Walking Dead on Broadway – Dead Era

Le 26 septembre 2018 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Nils Richber – Chant
  • Michael Kalusche – Guitare
  • Maximilian Kette – Guitare
  • Kevin Klemm – Basse
  • Stephan Hoffmann - Batterie

Style:

Deathcore

Date de sortie:

28 Septembre 2018

Label:

Long Branch Records

Note du SoilChroniqueur (Kenpachi) : 9/10

Le Deathcore, ce genre musical longtemps critiqué, que beaucoup pensent essoufflé, qu’une multitude n’a de cesse de présenter comme un effet de mode éphémère pour adolescent en manque de sensations, qui voient le genre mort, ou du moins à son dernier souffle… Encore un énième album qui déplaira ? Certainement pas !

Le groupe en provenance de Leipzig, en Allemagne, est né en 2010, et en huit ans seulement, ils auront laissé un premier EP en 2012 (Welcome to Corpse Wonderland), suivi d’un album chaque deux ans : Aeshma (2014), Slaves (2016) et leur nouveau gros bébé, Dead Era, qui sortira le 28 septembre de cette année !

Avec ce troisième opus, le combo allemand compte bien secouer un peu les cadavres dans le placard, ces cadavres qui, en réalité, n’ont jamais été morts. « Dead Era » est synonyme de leur évolution musicale en raison des racines Deathcore du groupe, ce chapitre sera fermé avec cet album.

Où en sommes-nous, tout d’abord quant à la scène Deathcore ? Parce qu’il est là, le point intéressant aujourd’hui. Ce genre qui plait toujours à une fanbase, mais qui, force est de constater, garde aussi toujours sa base solide de critiques. Il est vrai que ces dernières années, le genre semblait bien s’essouffler (et c’est un fan de la première heure des grands groupes et du genre qui le dit, et non pas le mec qui se veut critique gratuit envers le genre). Certains groupes ont essayé, néanmoins, d’arrêter de se mordre la queue et de faire des tentatives aussi réussies qu’affreuses pour s’en sortir. Pour les bons points, on notera des groupes tels que Fallujah avec leur splendide album Dreamless, qui laissait place à un son aérien, de nouvelles sonorités au genre, très agréables, Whitechapel qui se sont essayés à ajouter du chant clair et à explorer un peu de nouvelles sonorités un chouia plus mélodiques, False Images qui ont décidé d’enfoncer le clou, à l’image de Gatekeeper et leur excellent Quarantine l’année dernière, aux originaux The Voynich Code (Portugal) avec leur Deathcore progressif original aux sonorités orientales, des excellents Carnifex qui ont réussi à « blackiser » leur style, et j’en passe… mais nous avons aussi eu le droit au suicide (oui oui, j’hésite pas à le dire, un véritable suicide musical) de Suicide Silence avec, en tête de liste, cet affreux, ignoble, titre qu’est Doris, qui s’est voulu explorer de nouveaux horizons, mais qui s’y sont égaré, perdu, et ils flottent encore dans un espace d’horreur musicale. On a aussi eu le droit à du très mauvais Chelsea Grin, et consorts (on n’est pas là pour dresser une liste des mauvais élèves ; si tu es venu ici, c’est pas franchement pour ça, pas vrai ?) Et il y a aussi eu des groupes, comme Thy Art is Murder, qui ont décidé de suivre une ligne directrice, et de ne pas broncher d’un iota. Mais toujours est-il qu’on a eu le droit au meilleur comme au pire, à de l’inspiré, à du mal inspiré, et à du véritable esprit Coubertin : « L’important, c’est de participer ! ».

Qu’en est-il donc de Walking Dead on Broadway, avec juste un troisième album à leur actif, sortant dans un peu plus d’un mois ?

En réalité, je vais être direct, et tranchant, je vais te dire exactement, maintenant, sans le moindre suspens, ce que j’en pense : ils viennent de nous pondre un des meilleurs albums Metalcore de ces dernières années, et tout ça, sans rien inventer du tout ! Rien, nada, nichego, nichts, nothing ! RIEN inventé. Ils ont juste su faire de la musique terriblement efficace, intelligente, en utilisant ce qui a toujours été leurs qualités mais aussi en corrigeant leurs erreurs du passé pour en faire une force supplémentaire. Ne sous-estime jamais des allemands : c’est têtu, c’est carré, c’est perfectionniste. Ils le prouvent ! Le groupe s’est toujours targué de vouloir faire de la musique pour passer du temps entre potes, voyager, s’éclater et se faire plaisir sur scène. Ils n’ont jamais eu aucune prétention mais se sont toujours sorti les doigts en bossant d’arrache-pied pour parvenir à leurs fins : sillonner les scènes locales mais aussi les scènes étrangères. Pour y parvenir, seul le travail, la sueur, et l’envie paie. Et c’est bel et bien ce que l’on voit avec ce groupe ! S’il fallait classer leurs albums de manière qualitative, ce classement suivrait parfaitement la ligne chronologique du groupe. Chaque album est toujours meilleur. Ils ne pourront jamais mentir, ils ne pourront jamais dire qu’ils ne tendent pas l’oreille sur la scène Deathcore internationale, sur les sorties, les critiques faites aux autres groupes ainsi qu’à eux-mêmes, ou alors je ne les croirai pas ! Cet album en est la preuve parfaite puisqu’il est un mélange de tout ce qui se fait sur la scène Deathcore actuelle (et depuis des années) tout en gardant leur identité de toujours : c’est une intelligente implémentation de détails aux fondations précédemment bâties pour améliorer leur style tout en se délestant de ce qui leur était inutile.

Tu veux une preuve ? Prends le clip promo déjà sorti pour le moment, nommé « Hostage to the Empire » : tu l’entends, ce mélange entre ce que Whitechapel fait de meilleur et les qualités d’un Thy Art is Murder ? Tu l’entends ce travail vocal, cette véritable amélioration dingue qui s’est faite depuis ? (ferme les yeux et ose me dire que tu n’y entends pas l’un des meilleurs vocalistes du genre avec tous ses range vocaux possibles, il maitrise à la perfection tout ce qui se fait en Deathcore !) Ajoute un refrain mélodique, entraînant, entêtant, en quasi-chant-clair-mais-pas-toutafé, ce son lourd et puissant, ce son de batterie qui te fera forcément repenser à Whitechapel, des samples pour apporter du relief à la musique !

Mais ce n’est pas tout parce qu’après « Dead Era », qui est une introduction non-mélodique d’une minute et dix secondes, le titre massue de l’album s’enchaine (« Red Alert »). Que celui qui n’a pas une érection à s’en péter le jean me jette la première pierre ! Tout ce que l’on aime en Deathcore y est : c’est death, c’est core, c’est lourd, c’est d’une puissance inouïe, c’est un savant mélange de rythmes en enchainant les accélérations et les ralentissements, quasi à l’arrêt, pour reprendre de plus belle, une batterie et une basse qui martèlent comme des sourds à t’en secouer la nuque, une chant hargneux à souhait, un refrain qui s’imprime directement, et à la fin du titre, la seule envie que tu as est de te replay le morceau !

Après avoir passé le fameux « Hostage to the Empire » par la suite, titre promo présenté précédemment, s’enchaine « Our Labour, our Idol, our Pride », avec une introduction de puissance rythmique d’une batterie martelant ce qui sera l’élément fondateur de ce morceau. Headbang, une envie de pit, les pieds et les coudes se mêlent pour un tabassage en règle dans ton salon, jusqu’à ouvrir les yeux et te rendre compte que tu étais en train de te défouler tout seul comme un con chez toi sous les pas écrasants d’un véritable mammouth sonore !

« Punish the Poor », lui, est surtout caractérisé par son refrain très mélodique accompagné de sonorités samplées, électro.

Et bien que tout s’enchaine à un rythme dingue et d’une puissance folle, ce n’est qu’au dixième titre (sur treize !) que tu pourras souffler avec un passage 100% mélodique, sans la moindre parole, très aérien, voir épique même, ouvrant sur le onzième titre, « Dead End Utopia », qui est surprenant : très mélodique, aérien, rappelant un Fallujah. Les deux derniers morceaux seront, quant à eux, à la hauteur de la violence des précédents morceaux et dévastateurs, avant de se terminer sur du mélodique de plusieurs secondes, avant de conclure.

Ouf, le rouleau compresseur est passé, on a les os, les muscles, les oreilles, le cerveau en miettes. On est épuisés, on s’est littéralement fait broyer par cet album dévastateur ! Et je dois bien avouer que le seul point négatif que je lui donne est celui-ci : il est éprouvant, presque trop puissant pour une telle longueur pour une fois. Bien que ce soit du plaisir du début à la fin, il n’empêche qu’il nécessite une certaine endurance ; difficile de se le manger d’une seule traite, sans pause, malgré le dixième morceau qui laisse respirer (peut-être qu’un second morceau tel que celui-ci, inséré dans l’album, aurait permis d’avoir un souffle supplémentaire et de faire en sorte que l’album passe crème, tout compte fait ? Parce que même si je dis ça, je vois mal quel titre on aurait pu amputer à cet album tant ils sont tous bons !) Je chipote, je ne vais pas te mentir, parce qu’en réalité, tu l’auras compris : ils ont pris à contre-pied tout le monde en sortant un énième album Deathcore, sans rien inventer du tout mais en sachant écouter les critiques de partout et en utilisant les recettes qui ont fonctionné partout, tout en évitant les erreurs du passé ou celles faites par d’autres groupes.

Cet album, c’est de la puissance, de la testostérone, du musclé à base de stéroïde, c’est mélodique en même temps entêtant, avec des refrains accrocheurs, c’est du headbanging du début à la fin, c’est un broyage d’os et une épreuve pour le corps, les oreilles et l’esprit. C’est du pur bonheur. C’est un véritable plaisir que de le dire : c’est non seulement leur meilleur album jusqu’ici mais c’est aussi et surtout l’un des meilleurs albums Deathcore de ces dernières années, sans hésiter : tous les ingrédients y sont et mariés à merveille pour gagner mon estime et mon cœur. J’ai pris mon pied. Merci pour l’orgasme auditif !

Tracklist :

1. Dead Era
2. Red Alert
3. Hostage to the Empire
4. Our Labour, our Idol, our Pride
5. Punish the Poor
6. Gospel of the Kingdom
7. Song of Courage
8. The Fire never lies
9. Anti-Partisan
10. Standstill
11. Dead End Utopia
12. Your God is a Tyrant
13. Benevolent Warfare

Playlist Bandcamp
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