Letters From The Colony

Le 7 mars 2018 posté par Bloodybarbie

Interviewé : Jonas Sköld (batteur)

Intervieweuse : Bloodybarbie

 lftc

 

Suite à la sortie du premier et très bon album « Vignette » du groupe suédois Letters from the Colony (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/lettersfromthecolony-vignette), nous avons eu le plaisir d’interviewer Jonas Sköld à la batterie.

Peux-tu nous raconter l’histoire du groupe ?

L’histoire  a commencé lorsque Henrik, le fondateur du groupe (précédent batteur) et Max (le chanteur) et moi-même avons jammé ensemble pendant une répétition. J’étais au poste de guitariste pendant les trois-quatre premières années ensuite je suis passé à la batterie.

Quelques semaines plus tard, Sebastian nous a rejoints à la guitare et on a commencé à jouer quelques reprises. De Sebastian et moi, chacun d’entre nous pensait que l’autre était meilleur et on s’entrainait tous les jours pour être meilleur que l’autre. Cela nous amené à progresser très rapidement en partant de très loin pour arriver à un niveau décent.

Sebastien, Henrik et moi avons commencé à écrire quelques morceaux qu’on a enregistrés plus tard et qu’on a sortis sur un premier EP. Johan (le guitariste actuel) et Alexander (le chanteur actuel) jouaient ensemble dans un groupe à cette époque, qui par chance a splitté alors qu’on avait besoin d’un bassiste : on a récupéré Johan au plus vite. On voulait un très bon bassiste et on avait le meilleur guitariste aux alentours à ce moment-là. Alors on a écrit d’autres morceaux et sorti notre deuxième EP. D’ailleurs, les deux EP ont été mixé par Alexander. Un aprem, on a appelé Alexander et on lui a demandé : « Peux-tu assurer un concert, genre demain ? » sans avoir fait la moindre répète avec lui, il a accepté et a super bien assuré le concert ; il faut dire qu’il connaissait très bien les morceaux pour les avoir lui-même mixés.

Pourquoi avoir choisi Letters from the Colony comme nom de groupe ?

Quand l’heure était venue pour choisir un nom de groupe, on était tous d’accord sur le fait qu’on ne voulait pas un nom typiquement metal comme  “Black Blood of the Fire Demon”, “Sever the Pale” ou “Dark Forks of Microwaves”. Il y a chanson folklorique suédoise très connue intitulée “Brev från kolonien” qui se traduit par “Letters from the Colony ‘’… On a trouvé que ça sonnait différemment et on a tous approuvé. Je ne pense pas que vous pouvez deviner quel genre c’est juste avec ce nom, et j’aime l’idée !

Quelles sont vos histoires avec le Metal ?

J’ai fait de la musique depuis le jour où j’ai commencé à marcher. J’ai pris très peu de cours dans ma vie, quasi autodidacte. Letters from the Colony est mon premier vrai groupe.

Sebastian jouait un peu de guitare avant de rejoindre ce qui allait devenir LftC mais rien de sérieux.

Johan était guitariste dans un groupe nommé “Among the Debris” avec Alexander.

Alexander jouait dans “Among the Debris” et d’autres petits groupes était ingénieur son de profession pendant quelques années.

Emil jouait dans un groupe avec Max (le premier chanteur de LFTC) et on a rejoint LFTC quand leur précédent groupe a splitté.

Comment avez-vous obtenu une signature avec Nuclear Blast ?

Aucun autre label n’était plus intéressant pour nous. C’était soit avec eux ou en autoproduction. Ca a mis deux ans entre le moment où on les a contactés et le contrat avec eux. On a enregistré et mixé l’album nous-mêmes ainsi que réalisé les clips (pas ceux qui sont publiés, mais d’autres qu’on publiera à l’avenir). On a essayé de faire le maximum qu’on pouvait faire seuls. Nuclear Blast appréciait notre musique, mais le moment n’était pas le bon. On n’a pas abandonné et finalement, un jour on a reçu une réponse, un OUI ; c’était une belle journée !

On entend une grande référence à Meshuggah dans votre musique (voire mieux qu’eux si je parle de leur dernier album), avez-vous été influencés par leur musique ?

Obzen est dans mon top 10 des albums. J’apprécie vraiment ce qu’ils font mais je voulais faire mieux. Quand on écrit notre musique, on essaie au maximum de s’affranchir de nos influences mais en pratique c’est impossible ou très difficile. Quelque part, vos influences dictent ce que vous composez. J’aime Meshuggah mais je pense qu’ils sont un peu… « noir et blanc », et je veux composer en couleurs.

J’ai lu que vos textes sont autour de la planète Terre et les sujets environnementaux, quelle est votre philosophie sur le sujet ?

Je ne pense pas être la meilleure personne avec qui aborder les thèmes et les sens profonds. Je ne suis qu’un batteur, je suis donc naturellement concentré sur des choses plus sophistiquées comme des blasts et polyrythmie. Blague à part, les textes traitent de beaucoup de problèmes de la société actuelle et de l’environnement, mais on n’est clairement pas engagés politiquement ou dans le genre. Pour citer Alexander, l’auteur des textes : “It’s not an exhortation for us to better ourselves, but rather a nihilistic observation.” [ce n’est pas une incitation à nous améliorer mais plutôt une observation nihiliste]

L’artwork semble décalé d’avec votre style musical, mais je ne suis pas sûre de bien comprendre la symbolique de la présence d’un renne dessus, peux-tu nous en dire davantage ?

Nous avons eu la même approche pour la pochette que pour le nom du groupe. On voulait quelque chose de marquant et mémorable, et je trouve que c’est plutôt réussi. La pochette est assez repérable quand vous passez vite fait sur une page où elle est présente. Le renne de l’artwork, tout comme celui sur le CD, est un symbole de la beauté de la nature qui nous consumera tous si l’on continue sur la pente descendante que l’on est en train de prendre.

Quelle était la partie la plus difficile concernant cet album?

C’est le premier album que je sors donc je n’ai aucun point de comparaison, mais le point le plus difficile était le fait qu’on n’avait aucune expérience et on ne savait vraiment pas faire certaines choses. Par chance, Nuclear Blast nous a beaucoup aidés.

Pourquoi “Vignette” comme intitulé d’album ?

C’est une métaphore pour une image de la nature comme une vignette qui entoure l’humanité. On se regarde trop le nombril pour voir plus loin. On vit comme si les ressources étaient infinies, avec cette « image d’Epinal » en tête, jusqu’à ce que tout se consomme et la société s’achève. Mais que se passera-t-il lorsque nous seront partis ?

Le titre éponyme est impressionnant (et dure 12 minutes), qui est le mystérieux saxophoniste ?

C’est tout simplement Sebastian notre guitariste qui a fait le son du saxo mais ce n’est pas un vrai. Sebastian a utilisé un plugin qui convertit les sons de sa guitare en midi et un émulateur l’a transformé en son de saxo.

Combien de temps avez-vous mis à composer un tel album ?

L’album contient quelques nouveaux morceaux et d’autres plus anciens des EP. J’étais très impliqué dans les anciens morceaux mais les plus récents ont été écrits par Sebastian. La créativité et l’inspiration sont imprévisibles. Quand une bonne idée apparait, ça ne prend pas beaucoup de temps de composer un morceau. Ce qui prend le plus de temps, c’est l’intervalle entre les idées de bons morceaux.

J’ai vu passer le nom du grandiose Peter Tägtgren, quel a été son rôle dans l’album ?

Il n’a rien à avoir dans l’album lui-même mais il a dit un ou deux mots sympa à notre encontre à Nuclear Blast et nous a aidés de par son expérience lorsqu’on a commencé à négocier avec Nuclear Blast.

Avez-vous fait beaucoup de concerts dans votre carrière ? Est-ce stressant de jouer une musique aussi complexe sur scène ?

On a joué l’album en entier pour les amis et les familles il y a un an juste avant de préparer la signature avec Nuclear Blast, les clips… Ca ne nous stresse pas vraiment car c’est avant tout un challenge amusant et c’est pour ça qu’on le fait ! On n’a que quelques dates cette année mais pas de tournée complète. Nos vœux seraient de jouer en tant que groupe support et accompagner dans plein de festivals.

Combien de temps vous répétez ?

Deux fois par semaine quand on n’a pas de concerts à préparer, sauf pendant les vacances de Noël. C’est très important de répéter aussi fréquemment que possible pour ce genre de musique sinon on perd vite en technique et ça sera plus dur de se récupérer.

Comment s’est passée la collaboration avec Jens Borgen ?

Jens a fait le mastering de l’album et on a fait tout l’enregistrement et le mixage nous-mêmes dans un studio de répète. On a commencé à enregistrer la batterie en 2015 mais quand on a commencé les guitares rythmiques, on s’est rendu compte que le rendu de la batterie ne collait plus. Donc, on a upgradé notre équipement et on a ré-enregistré la batterie pour chaque morceau en 2016. C’était un processus très long mais maintenant qu’on a eu une première expérience, le deuxième album sera plus facile que celui-là.

Est-ce que l’un d’entre vous joue encore dans d’autres groupes ?

Jonas et moi avons joué dans October Tide pendant deux ans. Alexander et moi sommes les nouveaux membres de The Night Time Project (avec les membres d’October Tide), et Sebastian est bassiste d’un groupe nommé In Mourning.

Quelle est votre philosophie de la musique ?

La « bonne musique », c’est une bonne musique, indépendamment du genre. C’est le même principe pour la mauvaise musique.

Êtes-vous endorsés ?

Je suis endorsé par Artbeat Drumsticks. Sebastian par Caparison Guitars, Lundgren Pickups, Steinberg et Voodoo Lab. Sebastian joue sur Caparison Brocken 7 FX-WM, Johan joue d’une ESP Horizon 7 et Emil joue sur une basse 5 cordes Dingwall Combustion.

Choisissez trois mots pour résumer “Vignette”

Argent, Lamborghini et Biltema-korv.

 

 

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