Ghost + Dead Soul à La Cigale (Paris) le 07/12/2015 ...

Le 23 décembre 2015 posté par Bloodybarbie

Live report + photos : Bloodybarbie

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Je suppose que tout le monde a entendu parler de Ghost, ce groupe mainstream comme diraient certains, qui fait ravage en ce moment, un peu comme Lordi lorsqu’ils ont remporté l’Eurovision. La recette est simple : de beaux déguisements et une belle mise en scène, de la musique soft passe-partout et ce côté mystérieux, et hop, ça attire du monde. Contrairement à Lordi, Ghost tient des propos et des thématiques antireligieux, pour ne pas dire sataniques (parfois) mais sans pour autant qu’ils soient un groupe de Black Metal, simplement un groupe de rock soft. Ils méritent même d’avoir leur catégorie, « Ghost metal », puisque qu’elle est identifiable parmi des millions. Et puis, chez Ghost, il y a toujours du nouveau, du suspense, de l’intrigue (non, ce n’est pas vrai).

Ayant interviewé beaucoup de groupes cette année, lorsque je leur pose la question : « quel est votre album de l’année ? », certains citent Ghost (comme le guitariste de Vreid, par exemple) ; je n’irais pas jusqu’à dire ça pour ma part, même si l’album est très bon, même le meilleur de leur discographie. Ô combien de fois je l’ai entendu passer en bande son dans des concerts, et c’est vrai qu’il est addictif mine de rien ! Je me souviens quand le single « Cirice » est sorti, je n’ai pas cessé de l’écouter en boucle, une centaine de fois même tellement ce titre est magique.

Dès le troisième album, « Meliora » (lire la chronique ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/ghost-meliora) , ça y est : Ghost prend de l’ampleur et grimpe sur le trône. Le voilà qui remplit la Cigale (1500 personnes) et qui aurait pu remplir un Olympia – voire le Zenith d’ailleurs puisqu’on lisait sur le mur Facebook de l’évènement les messages de spectateurs qui pleuraient parce qu’ils n’avaient pas réussi à avoir des places, certains disant qu’ils étaient prêts à payer deux ou trois fois le prix s’il le fallait pourvu qu’ils aient une place! Aussi, les places n’étaient pas très chères, seulement 27 euro (moins cher que le moins cher de leurs t-shirts). La presse parle beaucoup de ce phénomène Ghost, et James Hetfiled a servi de panneau publicitaire ambulant en portant un t-shirt Ghost lors d’une interview en 2011 et en déclarant : « I’m in their fan club. [Laughs] I had no idea what they looked like until I saw the video. I heard the music first and I thought it was very great very unique, very melodic and a breath of fresh air for metal. It reminded me a bit of ’70s kind of rock that I liked as well. So yeah, I love the band. » Voilà tout ce qu’il faut pour devenir célèbre : faire parler de soi, tout est dans le marketing et une apparence soignée!

Ajoutez à cela que le nouvel et troisième album de Ghost figurait dans le top 20 albums dès la semaine de sa sortie (17ème place) alors que pour les deux précédents, ils ne figuraient même pas dans le top 200. Le groupe est même passé sur Canal + (en clair, de surcroit), première grosse télé à laquelle Ghost participera pour un mini concert d’une bonne demi-heure et une interview. Je commence à penser que la France est leur meilleur fan club, reste à le confirmer!

A savoir que la veille, donc le dimanche 06/12/2015, Ghost tenait une session acoustique de 3 titres au salon Art Deco de l’hôtel Richmond Opera, ou seules 40 personnes seront admises, pour lequel Oui FM faisait gagner des places.

Parlons aussi du stand de merch qui confirme aussi mes dires sur le fait que Ghost devient malheureusement un groupe très commercial. Le simple t-shirt et le moins cher à 35 euro !!! Non mais pour qui ils se prennent ?! Quelques masques en carton à 20 euro que certains dans le public portaient…

 

Bref il est 20h30 et la première partie, Dead Soul, commence…hélas !

Je n’ai pas l’habitude de dire du mal des groupes de première partie – dans le pire des cas, c’est juste banal – mais pour la première fois, je vais devoir en dire du mal et même beaucoup parce que je suis folle furieuse de ce supplice qu’on nous a fait subir. J’ai réfléchi et essayé de trouver une explication au pourquoi du comment mais je n’en trouve aucune. Comment Ghost a pu oser ? Comment a-t-il osé prendre avec lui en tournée un groupe aussi mauvais avec ce catalogue infini disponible sur le marché ? Non, je ne comprends vraiment pas ! Non, non, Dead Soul n’est pas simplement mauvais mais ultra mauvais ! Il n’y a vraiment rien de bien à retenir, si ce n’est que c’était une demi-heure de torture et je ne pense pas être la seule à le penser mais bien d’un avis très général (du sadisme de la part de Ghost peut-être ?). Deux bassistes dont un qui se transforme en un claviériste. De la musique bizarre que je ne saurais classer mais une chose est certaine, les gens applaudissaient hypocritement ! S’ils ont été choisi pour chauffer le public, c’est raté car ils l’ont carrément refroidit.

Déjà qu’un groupe sans batterie, ce n’est pas très crédible, mais alors avec presque-deux-bassistes et une boîte à rythme, j’aurais préféré David Guetta ou Skrillex (parce que le roadie ressemble à Skrillex comme deux verres d’eau). C’était la première partie la plus longue de toutes celles des nombreux concerts que j’ai pu voir. Au moins, on aura eu de quoi s’occuper pendant cette demi-heure d’attente de Ghost, à déverser notre dégout et fiel sur cette première partie pendant que les cinq gagnants (accompagné d’une personne de leur choix) allaient à la rencontre de Ghost dans les loges, juste avant que ces derniers ne montent sur scène, dans le cadre du Meet & Greet. Un concours organisé par Ghost France sur les 4 dates françaises.

Deux membres du groupe entrent discrètement sur scène sous cette fumée et lumière tamisée pour récupérer leur bout de costume caché sous la scène et finir d’enfiler costume et masque. Encore dix minutes d’attente, d’impatience, avant qu’un des guitaristes, suivi du batteur, débarque en premier sur scène pour lancer des riffs inconnus, avant d’entamer ceux de « Spirit » où Papa Emeritus III fait son entrée sur scène, vêtu de tenue antireligieuse truffée de symboles de Ghost (la croix inversé designée Ghost) et sa mitre, et toute la salle se transforme en chœur géant sur les refrains, impressionnant. Le bassiste et le pape disparaissent, laissant les deux gratteux faire une battle de guitares sur le solo (ils en ont fait plein tout au long du concert d’ailleurs). L’autre petit truc qui fait office d’instrument supplémentaire, ce sont leurs chaussures “claquettes” qu’ils utilisent en plus de la batterie pour rajouter un autre son de percussion ; c’est très classe et ça rend bien ! Ils enchainent avec le meilleur morceau, spécial par son côté thrash, le fameux « From The Pinnacle To The Pit », qui a engendré une montée d’excitation du public, et ça confirme ce que je pensais : c’est bien le meilleur morceau de « Meliora » si l’on se fie au décibel mètre des cris du public, et en live, c’est une tuerie monumentale !

Retour sur leur premier album avec « Ritual ». Bien évidement, je ne vais pas vous redire que le public était au taquet sur les refrains pour accompagner Papa Emeritus III, et même lors du solo de guitare, le public l’a chanté a cappella ! S’ensuit un extrait de « Infestissum am » (2013) avec « Con Clavi Con Dio » et « Opus Eponymous » (2010) avec « Per Aspera ad Inferi », dont je ne suis pas très fan mais qui sont meilleurs en live, j’avoue !

 

Avant d’entamer le morceau suivant, Ghost refait sa mise en scène introductive traditionnelle en faisant appel aux sœurs du péché (Sisters of sin) sur scène, certainement choisies du public (ou du Meet & Greet) puisqu’elles diffèrent d’un concert à l’autre d’après les vidéos qu’on trouve sur le net. Elles font leur entrée sur scène pendant un bref instant, le temps que Papa fasse son onemanshow. Il aura compris le “à poil” scandé par le public (c’est traditionnel chez les français) ; il répliquera en demandant qu’il faut être un peu décent et qu’il n’y aura pas de cul ! Il nous introduit le morceau qui suit comme étant un morceau de “la chair humaine” et nous demande si on aime manger de la chair. Bien évidemment que le public répond positivement ! Il réplique par « je sais que vous aimez l’entrecôte. Et est est-ce que vous aimez boire du sang? ». Putain de public cannibale et vampire ! Papa III envoie les deux sœurs dans le pit distribuer je-ne-sais-quoi et faire boire quelque chose à ceux qui se portent volontaires.

Ghost enchaine donc avec « Body and Blood », que le public, bizarrement, ne chante pas (moins connu que le reste). Si le titre parait violent, ses mélodies sont tout ce qui a de plus simple, rock/pop et gentillet ! Une minute d’interlude avec la magnifique « Devil Church » joué à l’orgue électrique (pause glouglou) le temps que Papa Emeritus se débarrasse de sa robe et sa toge et revienne pour entamer ce fabuleux morceau, premier single dévoilé de « Meliora » que j’ai dû écouter des centaines de fois, il s’agit de « Cirice ». Premier choc : voir notre cher Papa sans sa tenue : qu’est-ce qu’il est petit et surtout beaucoup moins crédible !  « Cirice » en  live, c’est une sacrée claque : le karaoké reprend sur tout le morceau cette fois ! Les Goules s’éclatent sur ce morceau et Papa n’hésite pas à aller au contact avec le public jusqu’à prendre la main d’une demoiselle, alors que les précédent Papa étaient bien distants envers leur public ! Le claviériste qui s’est montré discret jusqu’à présent est entouré par les autres membres le temps de faire son solo !

Des chœurs en latin émanent de partout,  “Belial, Behemoth, Beelzebub, Asmodeus, Satanas, Lucifer Belial, Behemoth, Beelzebub, Asmodeus, Satanas, Lucifer”, annonçant le morceau « Year Zero » à la rythmique électro. Le chœur du public s’élève chantant glorieusement le refrain : “Hell Satan, Archangelo, Hell Satan, Welcome year zero. Hell Satan, Archangelo

Hell Satan, Welcome year zero”  Même les blackeux n’ont pas cette chance d’avoir un public aussi à fond et adorateur de Satan ! Ghost a bien réussi pour le coup. Papa se tient sur les marches en faisant le chef d’orchestre des mains pendant ses secondes inoccupées.

 

Ghost n’écrit pas que des morceaux de rock mais aussi des sonates, jouées avec des instruments acoustiques (harpes, guitares…) comme la « Spöksonat », idéale pour que les Nameless Ghouls fassent une pause d’un peu moins d’une minute et boivent un coup (surtout que leur nouveau masque ne leur permet pas de le faire sans dévoiler une partie de leur visage, donc obligés de s’éclipser pour cela). Il parait que cet interlude serait inspiré de The Ghost Sonata (Spöksonaten) une pièce en trois actes composée par le compositeur suédois August Strindberg en 1907. Pendant ce temps nous baignons dans l’obscurité sous cette sonate flippante, et les voilà de retour pour enchaîner sur « He Is » toujours de « Meliora ». Le public commence à fredonner les jeux de guitares et, tout au long du morceau, une véritable chorale… Même à l’église, les gens ont besoin de texte, sauf que pour Ghost, les 1500 personnes présentes connaissent les riffs et les paroles PAR COEUR !!! On détient là le rival du pape du 21ème siècle !

 

Un morceau plus thrash à la Metallica avec des riffs orientalisant, le morceau « Absolution » fait partie de la setlist. Je ne l’ai pas trop écouté et donc je découvre sa magie en live : les deux gratteux et bassiste se mettent en toute première ligne pour le solo tels des rockstars pendant que Papa se met au fond de la scène. Ce n’est clairement pas le genre de frontman à vouloir à tout prix se mettre en avant en permanence et sait mettre en valeur ses musiciens quand il le faut ! Sacré Papa, le meilleur de tous !

Papa prend la parole un instant (ça faisait deux morceaux d’affilée qu’il n’avait rien dit, ça commençait à devenir louche, bavard comme il est !), nous remerciant chaleureusement, et nous demandant si on va toujours bien : « On ne va pas vous souler avec des trucs sur Dieu, vous en avez assez eu, on va vous jouer une putain de chanson bien heavy à propos d’une evil motherfucker qui nous contrôle tous.”  La foule devine la suite et crie : « Mummy Dust, mama… » (Le morceau que j’aime le moins de « Méliora »). Dès lors que le morceau est entamé, le pit s’enflamme enfin et les pogos naissent (il faut dire que tous les morceaux de Ghost ne le permettent pas). En vérité, ce qu’un des gratteux m’a expliqué, c’est que « Mummy Dust » est une expression (qui n’a rien à avoir avec une grand-mère incinérée d’ailleurs) : c’est tout simplement une expression américaine correspondant à l’action de donner un coup de boule à une personne stupide, la seule chose qui en sort c’est mummy dust.  Bon, à ce jour je n’ai pas vraiment compris cette expression (débile à mon gout).

Petite pause, le temps que le décibel-mètre et les acclamations s’élèvent, les Nameless Ghouls reviennent avec des guitares acoustiques. Papa nous remercie encore une fois et nous demande s’il y a des enfants dans la salle, parce que le groupe a tendance à écrire des morceaux à caractère sexuel car « l’interaction sexuelle est très importante et c’est l’une des formes primaires de l’être humain », nous demandant si on était prêts pour une chanson « de baise ». Et ces sublimes jeux de grattes acoustique un peu flamenco sont lancés, le côté très rockeur des Goules ressort à fond sur ce « Jigolo Har Megiddo ». Authentique ! Le public profite de ce moment blanc pour faire sa déclaration à Ghost, initiée par une personne qui se fait rejoindre : “We love you” !

 

Deux notes de piano suffisent pour annoncer le titre très calme qui suit: « Ghuleh/Zombie Queen ». Les cymbales ont bien servi sur celui-ci, le piano plus présent et mis davantage en avant que sur les autres (entre sonorité de piano, orgue électrique ou blues) fait se transformer le morceau en un véritable Blues/Rock’n’Roll pour la deuxième moitié et le public chante :

Zombie Queen, Zombie Queen, Black light guides you! Ghuleh… Ghuleh…”

 

Ce sacré frontman annonce la suite sous forme de devinette assez drôle “you know Paris, tonight you have something that no one else have, what’s the thing you have tonight?” La réponse (trop facile) : Ghoooooooost ! “And If You have ghost, what do you have?

(…) Malheureusement ce n’est pas une chanson sur nous, elle est sur la solitude”, c’est la reprise “If You have ghosts” de  Roky Erickson”.

Un moment d’applaudissement pour faire revenir les fantômes sur scène, Papa nous annonce que selon la « fashion » et leurs habitudes, ils terminent le set par le même morceau. Il s’agit d’un morceau à propos de l’orgasme féminin : « Deux devils orgasmant en même temps, vous aimez ça? Et si vous réussissez à le faire, vous deviendrez très populaires”. “Pendant des décennies, l’orgasme féminin était vu comme l’œuvre du diable… pour célébrer l’orgasme féminin, nous avons écrit un morceau sur l’orgasme, voulez-vous chanter une chanson sur l’orgasme au nom de Satan?” (Pendant ce temps le claviériste s’occupe les doigts en jouant quelques notes, attendant que Papa finisse son long speech d’au revoir). Et on se quitte sur un morceau, nous remerciant en français et nous donnant rendez-vous l’année prochaine « one last song about an orgasm, can you sing it loud ». Un au revoir avec un titre orgasmique, « Monstrance Clock », celui qui m’a fait aimer Ghost d’ailleurs !

Ils saluèrent le public une dernière fois, portant ensemble le drapeau de la France puis quittèrent la scène (un fan balance un cadre avec une photo en guise de cadeau que l’un des guitaristes a récupéré avant de partir).

En tout cas, pour promouvoir cet album, c’est bien réussi puisque le set contient 80% de ce dernier.

Difficile d’être brève en décrivant un sacré show de Ghost : ce Papa Emeritus III n’est pas qu’un frontman, c’est un sacré blagueur qui ne se prend pas du tout au sérieux, toujours à l’écoute de son public et très proche de celui-ci. Il pourrait à lui seul tenir un onemanshow, et fait son obsédé sexuel (parce que le mot sexe a été dit plus de 5 fois). Le son était PARFAIT, le jeu de lumières MAGNIFIQUE. Une chose est sûre, la Cigale est une salle PARFAITE pour un concert de Ghost ! Quelques perles du concert que certains ont ratées : c’est le Papa qui touche les fesses de l’un des Nameless Ghouls pendant que celui-ci était concentré sur son solo de guitare !

 

Setlist Ghost :
– Spirit
– From the Pinnacle to the Pit
– Ritual
– Con Clavi Con Dio
– Per Aspera ad Inferi
– Body and Blood
– Devil Church
– Cirice
– Year Zero
– Spöksonat
– He is
– Absolution
– Mummy Dust
– Jigolo Har Megiddo (accoustic)
– Ghuleh/Zombie Queen
– If you have Ghosts (Roky Erickson cover)

Encore:

-Monstrance Clock

Un grand merci à Olivier et Roger de Replica pour l’invitation et à Nous Production d’avoir permis cette date ainsi qu’à Ghost qui a assuré à merveille.

 

 

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1 Commentaire sur “Ghost + Dead Soul à La Cigale (Paris) le 07/12/2015”

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    Ghost + Dead Soul à La Cigale (Paris) 17/12/2015 | Soil Chronicles

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