T.A.N.K

Le 17 novembre 2015 posté par Bloodybarbie

Intervieweuse : Bloodybarbie

Interviewé : T.A.N.K

Suite à la sortie du nouvel et excellent album « Symbiosis » des parisiens de T.A.N.K (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/tank-symbiosis), nous nous sommes entretenus avec le groupe pour en savoir plus sur lui et sur cette nouvelle bombe atomique.

Pouvez-vous nous présenter votre line-up actuel ?

Il y a donc Raf Pener au chant, Nils Courbaron à la guitare, Clément Rouxel à la batterie, Olivier d’Aries à la basse et le petit dernier Charly Jouglet à la guitare.

 

Un petit retour vers le passé, pouvez-vous nous raconter l’histoire de la formation du groupe ?

Le groupe s’est formé en 2007 pour sortir un CD 2 titres, mais on a vraiment commencé à se développer en 2009, avec des concerts au Wacken Open Air et aux Metal Days, puis la sortie de notre premier album « The Burden of Will ». S’en est suivi un deuxième album en 2012, « Spasms of Upheaval », qui nous a permis de beaucoup tourner. On a notamment joué au Hellfest et au Motocultor. On vient tout juste de sortir notre troisième album, « Symbiosis », et on s’apprête à partir en tournée à travers l’Europe cet hiver avec Soilwork et HateSphere.

Comment s’est fait le recrutement du nouveau guitariste ? Pourquoi votre choix s’est porté sur lui ? (Au passage, je trouve votre audition sur vidéos superbe, est-ce que le choix était difficile ?)

On a tout simplement passé une annonce pour des auditions, la première se faisant sur Youtube. Ça nous a permis de nous rendre compte du jeu de guitare évidemment, mais aussi de l’appétence pour les nouvelles technologies (comme savoir s’enregistrer ou se filmer) sans oublier la motivation. Charly a pris le temps de faire (très rapidement) de jolies vidéos, ce qui montrait une réelle motivation de nous rejoindre. En plus, c’est un excellent compositeur, il a du charisme sur scène et c’est vraiment un mec super. Donc le choix n’a pas été très compliqué, il s’est rapidement imposé comme le guitariste idéal pour le groupe.

 

J’ai vu que vous serez en tournée avec Soilwork, comment avez-vous été choisi pour faire leur première partie ? C’est venu suite à votre collaboration avec Speed sur « Blood Relation » ?

Bien-sûr le feat. nous a aidés à appuyer notre candidature mais surtout notre agent booking est devenu celui de Soilwork pour la sortie de « The Ride Majestic », ce qui a clairement accéléré les négociations. On est vraiment très heureux de faire partie de cette tournée, c’est une formidable opportunité de faire connaître le groupe au plus grand nombre, et on va tourner avec un groupe dont on est tous très fans.

 

Pouvez-vous nous expliquer un peu votre clip « Blood Relation » assez glauque (l’histoire, le pourquoi du comment…) ?

L’histoire est partie de notre ami réalisateur Romain Segall (Crazy Shot). Il a toujours des concepts un peu barges ! Il est venu vers nous avec cette idée complètement barrée qui a clairement fait débat car il est vrai que c’est vraiment glauque… Du coup on s’est dit que la période d’Halloween était idéale pour le sortir (rires) ! Les paroles parlent des troubles bipolaires (psychose maniacodépressive)… Bon, je crois que si tu as regardé le clip, je n’ai pas besoin de te faire un dessin (rires). En tout cas, personnellement, j’en suis très content. Je sais qu’il doit choquer quelques personnes mais au moins il ne laisse pas indifférent.

 

Un autre clip en préparation ?

Pas tout de suite mais en revenant de tournée très certainement. Tout est une question de budget, or nous sommes autoproduits à 100%…

 

Pouvez-vous nous parlez du making of du nouvel album : le « concept » de l’album, j’entends par là l’aspect textes, l’intitulé de l’album et leur relation avec cette superbe pochette ?

Le titre de l’album s’est imposé de lui-même puisque les relations étaient devenues très compliquées entre nous et notre ancien guitariste. Donc on était vraiment en recherche de symbiose pendant la composition. La plupart des textes parlent de ces moments de doute ; c’est clairement notre album le plus sombre et le plus mélancolique.

On a envoyé la musique et les textes à notre graphiste, Rusalka Design, et il nous a sorti cette pochette. Je suis d’accord avec toi, je trouve qu’il a réalisé un travail formidable. Cet artwork, c’est la symbiose des pochettes de nos deux premiers albums, avec en plus tous ces sentiments forts qui nous ont animés pendant le processus créatif.

A quel point accordez-vous de l’importance aux paroles ?

C’est important pour nous mais évidemment surtout pour Raf puisque c’est lui qui les chante. C’est quelqu’un qui lit beaucoup et a un excellent niveau d’anglais, du coup ça lui permet d’écrire des textes que je trouve personnellement très travaillés. Écrire des paroles peut être un véritable exutoire, au même titre qu’un gros riff. On se sert des textes pour vider ce qu’on a en nous, ce qu’on n’ose pas forcément dire dans la vie de tous les jours.

 

Comment se passe la composition au sein du groupe ? Est-ce que vous faites beaucoup de répètes ou vous travaillez à distance chacun de votre côté et quelques répètes avant tournée/concerts ?

On répète beaucoup ! C’est clairement une source de stress et une grosse dose de travail mais on préfère composer ensemble. On travaille en démocratie, ce qui prend forcément plus de temps que si nous avions un leader qui écrit tout de A à Z. Sur le dernier album, notre guitariste Nils Courbaron a pondu la majorité des riffs, mais certains ont ramené des compos quasiment terminées, ou simplement des idées. Tout le monde a participé.

 

Quelles étaient les difficultés rencontrées lors de la réalisation de cet album ?  Combien de temps avez-vous mis pour sa composition et son enregistrement ?

La composition de l’album a débuté pendant la dernière tournée, mais les différends internes ont pas mal retardé le travail. Disons que nous avons passé à peu près 1 an sur la composition et un peu plus d’un mois sur l’enregistrement. Il s’est ensuite passé pas mal de mois entre la fin du mastering et la sortie, tout simplement pour la préparer du mieux possible.

 

La musique, pour vous, c’est plus pour le fun ou pour l’ambition et être reconnu dans la scène métal internationale ?

Mon but n’est évidemment pas de paraitre prétentieux mais très clairement notre ambition a toujours été de faire monter le groupe le plus haut possible. Cette tournée européenne avec Soilwork est la suite logique de notre développement. On a tous fait de très gros sacrifices personnels et financiers pour en arriver là, et on espère évidemment qu’il y aura des retombées positives. Maintenant on ne ferait pas tous ces sacrifices si ce n’était pas pour faire un truc fun de nos vies, quelque chose qui sorte de l’ordinaire.

 

Quelle est votre audience la plus importante en excluant la France ?

D’abord, les Etats-Unis qui représentent 18% de nos ventes numériques, puis l’Allemagne et le Royaume-Uni. Evidemment, les Etats-Unis sont un plus gros marché, mais il est aujourd’hui trop cher et trop compliqué pour nous d’y tourner. On préfère avancer pas à pas, en allant d’abord chez nos voisins les plus proches !

 

Quelle est la tournée européenne qui vous a marqué le plus ? Quelques anecdotes sympas dont vous vous rappelez ?

Les dates en Belgique sont toujours de grands moments, car les gens y sont vraiment très accueillants. Maintenant c’est forcément nos dates au Wacken Open Air, aux Metal Days et au Basinfirefest en République Tchèque qui nous ont le plus marqués ! Il y a trop d’anecdotes… le fermier avec son tracteur qui vient extraire notre van de la boue aux Metal Days, notre chauffeur de bus fou en république tchèque qui a failli nous tuer, la rencontre avec Phil Anselmo complètement WTF aux Metal Days… Vivement qu’on revive ce genre de moments !

 

Comment s’est passé cette campagne de crowdfunding ? Pourquoi avoir eu recours à ce moyen ? Pensez-vous le refaire pour un prochain album ?

Le crowdfunding est une pratique très répandue aux Etats-Unis, un peu moins en France même si des groupes comme Klone ou des artistes plus mainstream ont ouvert la voie. T.A.N.K est autoproduit à 100%. Or, développer le groupe à l’étranger nécessite beaucoup de moyens. On est au troisième album et, malheureusement, nos finances ne sont pas illimitées. On a mis toutes nos économies dans le groupe, on avait donc besoin de ce coup de pouce du public afin d’aller plus loin.

On aurait adoré avoir un gros label qui nous aide financièrement… Malheureusement, la crise du disque fait que ce genre de deal n’existe quasiment plus. On a donc vendu nos digipacks aux fans et l’argent nous est revenu directement, sans intermédiaire inutile qui se gave. Je pense que l’on refera une campagne, oui ; c’est une véritable nécessité aujourd’hui : aucun groupe autoproduit ne peut y échapper à moins d’avoir gagné au Loto.

 

Être sous label est-il plus une contrainte qu’un grand avantage ? Pourquoi ne pas avoir tenté un grand label comme CMR ou Nuclear Blast ? Et pourquoi Symbol Muzik / Believe Digital pour cet album : est-ce juste un moyen de distribution européenne (comme ce n’est pas du tout un label connu, je n’en ai jamais entendu parler, personnellement) ?

Déjà, il faut bien se rendre compte du nombre de très bons groupes sur la scène internationale. La concurrence est rude et nous n’avons pas assez tourné à l’étranger pour intéresser un très gros label type Nuclear Blast. Les autres offres de labels que nous avons reçues n’étaient pas du tout en phase avec la réalité du marché. Certains demandent aujourd’hui aux groupes de payer pour rentrer sur leur label. C’est insensé !

On préfère donc agir nous-mêmes en nous entourant de prestataires solides pour la promo et la distribution. Believe Digital est un gros réseau de distribution numérique internationale, et Symbol Muzik est une toute petite structure qui nous aide à distribuer l’album au format CD. Nous avons une très bonne distribution en Allemagne notamment avec Edel, qui s’occupe entre autres d’Angra, Baby Metal, Tarja Turunen, Dragonforce

 

Quel était le point déclencheur du succès de T.A.N.K ? Une tournée en particulier ?

Tu sais, le succès reste quelque chose de relatif. Notre notoriété, on la construit jour après jour depuis notre premier concert donné dans un bar à Melun, jusqu’aux planches du Hellfest et cette tournée avec Soilwork. C’est un mix de travail, d’investissement personnel extrême et d’une pointe de chance : celle d’être tombés les uns sur les autres et d’avoir réussi à créer un groupe solide tous ensemble.

 

Que pensez-vous de la scène death mélo française ? Pouvez-vous nous citer quelques groupes français de death mélo que vous appréciez particulièrement ?

Pour être franc, je n’en connais pas beaucoup ! Il y a évidemment No Return qui sont les piliers du genre en France et avec qui nous n’avons, malheureusement, partagé la scène qu’une seule fois. Je peux aussi citer Oreskah, un jeune groupe très prometteur.

 

Qu’avez-vous pensé du nouvel album de Soilwork ?

Personnellement, je l’ai trouvé très bon, même si je garde toujours une affection particulière pour The Panic Broadcast. En tout cas, pour moi, The Ride Majestic est leur album qui demande le plus d’écoutes pour être apprécié à sa juste valeur.

 

Quels sont vos projets pour 2016 ?

Essayer de faire fructifier tout le travail entrepris en 2015, avec – on  l’espère – de belles dates françaises, et pourquoi pas une nouvelle tournée en Europe… On a déjà commencé à travailler sur le quatrième album ; Charly et Nils sont chauds bouillants, ça s’annonce hyper prometteur. Donc je pense qu’on va commencer à bosser sur tout ça courant janvier !

 

Merci de nous avoir accorder cette interview, on se verra certainement au concert de Soilwork !

Merci à toi pour cette interview, au plaisir de te croiser ainsi que les lecteurs de Soilchronicles. Nos prochaines dates françaises en headliner sont le 14 novembre à Château-Thierry, le 21 novembre au Havre, le 12 décembre à Liévin, et les 14 décembre (Trabendo), 18 décembre (Limoges) et 19 décembre (Lyon) avec Soilwork et HateSphere !

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