Note du Soilchroniqueur (Metalfreak):
8 / 10

A tous ceux dont les noms comme Skinny Puppy, Wumpscut ou Velvet Acid Christ rendent réfractaires, passez votre chemin !
Ici, on ne parlera pas de riffs, de grattes saturées, ou tout simplement de metal : l’univers dans lequel évolue le groupe Strasbourgeois Stupre (comme ses voisins Dolls Of Pain) est un registre dark electro fortement influencé à la fois par les sons de l’EBM des années 80 et des groupes précités, avec quelques relents organiques assumés d’Anaal Nathrakh ou d’Onsdkapt.
« Priceless », sorti sur le label alsacien Cortex Records (Neon Cage Experiment, Wired Brain…), est le premier album du duo Verge (la fille) et Narcisse (le mec) formé durant l’été 2008 et s’avère être, à défaut d’innovant, une excellente surprise dans le paysage industriel français, à l’instar de ses ainés Dolls Of Pain ou Punish Yourself, groupe duquel VX69 vient faire une apparition sur le final « Drag King », seul moment plus « dansant » de l’album qui se fond finalement de façon magistrale à l’ensemble de l’œuvre.

Tout l’album est rempli d’une ambiance tant glaciale qu’ultra violente, les dix titres vous asphyxieront sous l’oppression étouffante que dégagent leurs rythmes d’une lenteur presque vicieuse : tout n’est ici que prétexte à vous emmener au plus profonds de vos pires cauchemars où se mêleront mort, sexe, sang et foutre dans un climat des plus malsains.
Les voix quasi black metal de Narcisse, rendues impalpables au moyen de son vocodeur, amplifient volontairement ces sensations morbides au point de coller le frisson à plusieurs reprises (« Fingerprints », « Bhellamadonna »…), bien aidés par quelques samples tirés de films du même accabit.
Quant à des titres comme « In my backroom », “Toxic”, “Lost murder” ou le divin “Forlorner” (sur lequel Neon Cage Experiment vient merveilleusement s’incruster), ils nous replongeront immédiatement dans les ambiances chères aux groupes cités dans la partie introductive de cette chronique.

Finalement, pour parler d’ultra violence, inutile de riffer à la vitesse du son ou de blaster à longueur d’albums comme n’importe quel groupe de grindcore ou de brutal death : avec les sonorités que proposent des groupes comme Stupre, Wumpscut ou Ice Ages (le projet electro dark du leader du groupe black ambiant Summoning, Protector a.k.a Richard Lederer), les ambiances aussi glauques que morbides auront un effet tout aussi dévastateur et ne vous laisseront pas indemne après écoutes.

Vous n’en êtes pas convaincus ? Jetez une oreille sur ce « Priceless » qui ne passera pas inaperçu dans la scène electro. Si vous n’en avez toujours pas conscience après écoute, je ne peux plus rien pour vous.

Et puis merde, vos gueules, laissez-moi crever en écoutant la bande originale du snuff movie filmant ma lente agonie…

Metalfreak