Truckfighters – Universe

Le 5 octobre 2014 posté par Lusaimoi

Line-up sur cet Album


Oskar "Ozo" Cedermalm : Chant, Basse / Niklas "Dango" Källgren : Guitares / Andre "Poncho" Kvarnström : Batterie

Style:

Stoner Rock tirant vers le Prog

Date de sortie:

24 janvier 2014

Label:

Fuzzorama Records

Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8/10


Immédiatement, le nom de Truckfighters m’a fait penser aux États-Unis. Les Trucks, ces impressionnants 4×4 aux roues monstrueuses, qui attirent nombre d’Américains venus les voir écraser de la tôle ou planer au dessus d’une rangée de voitures, lancés sur un tremplin. Quand, en plus, le trio nous délivre un Rock Stoner transpirant le désert de Sorona, on n’a plus aucun doute.
Formé en 2001, ce groupe – considéré par Josh Homme, de QOTSA et Kyuss, comme le meilleur jamais créé – a, à son actif, quatre albums, cinq EP et un documentaire, le tout sorti dans un rythme assez régulier.
Mais depuis l’EP Hidden Treasures of Fuzz et le Fuzzomantary, tous deux datant de 2011, le groupe n’a plus rien sorti jusqu’à ce Universe. Pas un long format depuis 2009, étrange pour une formation ayant pour habitude de pondre un album tous les deux ans depuis 2005.
Ah oui, mais, euh, je vous ai dit qu’ils venaient d’Oslo ?

C’est pourtant un bon Stoner Rock à l’américaine, qui nous attend dès le premier titre, « Mind Control ». Un truc typique du genre. Un peu trop, même, je serais tenté de dire. Le truc de camionneur au bras gauche bronzé à force de s’accouder à la fenêtre. Le machin pas forcément violent, mais lourd, mais bien groovy, aux riffs sautillants aussi, avec un côté plus massif, saturé (les gars sont très très fan du fuzz) sur le refrain et une voix comme mixée en arrière plan.
Ouais, c’est vraiment sympa, bien fichu, entraînant, avec une prod’ savamment burnée. Néanmoins, pas de quoi faire de ce groupe, la meilleure chose qui soit arrivée au monde de la musique.

C’est ainsi qu’on pourrait résumer le premier contact avec Truckfighters – pour quelqu’un qui, comme moi, ne les connaissait pas. À la première écoute, jamais la plus attentive, ni la plus révélatrice, on se dit qu’on a affaire à un groupe vraiment sympa, avec de bonnes idées (l’envolée du refrain de « Prophet » est purement jouissive), mais un peut trop ancré dans le genre pour être original. Certains côtés, le couplet calme/refrain énervé par exemple, sont déjà vus ailleurs. On pourrait aussi croire certains riffs déjà entendus, on peut presque les anticiper, comme dans la fin du refrain énervé de l’atmosphérique « Get Lifted ». À moins que ce soit un talent de composition qui les rend si naturels.
Puis on se le repasse, plus attentivement, et on trouve certains éléments qui retiennent notre attention : la deuxième partie de ce même « Get Lifted », qui s’élance sur un tremplin sous forme de solo, pour emmener son refrain dans les hauteurs; ou le très court « Convention », qui lance de belles idées.

Mais c’est en approfondissant un peu plus, qu’on se rend compte que Truckfighters, c’est bien plus que du simple Rock Stoner. Et ça, on le remarque dès « The Chairman », qui débute assez normalement, par un riff sautillant, auquel suit un second plan beaucoup plus gras. Et le titre réussit à tenir 7 minutes, avec pourtant seules ces deux lignes mélodiques qui s’alternent. En fait, bien plus que s’alterner, elles se parlent, se répondent, viennent intervenir chacune dans l’autre, débutent une métamorphose pour la finir plusieurs minutes plus tard et se modifient pour dévoiler tant d’émotions différentes, avec simplement les mêmes notes. Le titre en devient épique, prenant, réellement imprévisible, même si certains indices sur la suite sont disséminés en amont. Puis, par un solo psychédélique, sur toujours la même ligne de basse, il part ailleurs, triture ses deux mélodies, toujours présentes, avant de revenir, par le refrain, puis une pause de quelques secondes, à la base, sans vraiment avoir fait demi-tour pour autant. Un titre fascinant, voguant vers des sphères progressives, qui montre que Truckfighters est loin d’être un simple groupe de Stoner.

À ce morceau fait écho le bien nommé « Mastodont », le plus long et plus Prog de l’album. Démarrant de manière calme, où la voix se fait fantomatique, la musique monte jusqu’à éclater par un riff bien gras, mais toujours lent. En fait, le titre cache bien son jeu, déjà par son nom, en contradiction avec son introduction, mais aussi par sa structure, faussement classique. En effet, après avoir explosé, la musique retourne à sa mélodie initiale pour en faire son couplet. Un couplet suivit par un refrain en plusieurs parties, de plus en plus envolées et lourdes. Et là où ça surprend, c’est que ce refrain va être rallongé par la suite pour un passage ravageur. Puis, alors qu’on pensait à un retour à la normale, il s’allonge une nouvelle fois pour s’envoler vers quelque chose de nettement plus épique, qui donne sur un solo grisant, accentuant encore plus les sensations ressenties jusqu’alors.
Une rupture brusque vient alors finir ce moment dantesque, pour un passage acoustique qui termine cet album de fort belle manière.

Rien qu’avec ces deux titres, qui remplissent à eux seuls près de la moitié du CD, les Amé… Suédois de Truckfighters arrivent à nous proposer un Stoner imprévisible, épique et bien plus complexe que ce à quoi on s’attendait au départ. Et eux seuls justifient sans problème l’achat de cet album, les autres morceaux ne sont pas en reste – même s’ils peuvent, comme « Mind Control », sembler plus communs –, grâce à leurs côtés énergiques, parfois bien gras, et au réel dépaysement qu’ils instaurent.

 

01. Mind Control
02. The Chairman
03. Prophet
04. Get Lifted
05. Convention
06. Dream Sale
07. Mastodont

 

Site officiel : www.truckfighters.com
Facebook : www.facebook.com/truckfighters

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