PHILM

Le 18 avril 2015 posté par Metalfreak

Intervieweuse : Bloodybarbie

 

En ce jour, lors de leur passage à paris pour un concert  au Glazart le 08/03/2015, nous avons l’honneur de rencontrer et de s’entretenir avec un des meilleurs batteurs du métal, monsieur Dave Lombardo accompagné de son bassiste Pancho Tomaselli, qui vont nous donner plus de détails sur leur groupe PHILM fondé en 2010 et leur deuxième et nouvel album « Fire From The Evening Sun » sorti en septembre 2014.

Roger m’avait averti que Dave ne veut aucune question sur Slayer.

On me dit que j’ai vingt minutes, alors que j’ai cent questions pour Dave.

Mission impossible !

 

Bloodybarbie: Salut Dave, ne t’inquiète pas je ne vais pas te parler de Slayer, je n’ai jamais aimé ce groupe, désolée.

Dave : ça me va parfaitement !

 

Bloodybarbie: En tout cas vous nous avez porté chance, vous avez ramené le soleil avec vous, comme sur votre pochette, car il a fait mauvais temps toute la semaine. Le soleil vous sourit dites-donc !

Dave: Quand on était à New York (où on a fait 5 concerts), et il y avait une sacrée tempête, un vrai temps de merde lorsqu’on a pris l’avion pour quitter New York, on la voyait s’estomper. On arrive à destination où on devait enregistrer de la musique là-bas pour notre nouvel album et là rebelote, la tempête nous a suivis !

Regarde, Pancho est excité d’être à Paris car son grand père est né ici. Il était engagé dans l’armée c’est pour ça qu’il a pu avoir un passeport français d’ailleurs.

 

Bloodybarbie : Vous travaillez déjà sur un nouvel album ?

Dave : Non ce n’est pas pour PHILM, c’est notre autre projet qui s’appelle PHILM Noir, ce n’est pas du métal. C’est de la basse qui claque, batterie, piano, saxophoniste… Plutôt punk, très rapide avec une basse jazzy. C’est du bebop métal.

Jerry ne joue pas du jazz traditionnel mais plutôt de la musique de chambre ou de la musique avant-garde mais il se débrouille bien.

 

Bloodybarbie : Vous l’avez enregistré en un jour ?

Pancho: Oui, un seul jour pour enregistrer 19 morceaux haha. On avait un crénau de 6h au studio, et pendant 4h on ne faisait que jouer et improviser ces 19 morceaux. Jerry l’appelle “L’araignée sur la fenêtre”. On a commencé à jouer, en ayant cette image d’araignée qui nous a beaucoup inspiré (rires).

 

Bloodybarbie : l’idée de ce deuxième groupe PHILM Noir vous est venue après PHILM?

Pancho : Je jouais avec un saxophoniste, et en travaillant avec lui je savais. J’ai ressenti une  certaine magie. Je me suis dit qu’on devait travailler avec lui. Ça m’a donné envie de faire quelque chose dans ce style et c’est venu naturellement. Et voilà qu’on va sortir un album complètement improvisé et enregistré en bloc en seulement six heures.

Dave : Une semaine plus tard nous sommes aller jouer dans un club à New York et on a joué deux sets de musique complètement improvisés. Certains étaient plutôt heavy, d’autres plus punk ou jazzy, un vrai bordel. C’est tellement bien de se laisser aller comme ça.

 

Bloodybarbie : Je suis curieuse de savoir comment PHILM est né.

Dave : j’ai rencontré Jerry en 1999, il était pour moi un musicien unique. En fait en 1995, on faisait des sessions batterie (drums clinic) avec d’autres artistes comme Korn, Spine Chain, Coal Chamber. Lorsque j’ai rencontré Jerry, j’ai trouvé que c’était un guitariste différent des autres qui avait son propre son, rien à voir avec le metal. Lorsqu’on a commencé à travailler ensemble on n’avait pas encore de bassiste, et je m’en suis pas trop occupé. J’étais trop pris par Testament, Slayer, Fantomâs… Et on a perdu contact Jerry et moi.

En 2010, j’ai appelé Jerry pour lui proposer de reformer le groupe et on n’avait toujours pas de bassiste. Et ce monsieur, Pancho est venu vers mois 4-5 ans plus tôt lorsque je donnais une session batterie. Il m’avait donné sa carte avec son numéro. J’ai essayé de le rechercher, je n’avais pas retenu son nom, je ne savais rien de lui. Puis j’ai cherché sur youtube et j’ai trouvé une video de lui en train de faire un solo, puis il a commencé à jouer une chanson que j’aime beaucoup “sunchine for your love”. C’est là que je me suis dit “c’est lui que je veux” (rires). Celà dit, ça ne me renseignait toujours pas sur son nom.

Je suis allé à un magasin de musique, je leur ai dit que je voudrais être en contact avec le bassiste du groupe War que j’aime beaucoup d’ailleurs.

Pancho: J’étais fan de Dave depuis que j’étais gosse, comme tout fan de Slayer et d’autres grands groupes comme Iron Maiden. Et c’est mon frère qui habite au Venezuela qui m’a dit: « va voir Dave, il donne une session batterie à tel endroit telle date, et il parait que l’un de ses groupes influences était ton groupe, War ». J’étais bien surpris ! J’ai regardé le journal et j’ai vu que Dave venait bel et bien donner des cours ce jour-là.

Deux ans plus tard, ma fille est née, et je me suis toujours dit que lorsque j’aurais un enfant je lui achèterais un t-shirt Slayer et un pantalon militaire. Je l’ai donc habillée de la grenouillère Slayer et deux jours plus tard il m’a appelé au téléphone. Je me suis réveillé un jour, j’ai allumé mon tel et je suis tombé sur ce message vocal de Dave: “Salut mec c’est Dave Lombardo, je voudrais que tu joues dans mon groupe PHILM, voilà mon numéro, rappelle moi dès que tu peux”. J’étais tellement excité que j’ai effacé le message. J’étais énervé, j’ai crié…

Je suis allée voir quelqu’un qui travaille chez un label et je lui ai dit: “débrouille toi mais trouve moi le numéro de Dave”. On s’est appelés et on s’est rencontrés, je lui ai demandé s’il aimait manger du porc, car j’adore le porc.

Dave : Oui on adore le porc tous les deux haha. On joue ensemble depuis 2010. Cinq ans déjà, on a deux albums, on fait beaucoup de concerts et on voudrait en faire plus, juste continuer à jouer.

 

Bloodybarbie: C’est donc votre premier concert en tant que tête d’affiche ?

Dave: Oui tout à fait, on va se faire une bonne partie l’Europe : Angleterre, Irlande, Allemagne, Pologne, Suisse, Italie, …

En fait on n’a pas de roadies, ni manager, juste trois personnes. Je trimbale mon PC, ma batterie, ils font de même avec leur matos. On se déplace entre les gares, avions….C’est une autre façon de faire des tournées. On voulait montrer au monde que c’est faisable, c’est difficile certes, très difficile, mais pas impossible.

 

Bloodybarbie : vous auriez pu ramener vos femmes pour vous aider

Pancho: Oui mais ça coûte de l’argent (rires). Ce que je veux dire, c’est que vous pouvez être indépendants et faire plein de choses, pas besoin de signer et avoir deux ou trois manager et des roadies…

Dave: Il faut commencer comme ça, se construire en étant indépendant.

 

Bloodybarbie : Concernant votre méthode de composition, vous travaillez donc avec la méthode jam ?

Dave: On improvise et on enregistre l’improvisation. On va manger, prendre un café puis on revient on prend nos instruments, on appuie sur ‘enregistrer’ et on se laisse aller.

Pancho : moi je le vois comme trois créateurs, trois personnes qui façonnent une seule et même pièce. C’est un tout,  personne n’est plus important que l’autre.

 

Bloodybarbie : Qui se charge des paroles ?

Pancho : c’est Jerry, c’est lui le génie des textes.

 

Bloodybarbie : et qu’est-ce qu’il avait dans l’esprit pour sortir un titre d’album pareil ?

Pancho: Ce n’était pas le titre initial…

Dave : Oui, l’album s’intitule “Magistry” qu’il a pris d’un des morceaux qui était très fort.

Pancho: J’ai demandé à ce qu’il le change car je ne pouvais pas bien le prononcer (rire) avec mon accent latino. Puis il m’a expliqué que c’était l’histoire sur des sorcières brûlées. Parfois, je lui demande “mais ça veut dire quoi ces textes ?” et il me répond “ne cherche pas trop à comprendre, imagine ce que tu veux”.

 

Bloodybarbie: vous devriez faire gaffe, car on comprend quand c’est du chant clair, pas comme le death ou le black (ou d’autres musiques growlés) ou vous pouvez raconter n’importe quoi, on ne comprendra pas tout.

Pancho : on n’aime pas les musiques qui crient, on aime les musiques sur lesquelles vous pouvez chanter. D’ailleurs, on a remarqué que notre public est constitué de beaucoup de femmes contrairement aux concerts de métal habituels.

Dave : dans les concerts de Slayer je n’ai jamais vu de filles (rires).

 

Bloodybarbie : Ce que j’aime chez PHILM c’est le jeu de basse qui ressort bien.

Pancho: ah j’ai dû me battre avec l’ingénieur son pendant le mixage pour la faire sonner comme ça, c’était un véritable combat. La clé pour ça c’est de jouer dans les faibles fréquences, pas besoin d’une basse à 6-7 cordes. Une technique à la funk vu que j’en ai joué pas mal.

 

Bloodybarbie: d’ailleurs PHILM veut dire quoi ?

Dave : On pourrait inventer une histoire (rire). En fait quand vous écoutez PHILM, c’est une musique visuelle je dirais, cinématographique. Jerry joue avec un certain grain qui s’apprécie visuellement en plus de son jeu de guitare.

 

Bloodybarbie: vous connaissez le groupe qui fera la première partie de ce soir, The Lumberjack Feedback ?

Dave : non, je n’ai jamais entendu parler d’eux. Ils ont deux batteurs et leur musique semble bien, ça va être intéressant ce soir.

 

Bloodybarbie: Des anecdotes concernant cet album ?

Dave : Notre amitié est en granit, pas de tension dans ce groupe et je pense que les fans le ressentent quand ils nous voient jouer, se parler sur scène, rigoler ensemble, nous sommes vraiment décontractés sur scène.

 

Bloodybarbie : Dave, n’es-tu pas frustré de jouer sur une petite batterie ?

Dave : Non, je l’adore ! J’aime bien une simple pédale grosse caisse, je joue également sur le même plan sur scène que Jerry et Pancho.

Pancho : c’est drôle de voir Dave jouer sur cette batterie, alors que d’habitude il est en hauteur avec une énorme batterie, et loin du public. Avec PHILM, il est juste devant vous en train de jouer avec une simple batterie, pas de double (rires).

Dave : Je me sens tellement près des fans, c’est génial !

 

Bloodybarbie : Dave, as-tu des conseils à donner aux débutant à la batterie ?

Dave : faites une sélection d’une dizaine de morceaux et apprenez à les jouer jusqu’à les maitriser à la perfection. Je conseillerais par commencer par des chansons d’AC/DC.

 

Bloodybarbie : c’est un peu chiant à jouer à la batterie, trop monotone !

Dave : oui mais si vous ne savez pas faire ça pendant cinq minutes, vous ne pouvez jamais bien jouer. Il faut commencer par le plus simple. Par exemple le morceau “Let There Be Rock”, il faut commencer par ça. Jouez-le à fond, sentez-le, puis jouez sur le morceau dépourvu de sa batterie. Et enfin jouez-le sans musique, juste vous et votre batterie, et entraînez-vous tous les jours. Surtout n’oublier pas votre casque d’isolation phonique sinon vous deviendrez sourd.

 

Hélas, nous avons été interrompu car d’autres interviewer attendent, même si Dave, Pancho et moi nous avions entretenu une discussion bien sympa qu’on avait du mal à s’arrêter. Je n’aurais pas posé mes centaines de questions finalement, je me suis juste laissé emporter par une discussion qui a donné ce que vous venez de lire.

Live report du concert le même jour de l’interview: http://www.soilchronicles.fr/reports/philm-the-lumberjack-feedback-au-glazart-le-080315-paris

Facebook ; https://www.facebook.com/PHILMOfficial

 

 

 

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1 Commentaire sur “PHILM”

  1. pingback pingback:
    Posté: 17th Nov 2015 vers 13 h 34 min
    1
    PHILM + DDent + 11 Paranoias au Glazart (Paris) le 21/09/2015 | Soil Chronicles

    […] Et pour en savoir plus sur PHILM, voici l’interview du groupe lors de leur passage à Paris en Mars 2015 : http://www.soilchronicles.fr/interviews/philm […]

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