Note du Soilchroniqueur (Metalfreak): 7/10

Nous sommes en 1985 : Rozz, High Power, Mystery Blüe, Sortilège, Killers, ADX ou Strattson sont de jeunes loups au dents longues et sortent leurs premiers méfaits.
Les trente-trois tours de « Métamorphose », « … fils de la haine », « Exécution », « Ouf metal » tournent encore sur les platines et laissent planer un renouveau dans le paysage électrique français, bien aidés par les influences anglo saxonnes de groupes comme Iron Maiden, Saxon ou toute cette tripotée de groupes heavy/speed qui atteindront ou qui atteignent déjà des sommets.
Pour certains de ces groupes de la scène hexagonale, le chant français rebute pas mal de monde mais offre une identité propre à ces groupes en passe, pour nombre d’entre eux, de devenir soit cultes, soit de disparaître au bout d’un album.

Si ADX, Mystery Blüe ou Killers sont encore actifs ; si Sortilège, High Power, Demon Eyes ou Warning ont eu la carrière qu’on leur connaît ; qu’en est-il des Strattson, Morsüre, Voie de Fait disparus au bout d’un album ?
Bref, malgré tout ça, 1985 est à la fois un âge d’or pour le metal hexagonal et francophone et une année charnière pour bon nombre de groupes qui se verront perdurer… ou disparaître.

Mais pourquoi revenir presque trente ans en arrière alors que le groupe dont on parle dans cette chronique possède des membres qui n’étaient même pas nés à l’époque ?
Parce que ces petits gars de Sanctuaire, groupe de la région Rhône-Alpes, en sont les dignes héritiers et proposent un heavy/speed des plus rafraîchissant.
Bravo les gars, vous réussissez en l’espace d’un album à me faire retomber dans l’adolescence !
Tout au long de ces huit titres (plus deux bonus), on se retrouve en plein dans l’univers d’ADX époque « Exécution » et « La terreur », ni plus ni moins.
Après la sempiternelle intro « L’empreinte de Lucifer », ambiante et mystérieuse à souhait, vient d’entrée un brûlot « Orage de cuir » speed à souhait qui donnera le ton à tout l’album. C’est on ne peut plus old school, jusque dans le son des grattes. Voix aiguë qui suit un peu trop les guitares : les compos sont simples et révèlent une véritable volonté de faire renaître un passé finalement pas si révolu que ça au moyen de ce revival qui fera frissonner tous les adorateurs du port de la veste à patches et des cartouchières. C’est kitsch à mort mais c’est bon, bien foutu et … produit comme « dans le temps ».
« Sentence » et surtout « L’emmurée vivante » sont de parfaits exemples de cette chronique : le premier et son mid tempo et le second avec sa rythmique speed metal montrent l’étendue de ce que pouvaient proposer les groupes à l’époque.
On se surprend à secouer la tête, taper du pied et hurler les refrains comme si Satan lui-même allait nous rayer le vinyle avec sa queue fourchue.
Certains crieront au plagiat, d’autres traiteront cet album de kitsch, certains se retrouveront rebutés par les paroles en français… et d’autres se délecteront à l’évocation passéiste de l’ensemble.
« Société fantôme » reste dans cette même recette et une fois de plus, on regrettera cette habitude qu’a pris le chanteur à ne suivre que la guitare dans ses lignes vocales.
Ce petit défaut gommé, on ose présager que les prochains albums du groupe seront de parfaites productions d’un genre qu’on ne veut définitivement pas voir disparaître.
Car le potentiel est là, la qualité au rendez-vous, à commencer par les soli du guitariste et le timbre intéressant du chanteur (par pitié en revanche, plus de cris limite pré pubères comme sur « Elixir mortel » !!!).

Oui, Sanctuaire est la digne relève des ADX ou Sortilège, et puissent-ils avoir une carrière plus longue que celle de Strattson.

A suivre !

Myspace : http://www.myspace.com/sanctuaireforce