Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

« Le groupe culte japonais Sigh, originaire de Tokyo, est le tout premier groupe japonais de Black Metal au début des années ’90 ». Voilà ce que j’ai lu de leur bio avant d’écouter leur dernier album « Shiki ».
Ne connaissant pas cette formation, je m’attendais à du pur black metal, mais plus j’avançais dans leur univers sonique, et plus ma surprise fut grande, car leur musique est un sacré mélange qui mixe en son sein pas mal d’univers soniques.

Effectivement, « Kuroi Inori », qui ouvre le bal, est lent, se déroulant comme un serpent heavy et guerrier aux riffs répétitifs. Les solos sont beaux, la batterie nerveuse, et on touche parfois les frontières du progressif.
En fait, tout au long de cet album, on se retrouve face à un mélange des genres. Bien sûr, il y a des blasts beat et une voix « blacky » (Kuroi Kage, Satsui – Geshi No Ato), mais on y trouve une sacrée louche de heavy metal, ne serait-ce que dans les solos aux envolées superbes (Kuroi Kage, Satsui – Geshi No Ato). De plus, le progressif est présent par touches qui ajoutent un plus a leur musique.

Quand je parle de progressif, je voudrais ajouter qu’il est vintage. Écoutez donc les nappes de clavier sur « Satsui – Geshi No Ato » : elles résonnent comme tirées d’un album de King Crimson !
Rajoutez au tout quelques détails, comme des nappes d’électro de-ci de-là, un aspect épique (Fuyu Ga Kuru), la voix qui, excusez pour la comparaison assez osée, sur « Shoujahitsumetsu », n’est pas loin de celle d’un Alice Cooper.
Ils aiment aussi les alternances, comme sur « Satsui – Geshi No Ato », titre joué sur le mode flux/reflux où la rage du black metal tranche avec des plages plus calmes, pour ensuite nous délivrer des riffs assez proches d’Iron Maiden.
Vous mordez l’esprit ?

Alors, ok, j’ai, dans mes comparaisons, tiré le trait un peu loin, mais c’était juste pour essayer de vous faire comprendre ce qu’est le monde musical de ces Japonais, qui au final, m’ont emballé.
Une sorte de voyage dans le temps, un coté old school bien maîtrisé, des mélodies qui envolent et un mix d’influences « aux petits oignons ».

Beaucoup aimé.

Tracklist :

1. Kuroi Inori (Instrumental) (0:16)
2. Kuroi Kage (7:55)
3. Shoujahitsumetsu (3:52)
4. Shikabane (5:28)
5. Satsui – Geshi no Ato (7:07)
6. Fuyu Ga Kuru (6:28)
7. Shouku (5:30)
8. Kuroi Kagami (Instrumental) (1:10)
9. Mayonaka no Kaii (5:24)
10. Touji no Asa (Instrumental) (2:53)

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