Alchemical Wake – Cassiopea

Le 27 septembre 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Staffilocheccons : batterie
  • Rod Raner : guitare/chant

Style:

Drone / Doom metal

Date de sortie:

30 août 2019

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 5.5/10

Lorsqu’une chose évolue, tout ce qui est autour évolue de même.” Paulo Coelho

Ah… Cassiopée. L’une des nombreux martyres de la mythologie grecque. Coupable d’avoir dit que sa fille Andromède était plus belle que les Néréides, nymphes des mers. Ces dernières demandèrent à Poséidon de les venger, et ce dernier envoya un monstre marin déchainer sa colère sur les terres de Céphée et de Cassiopée donc. Bref, ce petit rappel mythologique intervient pour expliquer une chose : que les mythologies regorgent de métaphores suffisamment élaborées pour inspirer des groupes qui veulent cracher leur fiel. Alors, dans le cas du groupe Alchemical Wake, je m’attends à un grand moment de souffrance, au sens positif (comme négatif? Peut-être)

Alchemical Wake est un groupe italien, fondé sur les cendres d’un groupe de punk appelé The Made in Indonesia en 2014. Bon, vous me direz, on ne pige pas grand-chose au nom de ce groupe décédé, alors on va certainement moins comprendre le délire du groupe actuel qui a sorti un EP de cinq titres en 2016 et maintenant, un album appelé Cassiopea. Je me suis amusé à comparer les deux CDs, et franchement, ils n’ont pas grand chose en commun. Je n’arrive pas à trouver de fil conducteur entre les deux qui pourrait, un tantinet, nous expliquer… Le délire du duo guitare-chant/batterie. Tiens, cela par contre, ça me rappelle un groupe que j’avais adoré au Hellfest : Mantar ! Un groupe qui fonctionne sur ce même modèle de duo, ayant eu une très bonne impression, je me réjouis d’avance de découvrir ce CD.

Petit crochet sur l’artwork que je trouve plutôt « pas mal », sans plus. L’harmonie des couleurs est jolie, j’aime ce ton bleu roi et ces lueurs jaunâtres qui font penser aux étoiles. Car ne l’oublions pas : dans leur volonté de châtier Cassiopée, Les Dieux la transformèrent en constellation, symbole du purgatoire qui consiste à tourner inlassablement autour de la Terre, la tête en bas. C’est assez raccord, sans pour autant me transcender. J’aime bien, mais encore une fois, sans plus. Pas de quoi tricoter pour une fois…

Le premier morceau est très long, environ onze minutes, et s’appelle « Libra ». Et dès la première note, j’ai compris quel style j’allais aborder : sur le format mp3 c’était écrit ‘ »sludge metal », mais en vérité c’est un obscur équilibre entre du drone metal et du doom. Le même riff tourne en boucle, il y a très peu de variations jusqu’à cinq minutes où on a une note de guitare qui tourne en boucle, le tout est d’une simplicité déconcertante. Désarmante même. En fait, assez rapidement aussi, je fais un peu le constat d’avoir une musique minimaliste qui joue beaucoup sur des effets de sons plus que sur des vraies accords, ou des vraies partitions. Noise ? Limite oui. D’autant plus que le chant est très lointain, clair, énigmatique. Il n’a qu’une toute petite présence à offrir, et s’il y a texte, pas sûr qu’il soit très recherché. Rebelote vers dix minutes et trente secondes avec ce riff qui, en plus, n’est pas mal du tout. Mais bon… Honnêtement, je ne suis pas certain que ce soit le genre de musique à mettre de manière innocente chez soi. Soit on le met en fond sonore, soit on le met quand on a pris du LSD ou de l’héroïne. Mais pas dans un but réellement mélomane… Ou alors, il faut se poser des questions.

Le deuxième morceau me semble de prime abord un peu plus pêchu. De prime abord seulement. Nommé « Noctua », je ferai exactement le même constat : le chant est là en guise de « fond sonore », la musique reste minimaliste au possible avec un riff qui est joué pendant des plombes. Je parlais du groupe Folian dans une précédente chronique avec ce principe-là, on est catégoriquement dans le même cas de figure, avec de temps en temps un petit son de guitare par-ci, une ligne de chant par-là qui feraient limite sursauter. La différence avec Folian c’est qu’il y avait un côté dark ambient qui donnait une réelle atmosphère planante, c’était hypnotisant. Là c’est plus soporifique quand même. Ah oui ! En fond sonore quand on tape la chronique, c’est bien ! Ca égaye un peu on va dire. Mais bon, encore une fois, j’ose me dire qu’il n’y a pas de vraies intentions sensorielles autres que l’état laconique. Sinon, je n’ai rien compris… Mais, bizarrement c’est le morceau qui m’aura laissé le moins indifférent !

Le troisième morceau a au moins le mérite de proposer un semblant d’introduction. Mais encore une fois c’est la boucle interminable. Je vais avoir du mal à tricoter, franchement. C’est lent, lourd, pas forcément dans le sens positif d’ailleurs. Je ne déteste pas, non. Mais je n’accroche pas non plus. Le descriptif du morceau « Orion » ne colle d’ailleurs pas avec le mythe de ce chasseur qui a offensé Artémis et finit lui aussi en constellation, poursuivi par un scorpion qui le pique au talon (comme dans la cartographie céleste !). Il aurait été plus opportun de faire des morceaux minimalistes sur des légendes minimalistes.

Bon, besoin de parler du quatrième et dernier morceau appelé « Andromeda »? Allons-y. Il y a quelques variations supplémentaires, ce qui pourrait éventuellement me tenir en éveil, mais pas de quoi fouetter un chat ni pousser mémé dans les orties. C’est un peu moins redondant, mais un peu moins seulement… En plus le morceau dure… treize minutes et des brouettes. Autant vous dire que, si le CD a pour but de nous faire creuser notre tombe, là on a bientôt touché le noyau terrestre…

À musique minimaliste, chronique minimaliste (et encore, ça va que c’est moi qui m’en charge et mon talent inné pour tricoter, sinon qu’est-ce que ce serait…), et je dirais que n’est pas Mantar qui veut bien. Alchemical Wake porte mal son nom : à défaut de réveil, on est plutôt sur de la relaxation, pour ne pas dire de l’endormissement. L’alchimie fonctionne si elle a pour but de nous liquéfier de fatigue ou d’ennui sur place. Sinon, si j’apprends qu’il y a un réel but musical derrière, force est de constater que cette musique est insondable et va certainement rendre sceptique plus d’un mélomane. Franchement ? Ce n’est pas mauvais en soi. Mais à mon goût, c’est trop, beaucoup trop minimaliste pour avoir une démarche musicale sérieuse, ou ambitieuse. Mais seul le groupe pourra nous dire si c’est le cas… En tout cas, et sans vouloir offenser le groupe, le résultat est qu’il s’agit d’un CD à l’intérêt moyen, voire très moyen…

 

Tracklist :

1. Libra
2. Noctua
3. Orion
4. Andromeda

 

Facebook : https://www.facebook.com/alchemicalwake/
Bandcamp : https://alchemicalwake.bandcamp.com/

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