Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

On ne va pas revenir sur l’historique des Californiens de Viking, il a été amplement détaillé sur la chronique précédente concernant la réédition vinyle de leur premier album “Do or Die” de 1988. On prend les mêmes et on recommence : c’est sous un line up identique que le quatuor nous proposera “Man of Straw” l’année suivante et on ne peut qu’être impressionné par les progrès que le groupe a fait en seulement un an !

Là où “Do or Die” proposait un thrash metal plutôt brutal en privilégiant surtout la vitesse, “Man of Straw” s’inscrit dans la lignée des grands albums d’un thrash metal plus alambiqué, plus travaillé, voire progressif.
Attention, en parlant de “progressif”, nous ne sommes pas dans les complexités absolutistes d’un Watchtower ou d’un Mekong Delta : on se rapprocherait plus d’un Heathen, Sacred Reich, Wrath, Death Angel, Forbidden ou Flotsam & Jetsam. Et, surtout, la longueur des titres est plus grande, n’hésitant pas à dépasser les six, voire sept minutes.

Si on devait faire une vraie comparaison, “Man of Straw” est à “Do or Die” ce que “Time does not Heal” est à “We have arrived” : une sorte d’aboutissement identitaire propre qui pousse à faire un parallèle avec Dark Angel !

D’ailleurs, les accointances entre ces deux formations ne s’arrêtent pas à cette similarité : le guitariste Brett Eriksen aura été par la suite celui de Dark Angel entre 1989 et 1991 et sera de l’aventure pour “Live Scars” (1990) et surtout “Time does not Heal” (1991). On notera aussi que le bassiste Mike Gonzalez de Viking à partir de 2011 – et présent sur l’album de 2015 “No Child Left Behind” – est celui de Dark Angel de 1986 à 1992 et à nouveau depuis 2013. Sans oublier bien évidemment l’un des géants de la batterie, Gene Hoglan, qui aura martelé les fûts de Viking de 2011 à 2013 et qui se trouve être également de la partie pour “No Child Left Behind”.

Et musicalement, on se prend claque sur claque, même la reprise inattendue et surprenante de Pat Benatar : “Hell is for children”. Chaque titre est un véritable petit brûlot thrash et c’est regrettable que cet album se soit retrouvé noyé au milieu d’une tripotée de pépites qui ont magnifié le genre ! Merde, 1989, c’était quand même une année pour le moins explosive avec les fabuleux “Beneath the Remains”, “Alice in Hell”, “The Years of Decay”, “Fabulous Disaster”, “Leave Scars”, “Think This”, “Annihilation of Civilization”, “Practice What You Preach”, “Control and Resistance”.

Il serait de bon ton de laisser une nouvelle fois sa chance à cet album incroyable de qualités tant il regorge de tout ce que le thrash metal a proposé de meilleur. Mieux que ça, en 2021, cet album n’a pas pris une ride, la séance de rattrapage devient presque obligatoire !

Mais comme pour “Do or Die”, les fans auront déjà les versions originales (CD ou vinyle) ou la ressortie de 2013, voire 2018 (pour le CD)… les autres se rueront sur cette nouvelle version vinyle uniquement remasterisée par l’excellent et incontournable Patrick W. Engel.

Maintenant, High Roller Records, tu ne veux pas t’occuper du troisième album de 2015, ne serait-ce que pour une ressortie en CD ? Hein dis ? De toute façon, je ne lâcherai pas l’affaire, qu’on se le dise…

Tracklist :

Face A :
1. White Death (5:21)
2. They Raped the Land (6:20)
3. Twilight Fate (3:37)
4. The Trial (3:42)
5. Case of the Stubborns (4:35)

Face B :
6. Winter (7:44)
7. Hell Is for Children (reprise Pat Benatar) (4:11)
8. Creative Divorce (6:23)
9. Man of Straw (4:54)

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