Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

Voilà dix ans maintenant qu’Atrexial a vu le jour, d’abord sous la forme d’un projet solo, celui de Naga S. Maelstrom puis se constituant en groupe à part entière au fil des années, signe d’une (mal)saine évolution. Après « Souverain » et « Gargantuan » parus respectivement en 2017 et en 2020, les Barcelonais sortent leur troisième galette intitulée « The Serpent Abomination », histoire de fêter l’arrivée du printemps. Voyons donc ce que nous réservent ces plus de cinquante minutes de black divisées en sept actes !

C’est avec le titre de l’album éponyme que l’écoute débute. C’est un black aux sonorités modernes qui nous est proposé, même s’il semble sortir des entrailles les plus profondes de la terre. Ambiance angoissante dès l’intro qui résonne au son d’une cloche lointaine, mélodie taillée au scalpel rythmée par des arpèges inquiétants et dissonants, intensité montant crescendo, voix à foutre les miquettes, tempo dans l’ensemble moyen même si Yann est littéralement déchainé derrière ses fûts, le tout te figeant par le caractère oppressant et parfois dérangeant que ce morceau de presque huit minutes diffuse ! D’entrée, la messe est dite si je puis dire : il ne va pas falloir relâcher son attention pour éviter d’être absorbé par ce tourbillon musical sombre et profond, que rien ne semble pouvoir stopper.

« Blackfire Liturgy » recèle la même recette, après tout, lorsque l’assiette régale, pourquoi revisité les plats ? L’atmosphère obscure est savamment entretenue, les tremolo picking et une fois encore les arpèges maléfiques y contribuant fortement.
Atrexial semble apprécier les intros atmosphériques malaisantes puisqu’on en retrouve sur presque tous les titres… Pas que sur les intros en fait, « Almighty Furia », morceau instrumental dans sa plus grande partie, en transpirant à grosses gouttes dans toute sa longueur.
« By Venomous Grave » poursuit son travail de sape, te tourmentant sans relâche à grand renfort de blast beats effrénés contrastant avec une mélodie provenant d’outre-tombe, là où « Omnipresence and Gravitation » finit de t’achever avec ses plus de douze minutes de black agressif et envoutant qui ne laisse aucun répit à ton âme déjà en perdition et la convie à un voyage sans retour vers des profondeurs insondables.

« Reign of Scars », chose rare pour être notifiée, contient un solo dont la transcendance n’est pas à rechercher mais où le feeling déployé pour le faire coller à l’ambiance du morceau mérite d’être souligné.
L’opus se termine avec « The Fading Light », surprenant autant que sublime morceau acoustique à l’ambiance presque gothique dans sa première partie, avant que la furie d’un black écorché vif ne reprenne le dessus, pour de nouveau s’effacer pour un moment acoustique sur lequel un solo magnifique vient se calquer à merveille pour libérer une énergie explosive dans le final ! Intense !
Un rapide mot sur l’artwork de la pochette qui est l’œuvre de Luciana Nedelea et qui est on ne peut plus en phase avec le titre de l’album, représentant un parterre de fidèles semblant vénérer la gente serpentesque ! Quant à la production, elle est en cible pour ce registre musical.

Avec « The Serpent Abomination », Atrexial poursuit sa route sur de bons rails et montrant tous les signes d’une formation mâture, maitrisant son sujet et capable d’obscurcir ton horizon à chaque instant. Nul doute qu’il trouvera la place qui lui revient parmi les amateurs de musique extrême et sombre !
Hail to Atrexial !

Tracklist :

1. The Serpent Abomination 7:43
2. Blackfire Liturgy 6:13
3. Almighty Furia 5:49
4. By Venomous Grave 5:29
5. Omnipresence and Gravitation 12:22
6. Reign of Scars 7:57
7. The Fading Light 8:04

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