Sacred Son – The Foul Deth of Engelond

Le 12 juillet 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Dane Cross - Basse, chant, claviers.
  • Jamie Tatnell – Batterie.
  • Marc Norgate – Guitare, chant.
  • Stuart Gardham – Guitare.
  • Guests:
  • Jade Ellins - Chant
  • Artem Litovchenko - Violon
  • Tetiana Franchenko - Piano

Style:

Black Metal Atmosphérique

Date de sortie:

13 mai 2022

Label:

Autoproduction (CD) / True Cult Records (LP & K7)

Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 8,5/10

Quatrième album depuis 2017 pour Sacred Son, entité britannique fondée par Dane Cross. Sacred Son ? Vous l’avez forcément au moins croisé, son géniteur ayant fait un petit buzz avec la pochette de son premier album éponyme. Mais si, rappelez-vous… La photo d’un gars souriant en bord de mer avec lunettes de soleil, ciel bleu genre polaroïd de vacances…. Totalement décalée dans l’univers, quand même bien corseté, du black metal, cette pochette qui avait récoltée nombre de distinctions plus ou moins “honorifiques” dans différents webzines avait eu au moins un mérite : celui d’attirer l’attention.
La plupart de ceux et celles qui avaient poussé la curiosité au-delà des apparences avaient pu découvrir un black metal de fort bonne facture. Le projet était alors mené en solo par Dane Cross.
Pour le second album, paru en 2019, notre Britannique passait à la vitesse supérieure s’assurant les services d’un batteur (Jamie Tatnell) et de deux guitaristes (Mark Norgate et Stuart Gardham). Gardant le principe du visuel décalé (photo devant les ruines d’une abbaye cette fois), Sacred Son assénait une bonne mandale avec un « Arthurian Catacombs » inspiré, agressif et mélodique à souhait.
S’en suivait, en mai 2020, la sortie de l’étrange album « Levania« , longue piste ambiante de 53 minutes qui sentait bon la sinistrose en plein confinement covid 19, tout le monde n’ayant pas eu la chance d’être invité aux petites fêtes de Boris Johnson.

Bon trêve de blabla, qu’en est-il de ce quatrième album intitulé « The Foul Deth of Engelond » ?

Première chose, l’artwork est cette fois des plus classiques, Dane Cross ayant confié cette tâche à l’artiste australien Mitchell Nolte (qui a illustré, entre autres, le deuxième album de Wode mais a aussi travaillé pour Aborted ou Sabaton).
Au niveau de la thématique, le groupe confirme un attrait pour l’histoire et le Moyen Age. « The Foul Deth of Engelond » a en effet pour toile de fond la grande révolte des paysans de 1381 en Angleterre.
Sans entrer dans les détails historiques, cette révolte fiscale éclata dans le sillage de la Peste Noire et surtout de la Guerre de Cent ans. Teintée de millénarisme, elle vit la paysannerie se déchaîner contre tout ce que l’Angleterre comptait de riches et de puissants. Parvenus à Londres dans l’espoir de voir leurs demandes de justice accordées par le jeune roi Richard II, les paysans et leurs meneurs furent ensuite trahis et impitoyablement réprimés par la couronne et l’Eglise. Une révolte, c’est souvent un bon sujet dans le black metal (cf. l’excellent morceau « La Révolte des Tuchins » d’Aorhlac par exemple). On y trouve plein de bons ingrédients : de la colère, de la violence, du suspense, une once d’espoir et une tonne de désespoir.
Du coup dans la musique de ce quatrième album de Sacred Son on peut voir se déployer ces différentes atmosphères retranscrivant les différentes phases de cette jacquerie à l’anglaise. On voit s’y succéder des parties violentes, épiques même, qui ne sont pas sans rappeler d’autres fleurons britanniques tels Winterfylleth ou Nine Covens. Aux moments d’affliction vont correspondre des parties beaucoup plus lourdes ou atmosphériques qui peuvent évoquer le doom death so british des années 90 y compris avec ses parties de chant féminin ou l’usage du violon et du piano. En poussant un peu le bouchon, l’aspect mystique peut se percevoir dans quelques passages presque gothiques avec piano et voix chuchotantes rappelant certaines atmosphères de Cradle of Filth (notamment dans le morceau éponyme vers 8:30).
« The Foul Deth of Engelond » s’affirme donc comme un album riche de différentes ambiances, on lui reprochera d’être peut-être moins rentre-dedans que ne l’était « Arthurian Catacombs » mais il me semble recéler davantage de profondeur et de variations. On objectera aussi, de temps à autre, quelques longueurs dispensables et un peu de recyclage de riffs. Mais ce sont de bien petits défauts vu l’ensemble des qualités.
Un mot du son quand même qui est particulièrement travaillé sur cet album. Un son que je qualifierais de très contemporain et qui se détache d’un son black traditionnel pour y incorporer des éléments doom, sludge voire drone. Cela n’étonnera pas totalement étant donné la présence pour l’enregistrement de Chris Fullard (Ulver, Sunn O)))), Warning, Boris) et de Randall Dunn au mixage (Wolves in the Throne Room, Pallbearer, Sunn O)))), Old Man Gloom…). Du lourd donc.
Au final si « The Foul Deth of Engelond » se veut plus discret dans sa forme, il me semble s’affirmer comme une œuvre solide et aboutie à coté de laquelle il serait dommage de passer.

Tracklist :

1. Pestilence (01:24)
2. The Foul Deth of Engelond (13:00)
3. Le Blackheth (9:51)
4. The Boy King (8:51)
5. Vengeance I & II (9:26)

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