitchell) ou Calogero, ou des références cinématographiques ou à la culture japonaise comme les restaurants et les mangas, nippons ni mauvais. On sent également une grande imprégnation dans l’univers politique avec leur pamphlet « Un chien géant », très engagé. Irrévérencieux mais jamais irrespectueux car ils semblent rire des références « metalistiques » en calquant des approches technico-vocalo-musicales, comme pour celles du fameux groupe français qui a été nommé au Grammy Awards.

Le ton de l’humour est notable dès le premier contact avec le CD, montrant les 4 cavaliers chevauchant un tank – mais pourquoi – dans le cadre référent du générique de début des cartoons de la Warner Bros. Au verso, on note que ce même tank a écrasé un canard – peut-être une référence à un de leurs précédents tubes dans lequel ils collectionnaient des canards, vivants cette fois – et un lapin. *

C’est donc un album amusant pour qui a les mêmes connaissances culturelles que ce groupe qui ne paye pas de mine, ne se privant pas d’une vulgarité tangible en évoquant la scatologie (par au moins deux fois) et la sexualité, tout comme les trublions québécois de Mon Onc’ Serge et des Trois Accords dont ils semblent avoir tiré la teneur de leur savoir-faire de « parodiciens ». On ne tiendra pas rigueur des fautes de syntaxe en n’oubliant pas d’en faire des pataquès, au sens littéral si l’on note les liaisons dangereuses effectuées dans un « Anthacte » singeant la fameuse altercation entre Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, de leur vivant – comme les canards, coin, coin, coin…

En bref, nous n’aimons pas, nous adoooorons ce petit vent de fraicheur – je ne fais bien évident pas allusion aux flatulences, même si cet album en est truffé, de celles évoquées par Victor Hugo concernant les calembours – même si nous n’avons pas tout compris, n’étant pas bercés dans ce milieu chevelu à l’humour truculent qui ne nous aura cependant pas plongé dans l’hilarité la plus conceptuelle.

[PS : recherche CDI dans un magazine type L’Express ou Télérama.]

Tracklist:

1. Entooned (0:23)
2. Kaamthaar (2:34)
3. Un chien géant (2:22)
4. Takoyaki (2:26)
5. Super sexe (1:28)
6. Hyper sexe (1:12)
7. La bouillie I (0:22)
8. E-TRON [digital caca] (1:53)
9. Le train fantôme (1:44)
10. Calojira (2:08)
11. La bouillie II (0:38)
12. Jésus (3:20)
13. Anthracte (3:14)
14. Keken (0:59)
15. La bouillie III (0:36)
16. Noël (1:44)
17. Pink Pantera (1:45)
18. La ch’nille (1:17)
19. La bouillie IV (0:12)
20. Batman vs Predator (3:26)
21. Pipi vs caca (0:40)
22. Evier metal (4:44)

Facebook : https://www.facebook.com/ultravomitofficiel/
Site officiel : http://www.ultra-vomit.com/
Deezer : http://www.deezer.com/artist/14563
Youtube : https://www.youtube.com/user/UltraVomitOfficiel

Bon, maintenant qu’on a fait la version cirage de pompes des magazines « intello », on va entrer dans du moins solennel mais plus sincère.

Mon * renvoit à une chronique où j’ai RÉELLEMENT lu ça : je ne balancerai pas l’auteur, mais ça m’a fait beaucoup rire qu’il désigne les cadavres écrasés de Bugs Bunny et Daffy Duck comme « un canard et un lapin », sachant qu’il parlait du blase des Looney Tunes juste avant sur le ton ampoulé de l’expert maniéré, un de ceux qui n’a pas dû subir le poing américain et la barre de fer pour se faire inculquer « Les bonnes manières »… Bref…

Que dire de ce nouvel album d’Ultra Vomit si ce n’est qu’il remplit ses objectifs (la thune, bien sur), du moins ceux que la bande à Fétus – j’ai failli riper en parlant de « Bande à Basile », eu égard à une version pas piquée des vers à soie de « La Chenille », adéquate quand le titre de l’album parle de Panzer. Ces mecs sont suffisamment talentueux (tous, hein, y compris celui dont on ne comprend pas comment il joue le truc avec ses pieds…) pour à la fois mimer les originaux dont ils s’inspirent avec dérision (que ce soit Marduk (cf. le titre de l’album),Gojira, Ghost, Entombed, Tagada Jones, Babymetal, Judas Priest, Rammstein, AC/DC et j’en passe, je vais pas tous vous les offrir, cherchez par vous-mêmes, bordel !) mais également les mêler avec leurs riffs, tout en faisant un arrangement de l’utopique « Batman VS Predator » mixant les thèmes des bandes originales des deux films – je dis utopique car si le comic book existe, une version filmée n’est pas à l’ordre du jour –, en faisant le plus long morceau de l’album, tout comme c’était le cas avec l’arrangement du thème de la symphonie n°25 de Mozart sur leur précédent album. Un « bravo » également pour le respect de la prononciation des langues de Goering et Hiro Hito, le tout en plaçant des vannes et des références dans lesdites langues.

On pourrait limite dire que cet album parodique est aussi un hommage caché, parce qu’il est fait dans le respect des groupes tournés en dérision, à la fois dans l’apprentissage des techniques instrumentales et compositionnelles desdits groupes mais aussi dans le mimétisme du son… Et merde, voila que je me remets à parler comme dans la précédente partie…

Certains morceaux à peine diffusés discrètement sur le net sont devenus aussitôt des tubes et assurément « Kammthaar » va tourner en boucle dans les tourbus des petits groupes se rendant sur une date à Perpette-les-Oies, ou ceux qui attendront sur les quai de gare qui auront le choix entre la « voix de merde » (sic) de Manard braillant sur « Le train fantôme » ou rêver à d’autres horizons « face à la mer » avec « Calojira », les restaus jap’ vont surement être en pénurie de « Takoyaki » dévorés par une horde de zombies assoiffés de sang… Putain, je reviens encore sur le ton de la partie précédente.

J’arrive cependant à un petit « mais » (car il en faut au moins un par année, en faisant sauter les jours fériés) dû au fait certainement que j’attendais avec impatience une suite à Objectif Thunes**, un chef-d’œuvre de la parodie à mon sens, dans lequel je me retrouvais dans chaque piste… Mais pas sur Panzer Surprise. Et puis neuf ans, c’est long : on a le temps de fantasmer sur quelque chose de plus balaise que ce qui est déjà balaise. Pourtant tous les délires sont mis en place, tant graphiquement dans le livret (avec les paroles d’un « La bouillie » en quatre versions, dont la dernière en pigsqueal MAIS avec les paroles dans le booklet) que par des absurdités comme le chien géant – c’est un chien mais en plus grand – et sorti des trucs qui ne m’ont pas forcément parlé (« E-Tron », même si j’avais eu la même idée à la con en voyant la pub Audi éponyme, « Hyper sexe » ou « Pipi VS caca »), j’ai malheureusement eu ce ressenti qu’on finissait par entrer trop dans des private jokes desquelles je me sentais exclu, en me mettant en position d’auditeur lambda qui ne suit pas toutes les dates d’Ultra Vomit – même si l’analyste en moi s’est régalé à chercher les petites références et s’est bien fendu la gueule du foutage de tronche du groupe au « white power » de Phil Anselmo, je vous laisse deviner sur quelle piste, ça sera pas très dur à trouver.

Et puis… Seulement 39 minutes (avec des titres très courts… une référence à leurs origines grindcoreux ?) ?! Même pas de ghost track ?! Enfin si, une track version Ghost mais c’eut été une idée subtile de la placer en toute fin d’album… Désolé je spoile, mais c’est lié à ma frustration, j’attendais « toujours plus de hits… » et je me retrouve déçu par la publicité mensongère du sticker « 22 titres dont 22 tubes »… Enfin quoiqu’il en soit, même si j’ai l’air d’abuser, ça ne m’empêchera pas de brailler « Keken, apéro de l’enfer » en sortant du taf, et faire de même sur la route de retour avec l’exclamation « c’est monn kamionn ! » en écoutant une énième fois LE tube de l’album (en le compilant avec « Judas Prost », histoire de taper dans les vieilleries).

Un Panzer surprise truffé d’easter eggs et qui sort, le weekend après Pâques, le dernier petit trait d’humour, qui, si à mon sens il n’égale pas Objectif Thunes – mais offrons-lui t’une seconde chance – vous fera marrer et chanter pendant de longs moments, pas forcément de solitude vu comme leurs bêtises ont tendance à devenir universelles, même sorti d’un groupe culturel affiché comme les métalleux (si, si, je me suis marré à chanter les refrains les plus stupides avec des personnes pas du tout métalleuses et ça marchait là aussi).

A écouter jusqu’au bout de la nuit près de son évier.

**Chronique d’Objectif : thunes : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/ultra-vomit-objectif-thunes

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