Note du SoilChroniqueur (Antirouille, mais la question n’est pas de savoir qui je suis mais où je suis.) : 9/10

Chair Liquide est le deuxième album des grenoblois Liquid Flesh. Leur premier, Spontaneous Liquefaction date de 2016 et marque le split du groupe après le départ de l’ancien frontman. Etant grenoblois et ayant les oreilles un peu partout, j’avais bien entendu parler d’une éventuelle reformation et la surprise fut quand même de taille à l’annonce de ce Chair Liquide. Celui-ci concrétise le retour définitif du groupe et surtout un souhait personnel de revoir notre trio sur la scène grenobloise.

Ce nouvel opus, signé par Metal is the Law Productions, commence là où s’est arrêté Spontaneous Liquefaction, ce qui n’est pas pour déplaire. Nos grenoblois affirment leur identité et reprennent de zéro avec l’arrivée de Putrid Bruce au micro, et bordel, quelle voix !
Après une courte entame sur fond de camion-poubelles, « Vide-Ordures » plante le décor et promet de mettre à mal tes cervicales. La rythmique punk/death’n’roll est captivante, envoutante mais surtout remuante.

Nos grenoblois ne nous proposent pas qu’un album de death metal old school de plus, car même si les racines sont bien ancrées dans les débuts 90, la richesse d’écriture tend à moderniser l’ensemble mais sans jamais tomber dans le (trop) contemporain. Prend du Carcass, croise le avec du Entombed et saupoudre le tout d’ Autopsy et tu as du Liquid Flesh. Cette richesse d’écriture citée plus haut, puise des éléments musicaux dans ces groupes sans jamais plagier quoique ce soit. Des plagias d’ Entombed ou de Carcass, on en bouffe régulièrement, ça n’a plus vraiment d’intérêt même si c’est bien exécuté et je n’aurai certainement pas perdu trop de temps à écrire ces quelques lignes.

A cette bonne humeur crust/ death’n roll s’oppose un groove impitoyable qui tente de noircir un peu le tableau. Ces grooves obituaresques qu’on retrouve dans les breaks donnent toute la mesure et la puissance aux accélérations qui s’ensuivent, accélérations contagieuses qui ne sont qu’invitation à se dénuquer.

Carton plein pour les frangins Thomas et Luc Messina(tous les deux également chez Demenseed) pour l’écriture de la musique, carton plein pour les textes (en français) toujours proches de l’imagerie des films d’horreurs qui leur est cher, carton plein pour le mixage loin d’être parfait mais qui colle à 100% à cet univers. Un son propret aurait complètement dénaturé l’ensemble. Carton plein, toujours, pour le recrutement de Putrid Bruce dont la voix peut être rageuse et puissante ou growlée à faire peur à la descendance de Benton et compagnie sur plusieurs générations, et enfin carton plein pour cet artwork digne des plus grandes pochettes de mon époque. (Belledonne n’existait pas et le Vercors était un petit mont)

Quel bonheur de retrouver nos poètes de Liquid Flesh et quel bonheur de s’enfiler entre les oreilles ce Chair Liquide plein d’amour et de messages de paix. Te fait pas trop de film, ça va surtout tabasser ta race à te liquéfier ta pauvre cervelle et après ça, tu verras, on flotte tous en bas.

1 Vide-Ordures (06:01)
2 Chair Liquide (04:52)
3 Necroville (04:05)
4 Toxic Blues (05:26)
5 Angoisse (06:31)
6 Twin Freaks (01:24)
7 Pluie Acide (05:19)
8 Morbide Divination (06:27)

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