Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 7,5/10

Sept longues années. C’est le temps qui se sera écoulé entre le dernier méfait de Church of Misery et ce nouvel album intitulé “Born under a Mad Sign”. Un album très attendu donc, de la part de cette formation japonaise de Doom / Stoner qui a acquis en près de trente années d’existence le statut de groupe culte.
En terme de line-up, on relèvera une refonte totale opérée par le leader et bassiste,Tatsu Mikami. Exit Eric Little, Dave Szulkin et Scott Carlson. Place à un line-up 100% Nippon avec notamment le retour du chanteur originel du groupe en la personne de Kazujiro Asaeda.
En revanche, pour ce qui est des thématiques abordées dans ce nouvel opus, rien ne change. Church Misery continue de consacrer ses titres à différents serial killers ou assassins notoires. Sans se lancer dans un inventaire précis, citons ici Fritz Harmaan, surnommé “le boucher d’Hanovre”, dont on retrouve le minois sur l’artwork et l’œuvre sur le deuxième morceau « Most Evil ». On peut également nommer H.H. Holmes, qui est considéré comme le premier tueur en série aux Etats-Unis, ou encore David Koresh, leader de la secte des Davidiens et qui donna bien du fil à retordre aux autorités américaines, du coté de Waco au Texas, au début des années 90.
Coté label, c’est la stabilité qui prévaut également, puisque le groupe reste fidèle à la maison de disques de Lee Dorian, Rise Above Records, qui les soutient depuis l’album “Houses of the Unholy” (2009).

Musicalement, « Born Under A Mad Sign«  s’inscrit à la fois dans la lignée des opus précédents, tout en apportant son lot de nouveautés. Sans surprise on retrouve les énormes riffs de basse de Tatsu Mikami qui donnent à la musique de Church of Misery ce côté à la fois lourd, groovy et surtout malsain. Comme dans tout groupe Doom / Stoner, la guitare apporte sa touche psychédélique. Le chant de Kazujiro Asaeda est placé de manière assez lointaine dans le mix, lui conférant un aspect fantomatique du plus bel effet. Quant à la batterie, Toshiaki Umemura poutre tout en apportant lui aussi son lot de groove. Bref du bon gros Doom / Stoner bien malsain, mais pas forcément le plus percutant que le groupe ait pu produire.
Là où cet album se singularise davantage et tire peut-être son épingle du jeu, c’est quand il va fouiner dans le Rock des années 70, voire dans le registre bluesy pour enrichir son Doom primaire. C’est notamment le cas de la première partie du morceau “Murder Castle Blues” qui commence dans une ambiance plutôt bluesy, avant que le le titre ne s’emballe façon bon gros rock dans des sonorités très Motorheadiennes, ce jusque dans la voix du chanteur.

Si Born under a Mad Sign n’est pas l’album de Church of Misery qui m’a le plus déchiré la tronche, il est néanmoins bon et parvient à un certain équilibre entre le Doom / Stoner du groupe et des incursions intéressantes dans le Rock. Un juste compromis entre tradition et évolution.

Tracklist :

1. Beltway Sniper (John Allen Muhammed) (08:44)
2. Most Evil (Friz Harmann) (09:48)
3. Freeway Madness Boogie (Randy Kraft) (6:06)
4. Murder Castle Blues (H.H. Holmes) (07:58)
5. Spoiler (05:42)
6. Come and Get Me Sucker (David Koresh) (06:49)
7. Butcher Baker (Robert Hansen) (08:19)

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