Devin Townsend Project – Addicted

Le 21 mai 2010 posté par Wën

Line-up sur cet Album


Devin Townsend : chant, guitare, effets
Anneke van Giersbergen : chant
Mark Cimino : guitare
Brian Waddell : basse
Ryan Van Poederooyen : Batterie
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Dave Young : clavier additionnel
Susanne Richter : chant sur 'Ih-ah'

Style:

Pop'n'Heavy

Date de sortie:

11/2009

Label:

Inside Out

DTP Addicted

Note du Soilchroniqueur (Wën) : 7,5/10

Devin Townsend est un homme bien occupé. De sa prime jeunesse passée à rouler sa bosse avec Steve Vai, aux années plus récentes consacrées à sa carrière solo via ses divers projets (Strapping Young Lad et autres estampillés ‘Townsend’) unanimement salués par la presse metal et progressive, le canadien n’a décidément jamais été inactif. Cependant, suite à l’arrêt brutal du Strapping Young Lad, on pensait le bonhomme fatigué, préférant conjurer ses démons en se consacrant à sa vie de famille. Mais c’était mal connaître ce véritable boulimique de travail que nous retrouvons début 2009, à déclarer à qui veut bien l’entendre (et nous sommes nombreux) la naissance du Devin Townsend Project (DTP) au concept s’étendant sur pas moins de quatre albums, « Addicted » en étant le second volet.

« Ki », était beau. Surprenant par son approche atmosphérique prononcée et son je-ne-sais-quoi d’ethnique, de tribal, ce disque, non dénué de qualités, nécessitait cependant un temps d’adaptation certain avant d’en laisser dévoiler tous ses charmes. Par rapport à ces ambiances souvent calmes et posées, déstabilisantes pour certains ou captivantes pour d’autres, « Addicted » tranchera radicalement : ici la saturation marque son retour et en grande pompe, s’il vous plait. Mais son déluré géniteur, dans son infinie sagesse, nous le laissait déjà deviner dans de précédentes interviews : le nourrisson enfanté sur « Ki », a bien grandit et c’est sous la forme d’un adolescent bourgeonnant et en pleine rébellion qu’il nous revient sur ce nouvel opus. Les moments zen font place à la fougue de la jeunesse traduite par des rythmes catchy, eux même appuyés par de puissants beats, donnant à l’ensemble une pêche digne d’un matin d’été ensoleillé. Ajoutez à cela quelques refrains ultra accrocheurs, popisants à l’extrême, et vous aurez un bon aperçu de la gueule de notre prépubère.

Dès ‘Addicted !’, le titre d’ouverture, on se surprend à déjà être accroc à ces grosses rythmiques, ces accumulations de couches de guitares typiques aux productions townsendiennes, pour un résultat pourtant si limpide et accrocheur. De petits éléments électro parsemés ici et là, viennent combler le moindre petit espace sonore qui aurait réussi à échapper à l’omniprésence des guitares hyper saturées. Et avec cet ersatz de dancefloor-metal, croyez-moi, dur dur de ne pas taper du pied. C’est les voisins qui vont être ravis, surtout qu’il s’est déniché une camarade de jeu notre fougueux jeunot, une certaine Anneke Van Giersbergen (Agua De Annique, ex-The Gathering) venant en effet renforcer le line-up, sur l’invitation du père Devin. Alors qu’il est légitime d’être perplexe quant à la direction que prend sa carrière solo, la divine hollandaise nous livre ici une prestation époustouflante, insufflant un peu d’elle à l’album, ce qui n’est pas une mince affaire face à la légendaire maniaquerie de son principal compositeur. La chanteuse nous replonge une quinzaine d’années en arrière, nous renvoyant directement à ses trois premières collaborations avec l’assemblée batave. Quel plaisir de se retrouver de nouveau confronté à ces vocalises amples et aérées (‘Numbered !’, ‘Supercrush !’), voir outrageusement entêtantes (‘Bend it like bender !’, ‘Hyperdrive !’). Mais que les addicts de Townsend se rassurent, son scream si caractéristique ne sera pas en reste, s’accaparant même une belle part du beefsteak, tout en laissant l’espace nécessaire au bonhomme pour y développer son chant clair (‘Supercrush !’, encore) et d’autres dérivés plus intimes (le doucereux ‘Ih ah !’).

Définitivement, et vous l’aurez bien compris, inutile de chercher à établir une quelconque comparaison entre ce « Addicted » et son prédécesseur. Contrairement à ce dernier, ce disque déborde d’énergie positive et s’apprivoise facilement, peut être trop, même. Car il faut bien l’avouer, passé les premières écoutes, restant quelque peu sur notre faim, nous ne pouvions que rester dubitatif … la facilité n’étant pourtant pas dans les habitudes de ce compositeur acharné, parfois jusqu’au boutisme, qu’est Devin Townsend. Néanmoins, passé cette frustration initiale et au gré des écoutes suivantes, on se laissera finalement prendre au jeu et entrer progressivement dans l’album, réalisant que le divin Devin, restant fidèle à son concept de départ (à savoir proposer simplement dix bonnes chansons de pop’n’heavy n’ayant d’autres buts que de faire bouger la tête), nous livre au final un album plus fouillé qu’il n’y parait. Et pour les rares fois ou même en cherchant bien, aucune subtilité ne viendrait pointer le bout de son nez, et bien … et bien … Oh, et puis merde, avouons-le, on adore !

NB : A noter que « Deconstruct », le troisième volume, prévu pour la mi-2011, est annoncé comme le disque le plus violent du père Townsend, les rumeurs faisant même état de la présence de Mikael Åkerfeldt (Opeth) au micro, laissant donc présager du lourd, du très lourd !

http://www.hevydevy.com

http://www.myspace.com/devintownsenddtb

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