The Gathering, The West Pole

Le 23 février 2010 posté par celtikwar

Line-up sur cet Album


Silje Wergeland : chant René Rutten : guitare Frank Boeijen : clavier Marjolein Kooijman : basse Hans Rutten : batterie

Style:

Rock-atmo

Date de sortie:

04/2009

Label:

Psychonaut Records

En prélude à notre chronique de Lacuna Coil précédemment publiée, nous parlions justement des quatre formations phares des balbutiements de la scène ‘metal à chanteuse’ des mid 90’s, et que parmi celles-ci, à nos yeux, seuls The Gathering avaient su continuer à délivrer une musique sincère ces dernières années. Même par delà les mutations et changements de styles (on part tout de même d’un doom-atmosphérique («  Mandylion  » – 1995) pour arriver à un rock très intimiste («  Home  » – 2006), les bataves auront su garder une ligne de conduite et leur univers musical propre.

Pourtant, à l’aune de la sortie de «  The West Pole « , le challenge était grand pour nos hollandais. En effet, Anneke Van Giersbergen , leur charismatique et emblématique chanteuse, partie voler de ses propres ailes avec Agua de Annique , la formation se devait de ne pas décevoir, et de trouver le/la remplaçant(e) idéal(e). Outre la question d’une base musicale en perpétuelle évolution, l’autre interrogation présente sur toutes les lèvres était donc de savoir si le groupe allait choisir la voie, risquée, de la rupture ou celle, au contraire plus sereine, de la continuité. Hésitant, le groupe ne se refusera aucune opportunité, annonçant même, fut un temps, que plusieurs vocalistes, féminins comme masculins, participeraient à l’album, se partageant les morceaux. Parmi ceux-ci, circula d’ailleurs la nom de Marcela Bovio , complice d’Arjen Lucassen au sein de Stream Of Passion et au timbre semblable à son éventuelle prédécesseuse. Nous retrouverons bien la douce mexicaine, mais en temps que simple invitée, la formation ayant finalement porté son dévolu sur Silje Wergeland , la norvégienne, déjà repérée à l’époque sur les albums d’ Octavia Sperati pour ses mélopées proches de la miss Anneke.

Alors que les inconditionnels sont à cran, c’est par un instrumental que les facétieux hollandais introduiront «  The West Pole« , entre trip et rock énergique, pas très éloigné en cela d’un «  How To Measure A Planet ? « . Le ton est donné, cette nouvelle livraison se voudra très rock, à l’image de ces ‘Treasures » et ‘All you are’, simples et jolis morceaux sans autre prétention que d’annoncer, même si toute en retenue, le retour des guitares. Ces prémices d’exploration permettraient-ils alors de classer « The West Pole » parmi les sorties rock de l’année ? De prime abord, et par un raccourci certes un peu facile, nous serions vite tenter d’y croire … mais en définitive la négative s’impose d’elle même, car si surprenant soit ce début d’album, il le reste bien moins que le formidable virage que va opérer le groupe au détour des morceaux suivants. Car quoi qu’on en dise et quoi qu’ils fassent, malgré le départ d’Anneke Van Giersbergen (composant peu au final), le talent de The Gathering reste intouché, le quinquet nouvelle formule se plaisant à nous rappeler qu’il est avant un tout un groupe délicat et empreint d’une sensibilité certaine.

Ainsi, d’un départ rock, c’est finalement sur une souche totalement trip-ambiante que vont s’offrir à nous les paysages désolés du pôle Ouest. Des panoramas pas forcément minimalistes comme les nappes de ‘No bird call’ ou le délicat piano de ‘You promised me a symphony’ voudraient le nous faire croire, mais simplement aériens, atmosphériques : les titres s’allongent, les minutes s’égrainent et le sol s’éloigne. La production est claire, le fond de l’air est frais. Au détour d’un break, d’un passage instrumental (l’éponyme ‘The west pole’), d’une outro lancinante (le déchirant spleen de ‘Capital of nowhere’), les hollandais marque incontestablement cet album de leur griffe. The Gathering ne seraient plus The Gathering si ils n’arrivaient plus à émouvoir.

Le seul point sur lequel les inconditionnels d’ Anneke Van Giersbergen trouveront à redire concernera bien évidemment la prestation de la nouvelle recrue. Pas que Silje Wergeland n’ait pas sa place au sein du combo, bien au contraire tant sa prestation est de qualité. Mais en optant pour une vocaliste à la voix si semblable, les frères Rutten & Co tendent le bâton pour se faire battre, car même si la norvégienne ne cherche en rien à faire oublier sa prédécesseuse, elle ne pourra hélas pas éviter de succomber aux affres de la comparaison avec la hollandaise, dont les supporters sont nombreux et parfois bien intransigeants. D’autant plus que Marcela Bovio (sur ‘Pale traces’) et Anne van Den Hoogen (sur ‘Capital of nowhere’) les deux guests de l’album, dont les prestations sont fabuleuses ne pourront, elles aussi, que raviver les peines des plus nostalgiques d’entre-eux (surtout pour cette seconde donzelle).

Mais hormis cela, après un «  Home  » en demi-teinte, voici que 2009 marque le grand retour de The Gathering , qui malgré les embuches, arrivent à faire fi de la pression et qui, non content de nous présenter un nouveau visage et l’attitude d’un groupe déjà soudé, nous sortent un album de grande classe. Rassurant, se rapprochant par moment d’un Anathema actuel, les bataves parviennent donc à maintenir le cap, et nous embarquer avec eux vers ces nouveaux horizons, là bas, au pôle Ouest, où la pesanteur n’a plus prise.

Bodom

8/10

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1 Commentaire sur “The Gathering, The West Pole”

  1. 1

    hmmm … avec le recul, je lui mettrai plus 07/10 que 08/10

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