Ateiggär – Tyrannemord

Le 21 novembre 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Fauth Lantav – Batterie
  • Fauth Temenkeel - Chant, guitares, basse, claviers

Style:

Dark / Black Metal

Date de sortie:

28 octobre 2022

Label:

Eisenwald

Note de la Soilchroniqueuse (Mémé Migou) : 8,5/10

Quand Mémé s’aventure chez les Helvètes, c’est toujours un bonheur sans faille (oui oui… on peut lire aussi sans trou).
Quand elle plonge dans le Black Metal suisse, alors là, elle frétille, la Mémé ! Les noms de Samaël, Celtic Frost, MirrorThrone, Ungfell viennent tournoyer dans sa tête en une ronde infernale. Et de fait, les deux Fauth du duo dont il sera question ici font également partie de cette dernière formation.
Mémé se frotte déjà les mains et se pourlèche les babines devant le premier long méfait du jeune groupe Ateiggär. Que rajouter si en plus celui-ci se base sur une tragédie narrant l’histoire de Léon l’Arménien V, alors là, on atteint des sommets de béatitudes.

Basé sur l’écrit d’Andréas Gryphius, « Tyrannemord » en est la bande son la plus idoine. Sans en connaître le pourquoi du comment, dès la première écoute, on a cette sensation de grandiloquence cinégénique. On se fait happer du premier titre jusqu’aux pépiements du dernier, qui fait enfin retomber la pression maintenue tout le long des quelques 44 minutes.

Il fut une époque où il ne faisait pas bon être empereur à Rome. De même , ce n’était pas Byzance d’être empereur à Constantinople ! Surtout lorsqu’on veut balayer le culte coloré des icônes. Le Black Metal que nous propose le duo suisse est teinté de couleurs variées. Mémé se délecte d’y entendre les distorsions à la Veilburner et la folie d’un Morgul à la grande époque de «The Horror Grandeur ».
Pépé V ne la contredira pas. Il parsèmera leur écoute commune d’un « tiens, un riff à la Mayhem » sur le premier titre « De Dunkli Ort ». Alors que « En Stille Freind » lui offrira l’opportunité de déclarer « oh ! Un plan façon Emperor » ou encore « ça fait très Sadness ».
Et s’il a failli passer à côté de l’album de Ateiggär à cause de la réverb’ sur la voix (« la réverb’, les p’tits chats, c’est avec parcimonie ! » dit souvent le Pépé V), Mémé a réussi à lui faire entendre raison. L’assassinat de l’empereur Léon en l’église Saint-Etienne, une veille de Noël, lors de la messe de minuit… La réverb’ sur la voix y a toute sa place ! Non mais !

D’ailleurs, les voix sont multiples. Et tout cela frise également le Mélo Death(d’où l’appellation de Dark Metal). Tant dans la voix growlée que dans les riffs Death et très catchy ! Ca reste en tête et donne un appui pour se remémorer les morceaux.
Bien sûr, le son est ample. C’est certes souvent à fond, bien qu’avec des changements rythmiques qui offrent une autre forme de dissonance. Des samples symphos, des choeurs au loin, un peu de chant grégorien,… et ce jeu de batterie ! Bon sang ! Enfin du Death avec autre chose qu’un tapis de double. Enfin du Black avec autre chose que du blast beat. Et l’utilisation des cymbales… on entendrait presque le fouet résonner ou les lames ferrailler… Quant au trémolo picking ? A petits doses !
C’est vrai, on peut parfois penser que tout est noyé, lieu commun du Black Metal. Et pourtant, ce n’est pas un magma douteux. Plus on écoute, plus on découvre et plus on aime. Pas une once d’ennui à l’horizon !

Le dernier titre, « Din Lyb ziert de Altar », est une véritable synthèse de tout ce que les précédents morceaux proposent de mieux.

Alors, en guise de conclusion, Mémé sort sa plus belle plume et tente d’offrir un remerciement en forme de Pantoum pour saluer la poésie d’une tragédie et autant que celle de la composition musicale de Ateiggär et de son « Tyrannemord »…

Entends-tu l’appel des cloches
Qui résonnent en trois temps ?
C’est le glas qui ricoche
Contre les parois du vent.

Elles résonnent en trois temps
Comme un gai refrain.
Contre les parois du vent
Les cris n’ont plus de frein.

Comme un gai refrain
Les oiseaux s’étalent en pépiements.
Les cris n’ont plus de frein,
Sait-on encore qui ment ?

Les oiseaux s’étalent en pépiements,
Le calme s’en revient.
Sait-on encore qui ment,
Du déchu ou de ses assassins ?

Le calme s’en revient
On fait place nette dans le décor.
Du déchu ou de ses assassins
Qui s’en souvient encore ?

On fait place nette dans le décor,
On nettoie le porche.
Qui s’en souvient encore,
De l’appel des cloches ?

Tyrannemord !

A consommer sans modération !

Tracklist :

1. De dunkli Ort (1:31)
2. En stille Feind (7:38)
3. Iserni Plag (6:06)
4. Us Lychegiftig Schlaf verwached (6:58)
5. Die Nacht droht fyschter mir (6:27)
6. Chron’ und Tod (7:09)
7. Din Lyb ziert de Altar (8:55)

Site officiel
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Bandcamp

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