A Prison Called Earth – The Irovy Miracle

Le 21 février 2014 posté par celtikwar

Line-up sur cet Album


  • Louis Godart: guitare, clavier, orchestrations
  • Florent Deyres: chant, guitare
  • Didier Baudet: basse
  • Benoît Sicard: batterie

Style:

Progressive Metal

Date de sortie:

16 Septembre 2013

Label:

Autoproduction

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi): 8,5/10


Le Prog ne cessera jamais de me surprendre. C’est ça que j’aime dans ce style – entre autres, bien sûr, mais ça fait partie de mes raisons principales. Quand on voit le terme Metal Progressif, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. Il y en a qui n’innovent que peu, reprenant globalement les fondations des grands en rêvant à leur succès, d’autres qui se permettent beaucoup plus de liberté, sans forcément renier leurs influences. Mais globalement, c’est très rare que, quand j’enfile un nouveau CD de Prog dans ma chaîne, je me retrouve en face d’un truc auquel je m’attendais complètement. Que ce soit une bonne surprise ou une moins bonne. C’est peut-être dû à la largesse du terme, qui englobe en fait tant de styles. Ou simplement à la traduction, le terme anglais désignant une musique « progressiste », et donc novatrice.
Bref, quoi qu’il en soit, c’est en général toujours un plaisir de découvrir un nouveau groupe de Prog. C’est ce qui m’a conduit à m’intéresser à A Prison Called Earth. Surtout que derrière ce nom à rallonge se cache tout un concept flottant autour d’un univers Steampunk. Univers déjà présent dans la première « démo » – de 50 minutes quand même – du groupe, Rise of the Octopus (Realistic Tale of a Sprawling City), sortie en 2010.
Trois ans plus tard, les Nantais ont pondu The Ivory Miracle, EP qui nous intéresse ici et qui sert d’introduction à un album à venir.

6 titres pour 15 minutes, voilà une durée qui ne fait pas très Progressive. Oui, mais ces 6 plages forment un tout, comme les différentes parts d’un seul et unique morceau d’un quart d’heure.
Un morceau qui pourrait s’appeler « The Ivory Miracle », et qui débute par un « The Castaway » en forme d’introduction ambiante où des bruits de vent donnent l’impression d’avoir affaire à un univers Post-Apo. Puis quelques notes viennent se distiller, étrangement cristallines et sereines, pour aboutir à « Vertical Ballet », qui démarre par un gros riff saturé. Un morceau assez proche du Prog classique, jusque dans la voix – très bonne techniquement, mais pas sans âme pour autant – proche de grands du genre, mais un morceau qui sait aussi se démarquer, notamment grâce à cette rythmique sonnant très tribale, cette mélodie en fond, qui apparaît dès le début et sera reprise tout du long. Même le solo de guitare est très loin du démonstratif, se situant plus dans l’émotion, et si celui de clavier, qui arrive peu après, se montre un peu plus clinique et technique, il débouche sur quelque chose de vraiment plus touchant.
On a aussi plein de petites trouvailles, comme dans le serein « Infinite Cloisters » qui suit. Mais ces trouvailles ne servent justement pas que de simples trucs en plus, elles servent et participent pleinement à l’ambiance. J’en prends pour exemple ces sifflements qui apparaissent sur ce morceau et qui sont repris sur un « This White Inheritance » en forme d’interlude étrangement hypnotique et merveilleux où il suffit de fermer les yeux pour voir un monde magnifique se profiler devant nous. Un intermède qui nous amène au dyptique « Of Grandeur and Splendor » et « Unflexible », véritable point d’orgue de cet EP.
Si on y retrouve les sonorités metalliques, absentes depuis « Vertical Ballet », ces deux titres se montrent bien différents de ce dernier. Commençant par une guitare sèche, « Of Grandeur and Splendor » offre une montée en puissance jouissive jusqu’au point qu’on croirait culminant, mais qui amène un passage encore plus grandiose par la suite enrichi par un clavier surprenant, des riffs très Prog et des samples glacés. Un titre de plus en plus imposant, tout en restant émotionnel et surprenant, comme le montre ce break jazzy. Même la voix se montre bien différente. Un peu plus maniérée, elle me fait penser à Matteo Infante, chanteur de Dynamic Lights – ce qui n’est pas un mince compliment, puisque les Italiens ont sorti un album qui fait partie de mes préférés, progressivement parlant.
« Unflexible », clôturant le CD, reste dans la continuité de son prédécesseur, étant peu avare en moments épiques, même s’il se rapproche un peu plus de « Vertical Ballet ».
En fait, à l’écoute de ce dernier morceau, je n’ai pu m’empêcher de penser à Pain of Salvation, même si ces deux groupes restent très différents. Comme les Suédois, APCE n’hésite pas à utiliser la technique, la surprise, des éléments qui sonnent très « mathématiques », ou à piocher ailleurs, pour engendrer l’émotion chez l’auditeur.

S’il possède une vraie fin, The Ivory Miracle se termine un peu brusquement. C’est, comme je l’ai dit plus haut, qu’il sert d’introduction à un album à venir. Album qui a d’ailleurs failli ne pas voir le jour puisque, entre la réception de cet EP et l’écriture de cette chronique, j’ai appris que le groupe s’était séparé. Heureusement, il y a quelques jours, un message un peu plus rassurant nous informait qu’il y aurait bien une suite, puisque Benoît Sicard et Florent Deyres, respectivement batterie-narration et guitare-chant, reformaient le groupe avec d’autres membres.
Espérons que ce changement de line-up ne fera pas perdre à A Prison Called Earth ce qu’il possède, son univers et ses ambiances travaillées. Car si je ne suis pas sectaire concernant les différents genres de Metal, c’est en général ce genre de CD qui parvient à me scotcher et à squatter ma chaîne.

 

 

 

Tracklist:
1. The Castaway
2. Vertical Ballet
3. Infinite Cloisters
4. This White Inheritance
5. Of Grandeur and Splendor
6. Unflexible

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