When Icarus Falls

Le 12 mai 2014 posté par Lusaimoi

Line-up sur cet Album


  • Diego Mediano : chant
  • Luis Cordeiro : guitares
  • Yann Cottier : guitares
  • Claude Humbert-Droz : basse
  • Xavier Gigandet : batterie, clavier

Style:

Postcore

Date de sortie:

Février 2014

Label:

Autoproduction/Black Wave Promotion

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10

 

Rien qu’à son nom, When Icarus Falls évoque une promesse. Celle d’une atmosphère liée à l’origine de ce patronyme. Icare, pour tous ceux qui auront été à un moment de leur vie intéressé ou confronté à la mythologie grecque – ou qui auront écouté à l’école –, sauront que c’est l’homme qui a pu voler grâce aux ailes de cire et de plumes confectionnées par son père, Dédale. C’est aussi l’homme qui se les est brûlées, s’étant trop approché du Soleil, erreur engendrant alors une chute immense et mortelle, Icare finissant noyé dans la mer qui porte aujourd’hui son nom.
Cette chute implacable évoque quelque chose de massif, mais son aspect grandiose, sa localisation spatiale, suscitent des ambiances aériennes.

C’est un peu à quoi on songe, quand on nous évoque When Icarus Falls. Après un EP, Over the Frozen Seas (2009), et un album, Aegean (2012), les Suisses nous reviennent pour un deuxième EP, Circles, au digipack tellurique élégant.

Ainsi, la musique de WIF se montre monolithique, faite de phrases souvent très lourdes répétées à l’envie, sans jamais ennuyer, pour des titres dépassant allègrement les cinq minutes et flirtant parfois avec les dix. Dès « Erechtheion », qui entame Circles, ça commence de manière très directe avec ce riff aérien ponctué de notes au piano qui reviennent régulièrement appuyer la mélodie. Cette phrase prend alors la première partie du morceau, mais suit également une vraie progression, un chemin que se construit la guitare. C’est un peu comme une longue marche – bien que la musique soit plus aérienne que terrestre – au sein d’un paysage rocheux, toujours semblable et pourtant jamais le même.
C’est d’ailleurs ce type de paysage que nous dessine WIF, le long de ces trente minutes. Quelque chose de très clair, très aérien et en même temps, de désespéré et triste. C’est totalement à l’image de l’artwork, lumineux, mais gris. Orageux, mais beau.

On ressent fortement les influences de grands groupes du genre (Cult of Luna en tête), en particulier sur le début de « The Great North », avec sa guitare cristalline et limpide, mais assombrie par la basse et quelques riffs lourds. Ou l’intro claire de « Celestial Bodies », où l’on palpe une pointe de noirceur, avant l’arrivée d’un passage plus massif, plombant, où la basse prend toute son importance. Mais le fait d’encore ressentir ces influences, n’est finalement pas si gênant que ça, tant les ambiances sont prenantes.
Prenantes et néanmoins variées, même si, hormis quelques pointes d’espoir sur la fin de « The Great Bodies », on reste toujours dans la rage et la tristesse. Les morceaux, dans leur monolithisme, savent évoluer petit à petit pour nous amener jusqu’à leur conclusion en nous faisant passer par une grande palette d’émotions différentes.
« Nyx » – version remixée d’un titre paru en 2010 sur une compilation –, du haut de ses cinq minutes, arrive à passer d’une intro bruitiste à quelque chose de très massif et implacable. Puis, brusquement, comme le groupe aime le faire, une pause éthérée interrompt le tout, pour revenir, petit à petit, à quelque chose de nettement plus rageur.

Avec Circles, When Icarus Falls s’impose un peu plus dans la scène Postcore Suisse. Il est un peu dommage que leurs influences soient encore trop visiblesn qu’ils n’aient pas assez osé la folie. Dommage, mais pas vraiment gênant, puisque, avec ces quatre titres, le groupe nous sert des ambiances sombres et désespérées, tout en étant claires et lumineuses. De quoi faire un bon CD, surtout que, comme nous le montre la fin de « Erechtheion », les surprises sont bel et bien présentes. Après la sortie de cet EP, WIF a annoncé un hiatus qui pourrait amener un changement musical, et s’ils arrivent à gommer leur principal défaut, nul doute qu’on entendra vraiment parler d’eux dans le futur. En attendant, aucune raison de ne pas tenter ce voyage.

 

Site Officiel : www.whenicarusfalls.com
Facebook : www.facebook.com/whenicarusfalls

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