Zornheym – Where Hatred dwells and Darkness reigns ...

Le 5 octobre 2017 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Bendler (Vocals)
  • Zorn (Guitars)
  • Scucca (Guitars)
  • Angst (Drums)
  • TBA (Bass)

Style:

Symphonic Black Death Metal

Date de sortie:

15 septembre 2017

Label:

Non Serviam Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10 

« Incidis in Lyssam cupiens vitare Charybdim », déformation d’une citation de l’Alexandréide, Gautier de Châtillon, sur Charybde et Scylla.

Il y a des occasions dans une vie qui ne se refusent pas, qui nous tombent tout cru dans le bec et ne laissent place à aucune contestation. Ainsi, lorsque la possibilité de chroniquer le premier album du groupe Zornheym, groupe suédois dirigé par l’ancien guitariste de Dark Funeral m’échut, j’ai tout de suite cherché à comprendre quelle thématique ce cher monsieur Zorn allait vouloir explorer. La pochette du CD ne laissait place à aucun doute : ce serait (conditionnel oblige) la Folie. Oh ! Que Lyssa m’en garde, j’allais à nouveau explorer son vaste temple de la folie furieuse (nota bene : Lyssa est la déesse de la folie furieuse chez les Grecs).

C’est tout naturellement et avec l’aide d’une gentille personne (faut le dire) que j’ai commencé par regarder leur clip du morceau « The Opposed », première chansonnette de l’album Where Hatred dwells and Darkness reigns, titre qui sonne vraiment bien à la prononciation. Que ma curiosité ne fut pas piquée si je puis dire, car le clip est raccord avec la pochette et présente un décor d’hôpital psychiatrique – qui fait plus asilaire d’ailleurs, donc à une époque reculée. Cependant, au premier ressenti, j’ai été un peu blasé parce qu’encore une fois, pour la énième fois de l’histoire de la musique, un groupe montre le fameux cliché de la double personnalité avec ce personnage qui dissimule une sorte de visage au niveau de sa nuque tout au long du clip et, malgré ses efforts, ce dernier prend le dessus et est dépeint sous la forme d’un masque monstrueux.

Bon je ne vais pas m’étendre plus sur le clip, ce n’est pas le sujet principal. Néanmoins, l’enjeu était devenu de taille et il me fallait découvrir les facettes du groupe Zornheym d’un peu plus près après ce primo constat. Pourquoi ? Parce que je travaille depuis le début de ma carrière en psychiatrie et que, depuis toutes ces années (cinq ans, excusez ma vieillesse, hein), j’ai fait le constat suivant : pratiquement chaque fois qu’un groupe tente de parler de folie, maladie psy et autres joyeusetés de ce genre, c’est toujours décevant. Frustrant même ! Car ces groupes réduisent la psychose au schéma « c’est une double personnalité, une gentille et une méchante ». A l’inverse, certains groupes sont surprenants de vérité comme l’album Psychogrotesque du groupe Aborym ou notre Benighted national dont le frontman bien connu Julien Truchan travaille en tant que soignant en psychiatrie.

Et en fait, il y a les autres et Zornheym. La pochette montre des comptes-rendus médicaux assez fidèles aux modèles d’antan, l’expression d’une souffrance et d’une noirceur qu’on retrouve dans le livret dans un style graphique mi-dessin, mi-photos. Et c’est un excellent point parce que, si on devait résumer en un mot le ressenti de chaque patient, on se réfèrerait au mot « souffrance », tout simplement. Pas de chichis, pas de côté obscur. Non, que de la souffrance.
Ensuite, les textes m’ont tout de suite fait penser au livre 4:48 psychose, écrit par une célèbre dramaturge anglaise, Sarah Kane, qui retranscrit dans son livre toute sa douleur psychique par des mélanges de courtes phrases, d’apartés qui font croire à des voix terrifiantes dans la tête, des alternances de textes en anglais, en latin, de néologismes même… Alors, là, je dois dire que je n’ai été qu’admiration devant la qualité d’écriture des paroles : un vrai travail de parolier qui cherche à se rapprocher le plus parfaitement possible de la réalité, et je jubile devant ce rendu qui sonne juste. Bravo ! (j’ai réellement applaudi)

Passons à la musique. D’emblée, ce qui saute aux oreilles, c’est le mastering qui sonne de manière bluffante comme l’album Puritanical Euphoric Misanthropia de Dimmu Borgir mais sans les orchestrations oppressantes. L’autre excellent point consiste en l’usage intelligent des orchestrations justement, car, contrairement à certains groupes, les parties orchestrales sont plus épurées et sonnent moins philharmoniques. Il y a une insistance plus portée sur l’utilisation d’instruments à cordes frottées (violons, violoncelles, etc.) ce qui ajoute à la puissance des parties guitares et le groupe ne parait pas vouloir mettre en avant un côté symphonique qui prendrait le risque d’être de trop. J’en profite pour répéter que, NON, le groupe n’est pas semblable à Fleshgod Apocalypse, comme j’ai pu le lire sur certaines chroniques… Quelquefois, on retrouve des parties ambient isolées mais qui amènent une angoisse très dérangeante (l’angoisse est d’ailleurs un des grands symptômes des maladies psy, donc encore une fois une bonne cohérence dans ce concept album). Les parties metal sont bien assemblées, avec des alternances de moments rythmés et de blasts bien costauds. Les solos sont très prenants, donnant la part belle aux parties mélodiques, ce que j’adore !
Seule petite déception, le manque de compositions en tant que tel car il y a un morceau sur deux du CD qui peut être nommé « composition metal », l’autre moitié étant de courts morceaux « de pause » si je puis dire ainsi… ce qui conforte mon idée qu’il s’agit d’un EP camouflé.

Finalement, ce CD ne m’étonne guère de Zorn car, si l’on se souvient bien du temps de Dark Funeral, il y avait ce clip particulièrement violent et noir du morceau « My Funeral » où l’on retrouvait cette idée de maladie psy, de souffrance intérieure, le tout se terminant dans un suicide fracassant. Ce morceau était cohérent avec la brutalité de Dark Funeral, et le projet Zornheym est tout aussi cohérent avec un Metal moins violent, plus torturé et plus sombre et donc, un concept autour de la folie qui est un choix judicieux.

J’adore, tout simplement ! Ce CD pose les prémices d’un Metal qui se veut moins grandiloquent sur les parties symphoniques, donnant un équilibre entre Metal et instruments orchestraux, et je trouve cet équilibre largement bienvenu tant les groupes symphoniques avaient perdu cet équilibre, laissant la grosse part du gâteau au symphonique et omettant le Metal. On sent un vrai professionnalisme dans ce premier skeud, un vrai travail de recherche sur comment insuffler la meilleure musique possible et c’est très plaisant. Et croyez votre serviteur, si ce CD n’était pas gagné d’avance sur le concept de maladie psy, il remporte haut la main le suffrage de meilleur CD symphonique de cette fin d’année ! Si vous n’avez pas encore écouté Where Hatred dwells and Darkness reigns, je vous conseille vivement de vous dépêcher !

Tracklist :

1. The Opposed
2. Subjugation of the Cellist
3. A silent God
4. Prologue to a Hypnosis
5. Trifecta of Horrors
6. … and the Darkness came swiftly
7. Whom the Night brings…
8. Decessit Vita Patris
9. Hestia

Site officiel : https://zornheym.com
Facebook : https://www.facebook.com/zornheym/
Twitter : https://twitter.com/zornheym
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UC4eqbI … 5TC3t5HRYQ

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