Gorod – Æthra

Le 19 octobre 2018 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Julien Deyres : Chant
• Mathieu Pascal : Guitare
• Nicolas Alberny : Guitare
• Ben "Barby" Claus : Basse
• Karol Diers : Batterie

Style:

Progressive Technical Death Metal

Date de sortie:

19 Octobre 2018

Label:

Overpowered Records/Dooweet Agency

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

« Lune qui, là-haut, s’allume (…) Bel astre solitaire qui meurt quand revient le jour, entends monter vers toi le chant de la terre… » Et là, vous vous disez : « Mais pourquoi nous cite-t-il les paroles d’un morceau de Notre Dame de Paris ? » D’autant pour parler d’Æthra, dernier album de Gorod : mais qu’est-ce que ça peut bien avoir à voir avec le sujet ? Tout ? Rien ?… Bah, le sujet, thématique, pardi !

Quand certains sont considérés « cons comme la lune », d’autres poètes que Gringoire en comparent les courbes aux rotondités féminines, voire même les québécois (et pas que les favoris de Luc Plamandon) qui vénèrent Sélène Dion. C’est dire si le satellite terrestre est source d’inspiration ! C’est également le cas de Gorod, au travers de dix morceaux abordant le relationnel au miroir de la Terre au travers de ses mythes partagés par les civilisations et ethnies au cours des siècles, que ce soit chez les Egyptiens (« Bekhten’s Curse »), les Japonais (« Hina »), les Grecs (« Æthra ») ou les Hindous (« Chandra and the Maiden »). Je risque de prendre beaucoup de temps à vous faire un topo sur les histoires et légendes liées à ces personnages ou lieux mythiques et je vous renvoie donc vers votre meilleur ami internétique pour récupérer les infos et parfaire votre culture – ou au pire investir dans le Readers’ Digest au format livre de poche : le Dictionnaire des mythologies de Myriam Philibert (s’il est encore édité) qui répondra partiellement à vos interrogations minimales.

Parlons maintenant davantage de la manière dont Gorod aborde musicalement ces pistes, sachant que l’artwork et son caractère – ses caractères, même – ésotérique en disent déjà beaucoup sur l’approche qu’ils ont choisie, celle de la Reine de la Nuit.

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore Gorod, et pour faire un gros raccourci, il s’agit du groupe qui mélange stylistiquement la brutalité du Death Metal et le groove du Jazz ; pour citer Mathieu Pascal, compositeur du groupe : « c’est la musique qu’on jouait avec la musique qu’on aime entendre (…) La musique qu’on sait jouer, c’est le Metal, et la musique qu’on aime écouter, c’est le jazz. » [Soil Interview ici] Et le quintette bordelais ne déroge pas à cette règle, dès l’ouverture en fade in du morceau éponyme, groovy et s’enchainant sur une rythmique torturée bien death agrémentée du growl de Julien Deyres. C’est pourtant l’aspect frontal de « Wolfsmond » qui ouvrira l’album tel un cratère béant dans les diverses mers lunaires.

Autant dire que le niveau d’exigence est implacable de précision et de maitrise et qu’aucun des interprètes ni la partie qu’il exécute n’est inutile ou négligeable, surtout quand on est dans un genre progressif et technique aussi redoutable : si les fioritures sont subtiles, chaque intervenant et chaque intervention a sa place et son utilité dans la construction de la complexité rythmique, mélodique ou harmonique, d’autant quand chaque morceau possède une identité propre au sein d’un album par conséquent lunatique.

Bien évidemment, ne vous attendez pas à une structure standard couplet-refrain, ce serait comme le soleil qui aurait rendez-vous avec la lune : la difficulté et la recherche sont de mise, ce qui rend cet album pas forcément accessible à toute personne qui se perdrait facilement dans cet univers ou aurait la tête dans la lune.

Si le précédent EP Kiss The Freak a pu en dérouter certains car un peu éloigné des précédents albums (et pour cause, c’était un opus occasionnel en concomitance avec une tournée thrash en première partie d’Havok), Gorod revient à ses premières amours en faisant un petit pas pour l’Homme avec ce très bon album, ce qui est déjà bien à défaut de faire évoluer l’Humanité.

A écouter avec Wolverine ou Thomas Pesquet (7-6 RPZ !) avant de redevenir poussière de lune.

Tracklist :

1. Wolfsmond (4:27)
2. Bekhten’s Curse (3:51)
3. Æthra (5:44)
4. The Sentry (3:18)
5. Hina (5:09)
6. And the Moon turned black (4:18)
7. Chandra and the Maiden (4:07)
8. Goddess of Dirt (3:59)
9. Inexorable (4:20)
10. A Light unseen (4:50)

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