Sidus Atrum – Spiral of Life

Le 13 avril 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Yulia Lykhotvor - Tous les instruments, chant
  • Guest : Daniel Neagoe – chant (“Rain Brings Your Voice”)

Style:

Blackened Death Doom Metal

Date de sortie:

11 mars 2022

Label:

Kvlt and Kaos Productions

Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 8.666/10

Dans ce monde qui résonne des cris de haine et de guerre, le ronronnement des bombardiers a remplacé celui des chatons et des chutes d’eau, le bruissement des feuilles dans les arbres n’est plus qu’acouphènes suite aux stridulations des sirènes qui vous font courir vers les plus proches abris. J’ose à peine imaginer l’incompréhension, la sidération, l’abattement, la peur, tous ces sentiments qui jalonnent la vie quotidienne des Ukrainiens, dont celle de Yulia Lykhotvor, unique membre de Sidus Atrum.

A la clarté déclinante, aux étoiles tombantes (“Fading Light”), Mémé a répondu à l’appel de Sidus Atrum, coven invisible mené par une sorcière dont la voix n’a pas fini de nous étonner. Et là, au milieu d’une nature apaisée, elle s’est laissée happer par le maëlstrom musical de la grande prêtresse Yulia Lykhotvor.

Dès 2015, Yulia pose les jalons de ce qui sera son one-woman band, Sidus Atrum (l’Etoile Noire, en latin) officialisé en 2019 avec son premier effort Cold Silence, axé sur la dépression et la conscience de soi. Trois ans plus tard, elle nous convie à une nouvelle cérémonie, celle de « Spiral of Life« .

Cette spirale, ô combien on la ressent ! On est plongé en plein cœur d’un ouragan de questions, d’émotions, de mélodies. L’œil est paisible, mais tout autour, ça tourne et ça monte en puissance.

Mémé est là, la tête renversée, les yeux fermés, centrée sur elle-même, ancrant ses pieds dans le sol pour ne pas se faire balayer.

Spiral of Life offre un blackteinté de doom, un doom teinté d’un growl de death, un death teinté de black et la boucle est bouclée. Les mélodies aux claviers, les blasts à la batterie, les guitares qui amènent la saturation propre à faire frémir, véritable soutien à l’émotion. Les riffs ne sont pas foufous, c’est vrai… On reste plutôt axé sur les mélodies. Quant à la batterie, chapeau bas ! On sent une réelle manipulation et non une programmation. Elle apporte un sérieux regain d’intérêt. Non, les mots sont mal choisis. La batterie est aussi importante que les lignes mélodiques, c’est le pendant blackenned death des mélodies doom aux claviers.
Ce mélange de temps forts, dignes des cavalcades de chevaux fous, et d’accalmies, comme un souffle de vent qui caresse les cheveux et les font tournoyer en une valse lente, est tout simplement jouissif. On est embarqué, on est corps et âme dans la cérémonie. Jusqu’aux voix de Yulia

Elle étonne par l’utilisation de voix, certes moins profondes ou un peu moins bien placées que celles de Tatiana Schmayluk, mais tellement plus originales. Pour la voix black, on n’est pas tant dans une voix de hyène enrhumée, comme dit Pépé, que dans une véritable voix de sorcière qui surprend et glace ! D’accord, un petit sourire a traversé Mémé à la toute première écoute, mais, une fois le timbre dans l’oreille, on n’en sort plus.
Et pourtant, il faudra bien car la voix death arrive. Un growl pas tout à fait grave. On sent qu’il manque encore de l’ampleur ou du travail. Mais ce n’est pas grave, Sidus Atrum nous balade. Mieux que cela, elle nous “ballade”. Car Yulia utilise toutes ses voix, claires et éthérées, chuchotées et hypnotisantes, ses respirations et tout se mélange, s’interconnecte, avec ses qualités et ses défauts.
Par son truchement, par le canal du chant de Sidus Atrum, c’est la nature qui s’exprime. Très étonnant d’ailleurs, comme on le retrouve si bien dans le genre doom, cette technique de la belle et la bête développée par une seule et unique personne, femme qui plus est.
Chapeau haut !

Mémé pourrait vous parler de chaque titre, “Fading Light”, qui tourbillonne, “Breath of Agony”, qui angoisse et libère, jusqu’à “Rain Brings Your Voice” et cette nouvelle voix en Guest qui sort d’on ne sait plus où… Mémé aurait pu… Mais elle est au milieu du tourbillon d’émotions engendré par Spiral of Life. A quoi bon tout décortiquer, quand le mieux est de fermer les yeux, s’asseoir en tailleur et se laisser décorporer l’espace d’un instant, l’espace d’un album, flottant dans le monde intérieur d’une Etoile Noire ?

Petit bémol, une légère répétition dans l’écriture et des mélodies qui se rapprochent sensiblement les unes des autres, faisant du LP un quasi morceau unique de près de 40 minutes entrecoupé de petites attentions qui gardent tout l’intérêt intact. Mémé en ressort le cœur serré d’émotions, le cœur gros de symbiose, le cœur grand d’apaisement…

A quand la nouvelle lune, pour une fois encore mentalement courir nue dans les forêts ukrainiennes, main dans la main avec les créatures et autres fantômes de Sidus Atrum ?

Tracklist :

1. Fading Light (7:51)
2. Sea of Life (8:25)
3. Beath of Agony (6:36)
4. Farewell (6:14)
5. Rain Brings Your Voice (6:18)
6. Regression (4:26)

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