Dead Side – Sous les Cendres

Le 15 mai 2014 posté par Lusaimoi

Line-up sur cet Album


  • Mike : chant
  • Cris : guitare
  • Dom : batterie
  • Ymer : basse

Style:

Thrash/Hardcore old school

Date de sortie:

Février 2014

Label:

M&O Music

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 6,5/10

Je sais que certains préfèrent n’arriver aux concerts que pour voir les têtes d’affiches. Après tout, c’est pour elles qu’on vient au départ, alors pourquoi s’embêter avec une formation moins pro dont on a jamais entendu parler ? Je comprends cette idée. Mais moi, je n’aime pas arriver en retard. Je n’aime pas louper un groupe, parce que même si le show est parfois moins maîtrisé que celui des grands noms, même si on ne connaît pas les morceaux qu’on nous propose, bah c’est plutôt cool de pouvoir découvrir une nouvelle formation. Et puis, comme on le sait, même les plus grands, même ceux qui font aujourd’hui les couv’ de tous les grands magazines, même ceux qui remplissent aujourd’hui les stades ont un jour commencé dans leur garage, ont un jour joué dans un bar devant des personnes à peine attentives, ont un jour été la première partie de quelqu’un d’autre.
Et c’est justement en première partie de Manimal et The Arrs, que j’ai connu Dead Side.

Si cette découverte date de 2012, ça fait bien plus longtemps que le groupe existe. 2007, exactement. Ça fait donc sept ans. Sept ans qui auront permis à nos Drômois de sortir deux EP autoproduits et de parcourir les planches françaises, durant une soixantaine de dates pour cracher sur scène leur mélange entre Thrash, Hardcore et Néo.
C’est donc lors de cette septième année, que le quatuor décide de sortir chez M&O son premier album, Sous les Cendres, qui, comme son titre l’indique, est chanté – hurlé – en français.

Un choix de langue assez osé, puisqu’il est facile de tomber dans certains travers désagréables à l’oreille. Et pour avoir parlé avec Mike, le chanteur, il est dû à la volonté d’éviter le piège de l’anglais, qui fait que « tout sonne bien ». Un choix qui a donc le mérite de l’audace. Même si bien souvent, il faut vraiment être attentif pour savoir ce qui est dit. Rien de grave cependant, car dans le genre, il est assez courant d’avoir des paroles incompréhensibles. Ce qui est un peu plus embêtant, c’est la première impression que donne ce chant.
En effet, après « Les Prémices de l’Ombre », une intro bourdonnante post-apo – reflétant parfaitement le titre du CD et son bel artwork –, sur laquelle un piano malsain rappelant un air classique vient faire son apparition, l’album démarre réellement par une batterie au son assez chaud et organique et les premiers riffs de guitares, inquiétants eux aussi. Vient alors le premier cri. Et bizarrement, il dérange.
Le chant, éraillé, semble comme essoufflé là où il devrait justement imposer. Une chose vraiment étrange, puisqu’en live, je n’ai pas eu ce sentiment. Mais ça revient en quelques endroits par la suite, notamment sur le début de « FDH », qui, juste après un « Interlude » reflètant la première intro, entame la seconde partie du CD. La première impression étant importante, ce constat est bien dommage, surtout que dès « Mea Culpa », titre rapide et rageur, cette même voix trouve bien sa place. Chose qui perdure sur à peu près l’ensemble du CD. À moins que ce soit parce que je m’y suis habitué et si tel est le cas, c’est que cet aspect est loin d’être raté.

Pour le reste de la musique, on a droit à un Thrash Hardcore parfois syncopé parfois plus groovy, mais souvent direct et presque toujours violent. Et là, j’en viens au deuxième défaut de ce CD : son manque d’originalité. Les musiciens connaissent leurs instruments, il n’y a pas de soucis, c’est très carré, avec une batterie qui s’amuse bien. Mais ça a beau être violent, parfois, ça n’est pas assez impactant.
C’est un peu embêtant, parce que si à certains moments, le groupe ne parvient pas vraiment à nous emporter avec eux, à d’autres, il peut devenir vraiment prenant.
J’en prends pour preuve « Dichotomia », qui démarre sur une mélodie claire au piano, étrangement connue, même si on ne sait d’où. Mélodie reprise par une guitare incisive, avant que le titre démarre avec des guitares violentes, mais manquant là encore de vraie puissance. Et puis, au milieu du morceau, sans qu’on y prenne garde, le riff incisif revient, comme accentué. Là, tout prend parfaitement sa place, la voix, écorchée, crée quelque chose de désespéré. Dead Side, ici, marque, prend toute son ampleur, embarque complètement l’auditeur et ce n’est pas un hasard si on retrouve un écho de ce passage sur « Sous les Cendres », qui joue sur les contrastes et les attentes, ce qui lui va bien, avant de finir sur une note très lourde et saccadée.
En fait, si les parties plus syncopées et les moshparts ne sont pas à bannir, là où le groupe est le plus pertinent, c’est lorsqu’il se lance dans des plans plus mélodiques. « Maslow s’écroule » et « L’Ordalie », après leur intro (qui matraque bien pour ce dernier), sont les exemples que cet aspect peut être associé à une rage qui se fait alors vraiment ressentir. Et même si, ici non plus, l’originalité n’est pas vraiment là, ça passe vraiment bien et accentue même la violence véhiculée. Tout comme le refrain destructeur de « Hématome », ou celui de « la Passion de Détruire », d’ailleurs.

Malgré les défauts cités, Sous les Cendres est loin d’être un mauvais album. Il s’écoute vraiment sans déplaisir, est très bien exécuté, violent, saura parfaitement satisfaire les fans de Thrash Hardcore avec un petit côté old school, qui devraient se pencher un peu dessus – surtout qu’il possède une prod’ à la fois pas mal et légèrement brute et qu’il réussit à marquer par moments. Des moments à creuser pour réellement exploser au prochain bébé. Il est cependant dommage que le manque d’originalité qui plane au dessus de cette galette empêche Dead Side de vraiment se démarquer des autres groupes du genre.
En même temps, le désirent-ils vraiment ? Ne sont-ils pas rien d’autre qu’une bande de potes qui veulent simplement se (et nous) faire plaisir en jouant ensemble devant leur public ? Sur scène, d’ailleurs, ces mêmes morceaux se dévoilent vraiment et les gars savent comment investir les planches.
En parlant de ça, suite à la sortie de cet album, Dead Side a commencé sa tournée Hématome Tour, dont la première partie vient de se terminer, et dont la deuxième arrive bientôt…

 

Facebook : www.facebook.com/dside.metal

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