Amammoth – The Fire Above

Le 20 mars 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Luis Lipovac : basse, choeurs, claviers
  • Scott Wilson : batterie
  • Scott Fisher : guitare, chant, paroles

Style:

Doom / Sludge Metal

Date de sortie:

19 mars 2021

Label:

Electric Valley Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6,5/10

« Je ne puis, moi, me défaire
Du chant de l’antique sphère
Abeille de mon tympan
. » Jacques Audiberti

Et question tympans, je m’imagine des fois qu’il faudrait décerner des médailles spéciales pour nos petits organes qui sont ceux qui séparent le conduit auditif externe de l’oreille moyenne. Parce que, il faut voir ce que l’on leur fait subir à ces petites membranes insignifiantes mais ô combien importantes dans la vie de tous les jours! Nombre de mes connaissances musiciennes ont à mon âge ou dans une tranche comprise entre 30 et 50 balais, des acouphènes, de l’hyperacousie, des lésions tympaniques, voire de la surdité partielle, à cause de la musique les ami(e)s. Et je me dis des fois qu’entre les concerts, la musique au quotidien, la pollution sonore quand on vit en ville, sans compter les aléas traumatiques de l’existence, je vais finir sourd. C’est une évidence, pas un souhait mais une évidence. Alors, aussi bien que faire se peut, j’essaye d’écouter aussi de la musique apaisante. Je ne compte pas les musiques Disney, les Titounis, Cécile Corbel, Henri Dès, etc. Je parle de musique apaisante réelle. Tu sais bien! Genre Cannibal Corpse, Benighted, ou tout simplement un bon petit Dark Funeral en guise de berceuse le soir. Un truc relaxant quoi, tranquille… Zeeeeeeeeen. Et puis, comme ça après, mes tympans sont reposés, on peut repartir à l’assaut de quelques chroniques à faire! En mars, on est garni n’empêche, je pense que rarement le webzine n’a reçu autant de chroniques à faire! C’est donc avec des tympans arrosés avec de l’engrais très doux et très cool que j’aborde cette nouvelle chronique, la deuxième de la journée pour moi, dont il sera question du groupe Amammoth et son premier album nommé The Fire Above.

Amammoth restera le groupe pour lequel j’ai eu un mal de chien à écrire et retenir l’orthographe sans faire d’anicroche! En dehors de ce constat de bêtise, Amammoth est un groupe originaire de Sydney, en Australie et dont la date de création reste à ce jour une totale inconnue. En tout cas, le groupe, comme son nom l’indique, emprunte lui aussi l’imagerie du mammouth pour faire sa musique. Je dis « lui aussi » parce que je dois en être à deux ou trois groupes faits en chronique ou juste découverts, qui ont cette imagerie-ci. Alors, cela restera un mystère pour moi jusqu’au bout et ce ne sont pas les australiens qui vont expliquer pourquoi. Toujours est-il que le trio d’Océanie sort son premier album, The Fire Above, après avoir sorti dans l’ordre une démo et un EP en autoproduction. Un pas en avant de franchi avec cette sortie chez Electric Valley Records en digipack et vinyle. Alors, vous êtes prêts comme moi à foncer vers cette nouvelle découverte exotique?

En tout cas, on ne peut pas vraiment dire que le design de la pochette soit exotique. Je suis même un peu étonné mais dans le sens décontenancé. Décontenancé par les symboles qui sont repris pour cette pochette et qui sont très réchauffés, sinon dénués de sens. En fait, je fais un parallèle avec la musique, pour laquelle j’ai énormément d’affection en général, mais que je trouve un peu contraire aux symboles qui sont repris par d’autres styles plus extrêmes encore et qui m’apparaissent plus conventionnels dans ces styles. Alors, bêtement, il s’agit de serpents, d’une croix renversée et d’un visage de femme effrayée, peut-être possédée par une entité maléfique, comme cela on serait raccord. Honnêtement, je ne suis pas du tout emballé par l’artwork ici présent, tout simplement pour deux raisons : la première est qu’il n’est pas spécialement intéressant, il n’y a pas de recherche particulière et l’originalité est proche du néant artistique. La deuxième est que ces reprises des symboles maléfiques, démoniaques, sont plus des symboles que je verrais ailleurs, mais pas dans ce style précis. Je ne vois même pas comment l’on peut faire un lien logique entre cette musique et cette imagerie. Mais bon… Espérons que la musique soit intéressante, elle. Sinon, la chronique va être longue…

Et… Malheureusement, la musique m’a beaucoup déçu aussi. Je ne peux pas vraiment dire qu’elle soit elle-même intéressante, surtout après toutes les découvertes faites ce mois-ci et qui m’ont, pour le coup, fait l’effet d’une bombe, je me suis pris un peu le retour de flammes. Parce qu’ Amammoth ne fait pas dans le renouveau, c’est le moins qu’on puisse dire… La musique serait un subtil mélange entre le doom metal, le sludge metal et le stoner. Sur le papier, ce genre de mélange m’a déjà produit de véritables découvertes réjouissantes, comme des ratés monumentaux. Je crois que l’on se rapproche sur un entre-deux pour Amammoth, même si la balance des bénéfices / risques tangue plus vers le raté. En fait, je trouve que la musique proposée ici est beaucoup trop lancinante, trop minimaliste. Les mélodies que l’on apparenterait au stoner sont inexistantes ou presque, on est plus sur un doom sludge metal mais qui tourne beaucoup trop en rond. Une répétition sans fin d’un même riff avec très peu de subtilités, cela devient vite lassant, surtout – et ça, c’est primordial – avec un son moderne, on s’ennuie ferme. Le danger du sludge metal étant d’avoir moins d’instruments pour bâtir son spectre sonore, on a le fameux son « boueux » qui donne tout son charme au genre. Mais dans le cas de The Fire Above, il n’y a pas le son en question, du coup on tourne royalement en rond. C’est donc une première écoute insatisfaisante pour moi, je m’attendais à mieux, et je suis donc sincèrement déçu.

Pour moi, le raté n’intervient pas forcément dans la production quoiqu’il y aurait moyen de faire mieux. Disons que le sludge souffre d’une étiquette fondamentale sur le son et qu’il faut entre guillemets ce côté boueux pour avoir le label sludge. Or, ici, il n’y est pas vraiment. On devine l’intention de faire du sludge et cette intention atténue un peu le loupé, mais pas assez. Du coup, on se retrouve avec un metal mal fagoté, avec une motivation qui rattrape un peu les choses mais en ce qui me concerne, je n’accroche pas. Mais encore une fois, je me répète : ce n’est pas la production qui flanche le plus, disons qu’il faudrait quelques retouches pour arranger les choses au prochain album et le son sera impeccable. Rien de grave jusqu’à présent, mais on va vite passer au nœud gordien du problème Amammoth.

J’ai nommé : les compositions. On connait le principe old school du doom metal, qui consiste à balancer des lignes d’accords sur de longues minutes, dans un but purement minimaliste dans ses bases et de temps en temps, de petits arrangements mélodiques ou épiques pour faire passer la pilule plus facilement. Amammoth a probablement dû vouloir essayer cela, mais le souci, que dis-je. Le GROS souci du groupe australien, c’est qu’il ne fait quasiment aucun arrangement pour faire passer la pilule. Résultat : les six morceaux sont simplement des répétitions de six riffs, un par morceau, et c’est à peu près tout. Le pire sera la première piste qui sera instrumentale, et déjà qu’avec le chant ce n’était pas folichon, alors sans, c’est carrément le serpent qui se mord la queue et qui tourne en rond. Franchement, je veux bien admettre qu’il faut parfois un retour providentiel aux bases séculaires de la musique, cela permet de voir les progrès faits et ceux qui ne sont pas à faire, je ne dis pas. Mais dans le cas d ‘Amammoth, on est mille fois trop old school… Avec un son moderne, peut-être trop, on ne peut pas se permettre de tourner en rond idiotement comme cela! Il faut balancer des soli, des passages en harmoniques, voire des petits délires techniques à la batterie, ou à la basse, ou des samples ou claviers. Ici, à part de temps à autre des effets sur la guitare qui sont presque psychédéliques (donc ici, totalement stupides), on n’a rien de croustillant. Pour résumer donc, deux écoutes auront suffi à me blaser, je me suis royalement ennuyé sur cet album. C’est vraiment rageant de voir un groupe proposer une musique aussi pompeuse. Où est la motivation les mecs, sans rire?…

Et encore une fois, je patauge dans l’incompréhension la plus totale concernant le chant. Je suis passé outre le talent des musiciens, parce qu’avec une musique aussi ennuyeuse, on ne peut pas sincèrement l’attester. Mais le chant brille par une autre facette et hélas relativement aveuglante. Je le trouve hors sujet et mal exécuté, tout connement. Hors sujet parce que la technique se rapproche d’un hardcore qui n’a aucune place ici, essayez de me trouver un quelconque accent sludge ou doom, il n’y en a aucun! Donc un chant techniquement hors sujet, première chose. La deuxième est qu’à part beugler sur des lignes de chant continues et pour lequel les textes sont probablement aussi minimalistes que le reste, je le trouve inutile. En fait, le choix de la technique de chant ne permettait pas, avec l’extrême lenteur doom metal, de prendre toute sa dimension sur cet album. Et on se retrouve avec un mec qui hurle à s’en déchirer les cordes vocales, à se causer un futur polype à la gorge et c’est déjà en soi un vrai souci pour la suite. Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas ce chant… Ni fait, ni à faire pour moi.

Je termine ici la chronique, et il vaut mieux parce que j’ai peur de devenir trop méchant. Je ne peux pas dire que l’album, le premier en plus pour les australiens d’ Amammoth, soit totalement nul. Disons simplement qu’il souffre d’un manque cruel de motivation et de créativité, et le résultat ne se fait pas attendre : on s’ennuie ferme. Il n’y a aucune envie d’entrain mais plus un émoussement des affects sur l’auditeur qu’autre chose. Je crois qu’il leur faudrait revoir en profondeur deux choses différentes : soit la production, soit l’intérêt primaire de faire une musique outrageusement minimaliste. Et l’on passerait d’un album « moyen-bof » à une amélioration significative pour me faire revenir vers eux les yeux fermés. Mais pour le moment, ce sera sans façon pour moi avec ce The Fire Above… Sorry guys.

Tracklist :

Side A
1. Heal (07:10)
2. The Sun (04:10)
3. Shadows (07:39)
Side B
4. Rise (06:43)
5. Blade Runner (06:30)
6. Walk Towards What Blinds You (Blood Bong)(06:59)

Facebook
Bandcamp
Instagram
SoundCloud
YouTube

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green