Vokonis – Odyssey

Le 7 mai 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Jonte Johansson : basse, choeurs
  • Simon Ohlsson : guitare, chant lead
  • Peter Ottoson : batterie

Style:

Stoner / Rock Psychédélique

Date de sortie:

07 mai 2021

Label:

The Sign Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8,5/10

« Les substances psychédéliques ne sont pas illégales parce qu’un gouvernement bienveillant a peur que vous puissiez sauter par la fenêtre du troisième étage. Les substances psychédéliques sont illégales parce qu’elles dissolvent les structures de l’opinion et les modèles de comportement et de traitement de l’information formés culturellement. Ces substances ouvrent votre esprit à la possibilité que tout ce que vous connaissez puisse être faux. » Terrence McKenna

Le genre musical psychédélique fait partie de ceux que j’ai encore le plus de mal à appréhender. Parce que le terme « psychédélique » fait écho directement à ce que je combats mais pas que. C’est aussi une réponse philosophique à la vision que l’on se fait des éléments qui composent la réalité comme les normes, les sensations, les interprétations, etc. Terrence McKenna est l’un des hommes les plus intriguants qui soient, qui défend bec et ongle le pouvoir créatif et philosophique des substances psychotropes qui produisent le fameux effet psychédélique. Musicalement parlant, j’ai un peu de difficulté à entrevoir pourquoi cela se nomme ainsi puisqu’il n’y a pas vraiment de lien de cause à effet avec une productivité psychédélique de l’esprit. Disons que le terme est assez réducteur dans le sens où, hormis des effets sonores typiquement hypnotiques et un côté un peu spatial qui fait planer, il n’y a pas d’influence réellement productive sur la psyché. Mais bon! Je vous avouerai que je chipote un peu pour tricoter une introduction rapide, juste et efficace! Cette interrogation pompeuse n’occupe pas du tout mon quotidien ni ne sert d’engrais bio à de potentiels troubles anxieux. Je me faisais simplement la réflexion de la dénomination étrange de musique psychédélique. Aussi alimentée par le fait que je m’apprête à vous rédiger la chronique du dernier album du groupe Vokonis, qui s’appelle Odyssey.

Vokonis, comme son nom pourrait l’indiquer, n’est pas un groupe de musique grec! Mais, et c’est un peu surprenant de prime abord, un groupe suédois! Eh oui! Et en plus de cela, la seule traduction potable que j’ai trouvée au nom du groupe est « appelée » en… Espéranto! Autant dire qu’à mon avis, ce n’est pas cela mais bon. Le groupe a en tout cas sorti depuis sa création en 2015 une belle petite ribambelle d’albums. Quatre en tout avec le dernier présent, huit singles (!) et un split en 2018 avec Slomatics, Messa et Mos Generator. Voili voilou. La particularité du groupe est d’être composé d’un trio de musiciens avec simplement un nouveau batteur en 2019, les deux têtes pensantes du groupe semblant être Jonte Johansson et Simon Ohlsson qui avaient probablement besoin du point de vue d’un batteur dans leur processus de composition. Bon, ayant déjà vu Vokonis circulé dans les différentes pages que je suis sur le metal, je dois dire que je suis impatient d’y plonger mes tympans de jouvencelle.

J’ai eu au hasard de mes pérégrinations Facebookiennes l’occasion de découvrir l’artwork de l’album. J’ai eu un très gros coup de cœur pour ce dernier que je trouve totalement original et bien agencé! Tout transpire le mystère, les voyages (« Heureux qui, comme Ulysse… ») et l’onirisme. Le psychédélique quoi. Mais franchement le jeu des couleurs est magnifique. Le dosage est harmonieux, chaque ton permet de bien discerner les détails de cette peinture et je trouve que tout est parfaitement bien positionné dans le décor. Cet oiseau est superbe, tout comme ce ciel jaune et cette petite verdure luxuriante et qui fait évidemment penser à une jungle. Pour le coup, et malgré tout ce que le mot odyssée peut renvoyer à mes connaissances littéraires, je trouve que l’on ne pouvait trouver plus belle représentation d’un odyssée. On sent toute l’influence psychédélique dans cet album, cela sue fortement. En tout cas, je tire mon chapeau bien bas à Kyrre Bjurling, le fondateur de cette pochette, qui a signé je crois l’une des plus belles qui m’aient été donné de voir en 2021. Magnifique!

Musicalement parlant, on est sur un mélange très détonant de stoner et de rock psychédélique avec une dominance certaine pour la dernière emphase. La musique m’a offert une première écoute agréable en tout point de vue, entrainante ne serait toutefois pas le mot idoine dans le sens où la musique, malgré son côté joyeuse et perchée, n’amène pourtant pas d’énergie au sens psychique du terme. La musique est assez simple dans son intention, avec des riffs qui sont idéalement placés entre deux genres qui sont de proches parents, sans particularité particulière dans le sens où Vokonis ne brise pas les vitrines de l’originalité avec une violence inouïe. Simple et efficace, telle est la devise qui s’impose pour cet Odyssey. Après, je ne dirais pas que je me suis éclaté à fond les ballons dessus, mais j’ai bien apprécié! Je loue surtout la longueur raisonnable des morceaux (sauf le dernier qui dure une plombe et demi) et les riffs entrainants qui m’ont fait pensé à un Mars Era qui m’avait bien plu. La seule once de brutalité très stoner interviendra dans le chant, la basse étant un peu plus en retrait que ce qui se fait habituellement dans ce genre. Mais bon, nous ne serons pas tatillons! Disons pour faire un premier état des lieux que Vokonis joue la carte d’une musique déjà bien établie, une sorte de gage de sécurité pour un public habitué des comptoirs stoner et rock psychédélique. Une première écoute très satisfaisante en tout cas, plaisante et sympathique. Que demande le peuple?

La production a bien mis l’accent selon moi sur ce fameux rock psyché plus que sur le stoner même si les riffs trahissent une certaine lourdeur. En tout cas, le son est moyennement épais, bien ajusté pour essayer d’amoindrir encore davantage cette frontière fragile entre les deux et permet donc de basculer sur un versant plus rock. La particularité à souligner deux fois est cette guitare qui se dédouble astucieusement pour nous faire croire qu’elle a une jumelle qui fait le job avec elle. Je suis juste un peu déçu d’avoir cette basse en retrait, plus qu’à l’accoutumée et qui fait pourtant tout le charme incommensurable du stoner. Mais bon, pourquoi pas! La batterie est elle aussi un petit peu trop en dedans, mais cela est probablement dû au fait qu’elle n’intervient que modérément dans la violence technique. Pour faire court, on est sur de l’ultra soft donc impossible de lui conférer un rôle rythmique très affriolant. Voilà donc une production bien foutue, sans prétention aucune, juste de faire les choses proprement et efficacement. C’est du très bon quoi!

Je ne me suis pas épanché sur une deuxième ou troisième écoute pour la simple et bonne raison que mon constat est resté le même. C’est d’ailleurs plus un constat de bon augure que ce à quoi je m’attendais. J’ai réussi à m’entrainer davantage au bout d’une troisième écoute puisque l’album Odyssey fonctionne un peu comme l’on lirait l’œuvre d’Homère : tellement vaste que l’on y revient plusieurs fois. L’album est bien construit, les compositions sont claires, que demande le peuple encore une fois? Du fromage frais et des fruits chef!

Je m’arrête ici, ne pouvant pousser plus dans mes retranchements ce soir, la fatigue prend le dessus. Vokonis signe en tout cas un bel album, sympathique et qui bouge sans tomber dans l’hyperbole musicale. Un album bien fait par des musiciens ayant la tête bien faire, équilibré partout comme il faut, une production certainement un peu à améliorer notamment dans la retranscription de la basse et de la batterie mais l’imperfection a résolument du charme puisque l’ensemble m’a bien plu. Revenir dessus est une mission que je ne suis pas forcément prêt à accepter tout de suite, n’étant pas Ethan Hunt dans Mission Impossible, mais en tout cas l’expérience fut belle. Psychédélique, cela reste un grand mot aussi, mais au moins Odyssey marche bien. Belle découverte!

Tracklist :

1. Rebellion 03:18
2. Odyssey 08:55
3. Blackened Wings 04:05
4. Azure 03:51
5. Hollow Waters 07:49
6. Through the Depths 12:49

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