Ina-Ich – Ame armée

Le 13 octobre 2010 posté par celtikwar

Line-up sur cet Album


  • Frédéric Mariolles : Guitare
  • Kim-Thuy : Chant, Claviers
  • Aurélien Clair : Batterie
  • Patrick Loiseau : Basse

Style:

post hardcore

Date de sortie:

2008

Label:

Wagram Music

Note du SoilChroniqueur ( Vani) : 8/10

Cette perle musicale, à la fois poétique et endiablée est pour l’instant le seul album de Kim-Thuy Nguyen, alias Ina-ich. Le nom de son groupe est d’ailleurs une onomatopée vietnamienne désignant un son persistant et dérangeant. Le son de Ina-ich est certes persistant et les paroles sont clairement dérangeantes, mais il n’en reste pas moins qu’elles sont d’une poésie et d’une justesse remarquable. La voix de Kim oscille la plupart du temps entre rock/claire et une voix criée. Abordant divers thèmes comme l’amour, la solitude, l’immigration… ils reflètent à merveille chaque état d’âme de la charmante vietnamienne. A noter que des thèmes comme la mort, la solitude sont omniprésents dans les textes de Kim, ainsi que le piano ; apportant une touche exquise de mélancolie aux rythmiques rock brutales.

Et dès le début le choc est brutal, avec le premier titre « Ame armée » : une intro légèrement électro laisse place à la voix écorchée de Kim, qui alternera avec un son plus mélancolique grâce aux passages voix claire-piano. Le ton est déjà donné : une avalanche de dureté derrière laquelle se cache un cœur ouvert.

Enchainons avec « Seul » qui évoque donc un thème récurrent cher à Ina-ich : la solitude (non vraiment ?!). Et le début nous met déjà bien dans le bain : « T’as rien à faire là, tu te sens pas bien là, tu voudrais rester mourir dans tes vieux draps. Ce monde est trop grand, ce monde est méchant, tu voudrais bien que tout ça s’arrête un instant. » Mais qui donc n’a jamais ressenti cette solitude et ce sentiment que le temps file et nous use… Encore ici les textes soulignent la sensibilité à fleur de peau d’Ina-ich qui sait si bien capter nos sentiments les plus ambivalents et les retranscrire musicalement. Et quelle musique !

Puis nous en arrivons à « Libre comme l’eau ». Pardonnez-moi pour le « roman » mais cette chanson m’a vraiment touchée, alors j’espère que vous l’apprécierez. Elle traite de l’immigration, d’amour, des sentiments humains… Oui, elle traite d’humanité. Le piano y est maître, énergiquement rapide et même répétitif. Elle conte par des textes étoffés et une sorte d’osmose prenant le dessus tout au long du morceau, un « passé qui l’enchaîne », des « racines qui saignent » et évoque son passé douloureux comme une force en elle pour affronter la vie. Les instruments se marient harmonieusement : du piano envoûtant aux guitares saturées, Ina-Ich sait nous livrer de grands moments d’émotion à travers sa musique. Des moments intenses aux passages plus rêveurs, « Libre comme l’eau » nous en met littéralement plein la figure. Bref, Kim a le cœur qui saigne mais la force des mots qui en sortent reste déconcertante. Malheureusement, le voyage touche à sa fin dans un cocktail de guitares acoustiques… vouant l’âme aux rêveries les plus invraisemblables.

Le titre « Le train » s’ouvre sur une intro de piano légère qui nous évoque déjà la douleur des départs, des au-revoirs… au gré des accords mineurs, Kim nous conte encore les regrets, la mélancolie.
« Mais que fais-tu de toi, que fais-tu de toi… ta vie qui s’en va tu ne la verras qu’une fois. » Ce titre remue nos esprits et nous fait inévitablement penser au suicide, à la perte de proches. En bref, un moment riche en émotions et qui ne peut vraiment pas nous laisser indemnes.

Les titres s’enchainent avec « Belle Asiatique », la chanson au beat-box et aux mélodies orientales ; le titre plus métal « Crache »… puis nous en arrivons à un second passage de chansons mélancoliques (dans lesquelles Kim excelle le plus, à mon goût). »Aime-moi » : encore une intro au piano, non sans nous rappeler le passé de la belle : Kim a une formation classique à la base, puisqu’elle a fait ?? ans de piano au conservatoire. C’est l’occasion de se pencher sur ses influences : Rachmaninov, Chopin, Ravel… mais aussi des artistes comme Ferré, Manson ou encore Nirvana. Diversifié ? C’est clair. « Au-revoir » : voilà un bel hymne d’adieu, sur fond d’amère mélancolie. Remords, cendres, solitude : ce sont les mêmes thèmes qui reviennent encore et encore hanter nos esprits. Un joli titre, très évocateur mais à mettre dans la playlist « déprime », hein !

Voilà ce qui en est des chansons qui m’ont le plus marquée sur cet album. En bref, je dirais que les éléments les plus positifs sont les chansons calmes, piano/voix car je trouve que Kim exprime beaucoup mieux ses sentiments par la mélancolie et le désespoir que par la hargne. C’est pour moi avec ces chansons pleines de mélancolie qu’elle peut nous transpercer l’âme par la beauté de ses textes et du piano toujours plus déchirant.

NB : Je vous conseille vivement d’écouter sa reprise de « La nuit je mens », d’Alain Bashung. (http://www.youtube.com/watch?v=VIzWsAeX-KA).

SITE: www.ina-ich.net

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