Abinaya – Beauté païenne

Le 29 août 2014 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Igor Achard – Guitares, chant / Nicolas Vieilhomme – Batterie, Choeurs / Nicolas Héraud – Djembé, Battucadas / André Santos – Basse.

Style:

(Thrash) metal tribal

Date de sortie:

28 mars 2014

Label:

Brennus Music

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10


C’est l’histoire d’un coup de cœur.
Un coup de cœur à la fois artistique et humain.
Abinaya, j’en ai entendu parler pour la première fois lorsque je les ai vus jouer à Grenoble, en novembre 2011 avec entre autres Urgent et les excellents Amon Sethis (http://www.soilchronicles.fr/reports/cold-lands-urgent-abinaya-amon-sethis-grenoble-drakart-03-11-11).
J’avoue que ce soir-là, ils m’avaient impressionné.
Suffisamment pour que je m’achète leur album « Corps » (2009) après leur show et que je passe un bon moment à discuter avec eux après leur concert : la rencontre avec ces quatre personnes aussi riches humainement qu’artistiquement a été un pur régal.
S’en est suivi un catalogue de rendez-vous manqués : je ne les ai plus revus en concert malgré une chiée de dates auxquelles je n’ai pu assister, pour des motifs aussi personnels et/ou professionnels que frustrants…
Alors inutile de dire que la perspective de pouvoir écouter le successeur de « Corps » m’emballait à un point pas possible : le potentiel de ce quatuor était tel que cette deuxième offrande ne pouvait qu’être supérieure au premier album.
Ce potentiel, montré en concert, m’avait un peu laissé sur ma faim lors de l’écoute de l’album de 2009 : si l’ensemble était pour le moins bien foutu avec des compos excellentes, il souffrait un peu des imperfections inhérentes à un premier jet, avec un petit essoufflement en cours d’album bien rattrapé par les morceaux suivants.
Pas vraiment préjudiciable, le résultat final donnait un tout d’une grande cohérence mais il manquait ce « petit truc en plus » qui transforme un excellent album en claque ultime.
Le souci, lorsqu’on prend une vraie baffe en concert, c’est qu’à l’écoute de l’album à postériori, on a encore les joues qui piquent et on en devient par la force des choses beaucoup plus exigeant.
Qu’à cela ne tienne, en cinq ans, Abinaya a rectifié un tir qui n’était pas vraiment déviant à la base et nous propose avec « Beauté païenne » une œuvre de grande classe.
Rien que ça !


Là où « Corps » proposait onze titres entre trois et cinq minutes, « Beauté païenne » enfonce le clou et nous assène huit bombes atomiques bien remplies et oscillant entre cinq et huit minutes. Seul le très énervé « Arawacks » se veut relativement court avec ses 3 minutes et demies chrono.
Et surtout n’allons pas croire que le fait de rallonger ses titres a fait perdre à Abinaya sa spontanéité ou sa qualité, loin s’en faut : le groupe a eu l’intelligence de ne pas les rendre redondants ou rébarbatifs : les percussions, notamment, sont là aussi pour donner aux titres ce relief et cette profondeur qui peuvent manquer chez certains autres groupes du genre, pour un résultat d’une richesse sonore et artistique qui frôle le chef-d’oeuvre !

« Beauté païenne », à l’artwork pour le moins réussi, reprend les choses là où « Corps » les avait laissées.
On est toujours dans le même trip thrash metal tribal, chanté en français aux textes toujours aussi somptueux, proche d’un Sepultura époque « Roots » malgré une identité propre de plus en plus flagrante sachant combiner rock, metal, rythmes tribaux et ambiances ethniques avec suffisamment de maturité pour qu’on ne se rende pas compte à quel point le groupe semble se délecter de métisser des familles musicales pourtant pas si distinctes que ça, pour peu qu’on sache s’ouvrir un minimum à la fusion des genres.
Mais ce qui frappe le plus, c’est le son.
Gros son !
Très gros son !
Et pourtant même producteur (Kevin Pandele du Damage Room Studio – Philadelphie –) qui a su lui aussi évoluer vers plus de maturité pour rendre à Abinaya le son qu’il mérite : le mastering met en valeur chaque instrument et chaque percussion est perceptible. Le chant n’est pas en reste : Igor éructe sa colère sur des textes profonds d’une grande beauté.
Et surtout, « Beauté païenne » se veut beaucoup plus intense, beaucoup plus metal, que « Corps » : là, les cervicales vont en prendre un coup lors des concerts.
Des titres comme « Arawacks », « Haine », « Nord-Sud » ou « Les insurgés (à Jules Vallès) » sont de véritables brûlots durant lesquels les pogos risquent de démarrer sans crier gare !
Au milieu de ce déluge de colère et de décibels arrive « Le noir soleil », magnifique ballade terminant sur un fader avant que « Aimées » commence, calmement sur le même ton, un titre qui redeviendra plus agressif dès sa deuxième minute.
Les riffs sont puissants, les rythmiques prenantes, les textes superbes !

Quatre mots pour résumer « Beauté païenne » : onirique, profond, intense, passionnant !

Le 20 septembre prochain, ils seront de retour à Grenoble, je compte bien ne pas les louper cette fois-ci (http://www.soilchronicles.fr/evenements/grenoble-tim-ripper-owens-guests-lamperage).

Magnifique !

Tracklist :

1. Beauté Païenne (7’59)
2. Arawaks (3’30)
3. Haine (5’06)
4. L’épitaphe (6’08)
5. Nord – Sud (4’55)
6. Le Noir Soleil (6’15)
7. Aimées (6’19)
8. Le Nouvel Insurgé (à Jules Vallès) (4’48)

Site officiel : http://abinaya.free.fr/
Myspace : http://www.myspace.com/abinayarockpage
Facebook : http://www.facebook.com/AbinayaTribe

 

 

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