Dxvxdxd Sxlf – Of Wolves and Men

Le 17 janvier 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Alec Hourvari - Guitares, Chant, Programmations
  • Guillaume Amaro - Guitares, Claviers, Programmations
  • Adam Dsx - Basse
  • Ludy Wotton - Batterie

Style:

Alternative Gothic Metal

Date de sortie:

20 Novembre 2018

Label:

Beggards Productions/Dooweet Agency

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

C’est marrant comme la vie nous met sur d’innombrables croisements.
Je discutais avec un ami chanteur dans un groupe de metal (Eltharia, pour le nommer) sur la lourde tâche qui consiste à poser du chant clair sur la majorité des styles de Metal. Les variations de tessitures ainsi que d’étendues vocales font qu’il y a un véritable risque que cela ne fonctionne pas du tout ! D’ailleurs, je ne compte plus le nombre de fois où mes sourcils se sont froncés en écoutant certains groupes pour le compte de Soil Chronicles ou pour ma connaissance personnelle… Non pas que le Metal soit antithétique avec le chant clair, loin de là ! Mais à force de parcourir le vaste univers de cette musique, je me suis aperçu que certains sont complètement à proscrire.
Ou alors, il faut trouver la quintessence parfaite avec le contenu instrumental…

Pourquoi je fais ce lien ? Parce que ma prochaine chronique se porte sur le dernier CD du groupe Dxvxdxd Sxlf et que non seulement le chant est clair dans sa majorité mais en plus il ne m’a pas rendu la tâche aisée…

Difficile de trouver d’exactes informations sur ce groupe. On sait qu’ils sont français, je crois savoir qu’ils sont de Lyon mais sans conviction (en tout cas le batteur l’est… Merci http://www.metal-archives.com), sachant que « Dark Stones CXTHXDRXL » n’est pas une VRAIE ville (si, si, j’ai vérifié !)
Bon, ceci dit, on ne compte plus le nombre de cathédrales à Lyon, donc peut-être y a-t-il un lien… Qui sait ?…
Nous voici donc face à leur premier EP, intitulé Of Wolves and Men. Il y a quatre titres dessus, ce qui m’emmène vers une écoute plus minutieuse et plus courte que certains CDs précédemment ouïs.
J’ai pu également constater qu’ils ont proposé sur Bandcamp un morceau en 2017. On n’a pas énormément de matière à travailler, en fait, ou à comparer.
Partant sur des bases neuves, c’est toujours délicat d’analyser un CD parce qu’on se dit que beaucoup de choses vont être pointés du doigt. Ce n’est qu’un a priori… Passons à l’opus en lui-même !

Je suis passé par deux stades totalement différents durant l’écoute de l’EP : le premier a été le scepticisme.
J’ai eu en fait pas mal d’obstacles pour entrer dans leur univers, à commencer par la pochette. Je l’ai trouvé évidemment belle, affirmer le contraire serait même étonnant ne serait-ce que pour le travail de l’artiste qui l’a réalisée et par le graphisme très beau ; mais je n’ai pas pu comprendre le message caché derrière ou tout simplement ce qu’elle signifie.
Rapidement, pour la décrire, on y voit un visage de femme qui me donne l’impression d’être une icône religieuse, voire même avec des influences égyptiennes. Ou alors, un peu comme des motifs à la Santa Muerte… Enfin bref, un design pas évident à cerner quoi. Le logo du groupe, avec ses « X » croisés et ses deux squelettes assis est au centre et j’ai cru remarquer un grand X derrière le visage de la femme. Mais bon, encore une fois, il n’y a pas de lien direct entre le graphisme et le titre de l’EP Of Wolves and Men. Je le dis et me répète encore (on ne le fait jamais assez parfois), la cohérence entre le titre et le graphisme doit être de rigueur, sinon il nous est difficile à nous, chroniqueur ou mélomanes, de pénétrer totalement dans votre univers ! D’où mon premier sentiment que fut le scepticisme.

Ensuite, d’un point de vue musical, ma première écoute a laissé s’installer ledit scepticisme. Tout bêtement parce que je n’ai pas réussi à identifier à l’oreille le style de Metal du groupe ! Peut-être y arriverez-vous plus aisément que moi, lecteurs. Moi, jamais je n’ai réussi… J’oscillais entre un Metal Glam, ou… En fait, je ne sus pas. Ce fut lorsque mes recherches me conduisissent (subjonctif imparfait !!!) vers le Facebook du groupe que je vis les mots qui éclaircirent ma journée : « alternatif » et « goth ».
Et là, tout se mit en évidence ! Et d’un coup de balai magnifique, mes doutes se dissipèrent et laissèrent place au plaisir car écouter cet EP est au final un réel plaisir.

Le premier morceau « Under the Gaze of Christ » sonne comme un morceau dramatique et presque ecclésiastique. Il y a cette puissance musicale distillée par le Metal et les claviers qui sonnent comme une homélie à la souffrance divine. Certains passages sont même assez progressifs je trouve. J’apprécie beaucoup le côté un peu déstructuré des parties couplets qui sont d’une rythmique particulière mais efficace. Le chant me laissera d’abord dubitatif (ce que j’expliquais plus haut) jusqu’à ce que je me rende compte qu’il sonne comme le chant de Monsieur (j’en suis fan) RMS Hreidmarr, chanteur de feu Anorexia Nervosa, the CNK mais surtout de Crack ov Dawm dont je retrouve d’où j’avais déjà entendu ce chant présent chez Dxvxdxd Sxlf, la puissance vocale en plus. La partie plus high scream donnera une touche d’agonie supplémentaire qui n’est pas impromptue pour autant. La partie solo est aussi bien placée. C’est une belle entrée en matière donc !

Le deuxième, « Dreamer on Ecstasy », aura le démarrage qui me plaira le moins. Le côté planant et la voix plus « Marilyn Manson », que je n’aime pas, me fera plus tiquer que plaisir. Je trouve que le début manque clairement de profondeur comparé au premier. Même dans l’ambiance plus planante, il manque un supplément d’âme, une sincérité. Le début est en plus trop long : deux minutes et vingt secondes pour enfin installer une partie plus raccord avec le premier morceau m’auront plus fait décrocher qu’autre chose. C’est dommage parce que la fin du morceau avec l’apparition du solo est vraiment très bonne ! C’est le problème du Metal prog : arriver à trouver une montée progressive qui donne envie de continuer. Je vous estampille « Metal prog », les gars mais, si vous n’êtes pas d’accord, dites-le moi !

« The Path » sera a contrario le démarrage qui me plaira le plus. Le tout début acoustique est très beau et la suite metal sera d’une efficience redoutable. J’adore l’arrivée du piano dans le morceau, dans un registre presque visual key à la « Moi Dix Mois ». La puissance est au rendez-vous sur ce morceau qui me réveille après le précédent qui m’aura plus endormi. Sur ce morceau, il est à noter qu’il y a moins de variations de structure, la construction du morceau est plus classique avec des couplets et des refrains identiques jusqu’au pont à deux minutes et cinquante secondes. Pont d’ailleurs bien exécuté, avec cette espèce de solo de claviers en arrière-plan. Ce que j’apprécie beaucoup en fait, c’est la longueur des morceaux. Ni trop longs ni trop courts, ils s’écoutent vite et bien ! De ce point de vue-là, l’alchimie est quasiment parfaite !

Et nous voici enfin au dernier morceau qui était sorti à part en 2017, « Spiritual Beggars ». Il commence par un discours en italien (je crois). De qui ? Je n’ai pas reconnu mais l’interlocuteur a une voix qui porte bien. C’est curieux, mais je n’aurais pas mis ce morceau en fin d’EP… Il est très bien, hein, mais il est trop lent pour finir un CD. Encore une montée progressive qui est trop longue et trop lente à s’installer, du coup la fin du morceau, beaucoup plus puissante, ne me permettra pas de profiter pleinement. Je comprendrais plus facilement que le groupe m’explique qu’il a mis ce morceau, déjà sorti je le rappelle, pour combler l’EP ou le caser quelque part sur un CD mais si l’intérêt est autre, alors non, je ne comprends pas. C’est en tout cas la chanson qui m’aura le moins plu de tous et qui me laissera un (léger, très léger) gout amer pour clôturer mon écoute.

J’ai lu les paroles et je les ai beaucoup aimées. On sent assez vite qu’il y a non seulement une grande qualité littéraire et prosaïque, mais qu’en plus il y a une authenticité derrière qui soulèverait des montagnes. Une foi même. On retrouve pas mal d’allusions directes ou non à la méditation, je trouve. Provoquée ou non par des substances d’ailleurs mais j’ai peur d’être trop terre-à-terre en affirmant cela. En tout cas, le parolier a voulu nous retranscrire sa foi en Dieu et ses différentes méditations autour de la foi et de l’existence, et j’aime beaucoup la manière avec laquelle c’est accompli. C’est à souligner car des textes comme cela, on en voit de moins en moins. C’est un très bon point en tout cas.

Je terminerai donc ici ma chronique, en mettant en avant que pour un premier CD c’est du très bon. Il y a une volonté de partager des réponses trouvées à travers les longs couloirs de la vie. J’aurais quand-même aimé un peu plus de cohérence dans les apparences de ce CD mais mon scepticisme a été balayé ; j’ai même assez honte d’avoir été parcouru l’espace d’un instant par ce doute. A présent, je n’en ai plus et je vous invite fortement à entrer dans la spiritualité du groupe Dxvxdxd Sxlf. J’attends avec impatience la suite de cette genèse nouvelle !

Tracklist :

1. Under the Gaze of Christ (3:36)
2. Dreamer of Ecstasy (5:04)
3. The Path (4:55)
4. Spiritual Beggars (4:49)

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