Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10

Originaire de Besançon, Carcariass est actif sur la scène Metal depuis 1991. Verront le jour une démo, deux compilations et cinq albums, dont le désormais cultissime Killing Process, paru en 2002. Le dernier, Planet Chaos, est sorti dans les bacs après dix longues années d’absence et fut très bien accueilli par la presse et, mieux encore, par les fans du groupe. Ce début mars voit l’arrivée d’Afterworld, autoproduit.

Je t’ai parlé de l’ album Killing Process plus haut et je t’ai glissé le mot cultissime. Oui, Carcariass a côtoyé les étoiles et a fait la misère à tout le monde en affirmant une maîtrise absolu de son art. Depuis, le groupe est devenu inclassable, AC/DC fait de l’AC/DC, Carcariass fait du Carcariass, point.
Nos Bisontins ne se sont pas reposés sur leur lauriers en faisant des copier-coller de cet album (contrairement à AC/DC cité plus haut) et ont eu le désir de faire évoluer leur musique. Devine ? Ben le pari est à chaque fois réussi, E-xtinction est de toute beauté ; quant à Planet Chaos, la chronique rédigée >> ici << en dit suffisamment pour que j’en rajoute. On peut parler d’évolution encore, avec ce dernier, avec l’ajout d’un chanteur à la voix glaciale : Jérôme Thomas.

En positionnant la barre toujours plus haut… J’y reviendrai.
Le ton est donné dès le premier titre « No Aftermath». Carcariass ne va par déroger à la règle : l’ambiance se veut froide et la voix y est pour beaucoup. Les mélodies sont addictives, les solos sont toujours bien présents et il y a quelque chose de prog dans le fond.

Il faudra attendre le troisième titre, « Identity », pour voir réapparaître la mélancolie propre au groupe et qu’on affectionne tout particulièrement.
Les solos sont toujours de très hautes volée, les guitares sont mises en avant comme à l’accoutumée, surtout sur les intros, où elles sont à t’en arracher une larme.

La grosse surprise viendra sur « Angst » où on jurerait qu’Andrew Eldritch (The Sisters Of Mercy) se retrouve frontman par intérim. Ce titre est la vitrine de l’album et du savoir faire de Carcariass : rythmique jouant la rapidité et la pesanteur, refrain entêtant, solo haut en couleurs, voix mélancolique à t’en tordre le bide d’angoisse, et une bonne dose de Prog pour envoyer balader un Heavy qui allait devenir trop présent.
On trouvera de l’agressivité dans «Black Rain », avec un tempo plus élevé sur une batterie en mode kalachnikov.
Seulement deux instrumentaux ponctueront cet album, contre six sur Planet Chaos. C’en est presque dommage, tant leurs instrus sont leur marque de fabrique et sont souvent les meilleurs de leurs titres. «  Fall Of An Empire » et «Afterworld », qu’on ne se méprenne pas, sont des instrus « à la Carcariass », ce qui se dispense d’en dire plus.

Carcariass est toujours aussi inclassable : du Death dans la voix, du Mélo, bien évidemment, du Heavy Metal, du Prog voir même un côté Jazzy par moments dans la musique, sans oublier de belles lignes de Technique même si celles-ci sont moins appuyées que sur les albums précédent.

Carcariass nous a habitués par le passé à des albums sur lesquels chaque titre est indispensable, aucun n’est à jeter ou moins bon que les autres. Ce n’est pas le cas sur celui-ci, où, malheureusement certaines pistes ne te resteront pas en tête, comme «Generational Rot », par exemple. Non que ce titre est à jeter, loin de là, mais comparé aux autres bombes que composent cet album, celui-ci fait pâle figure.
Ça n’enlève en rien la qualité et la complexité d’Afterworld, qui reste un album d’une technicité incroyable.
Carcariass a mis la barre très haut, si haut que cette fois-ci, certes elle est franchie, mais elle a été touchée, sans pour autant tomber. Car non, même si Carcariass n’a pas fait l’album parfait cette fois-ci, il n’en demeure pas moins qu’ils sont toujours les maîtres incontestés dans le registre, LEUR registre, et qu’ils ont toujours la tête dans les étoiles.

Il ne fait aucun doute que Carcariass reste le seul maître à bord. Afterworld assied le fait que le groupe est indétrônable.

Tracklist :

01. No Aftermath (3:27)
02. Billons Of Suns (4:15)
03. Identity (7:07)
04. Angst (6:42)
05. Fall Of An Empire (5:40)
06. Black Rain (4:23)
07. Generational Rot (3:56)
08. The Hive (3:29)
09. Machine Kult (8:11)
10. Afterworld (6:26)

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