Riverside – Anno Domini High Resolution

Le 25 février 2010 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Mariusz Duda - Basse, Chant Piotr Grudziñski - Guitare Michal Lapaj - Clavier Piotr "Mittloff" Kozieradzki - Batterie

Style:

Metal-progressif

Date de sortie:

Juillet 2009

Label:

InsideOutMusic

Note du Soilchroniqueur (Bodom):
8 / 10

Parmi les rares groupes polonais réussissant à s’extirper du carcan de leurs frontières, Riverside est souvent présenté (à tord) comme la seule formation sachant faire preuve d’un minimum de sensibilité, rapport à des compatriotes plus axés black/death-metal. L’approche progressive du quatuor, se veut toute en nuance et en émotion, la débauche technique et gratuite n’ayant définitivement pas sa place ici. Ayant eu la chance, il y a quelques années, d’assister à l’une de leurs prestations sur une minuscule scène lyonnaise, le crédo du groupe est incontestablement l’émotion, avec toujours, et les albums précédents en témoigneront, un son d’une pureté cristalline et un groove indéniable.

Les présentations effectuées, voici en somme, quelles étaient mes dispositions à l’entame de ce « Anno Domini High Resolution« , m’apprêtant à entendre débouler la suite logique d’un « Rapid Eye Movement » (2007). Et malgré le changement stylistique amorcé sur la pochette de l’album (toujours signée Travis Smith, mais l’artiste préférant cette fois-ci délaisser ses pinceaux et son style si caractéristique pour une approche plus photographique, tranchant ainsi avec la trilogie précédente), le contenu sonore de ce quatrième opus studio, pour sa part, reste fidèle à la ligne directrice du groupe. Peu de surprise sur la forme donc, moins fou qu’un Pain Of Salvation, plus metal qu’un Marillion, moins branleur qu’un Dream Theater : Riverside fait du Riverside, se montrant convainquant dans l’exercice et livrant une copie appliquée exempte de toute faute de gout. L’auditeur, pris en charge dès son arrivée par des sonorités familières et un Mariusz Duda (chant, basse) rassurant et chaleureux, n’a plus qu’à se laisser guider en toute quiétude le long de ce sentier balisé.

C’est surtout, sur le fond que de subtils mais néanmoins perceptibles changements se feront observer. En cinq actes, frôlant souvent la dizaine de minutes, Riverside nous prend sous son aile et nous emporte pour une balade, un voyage alternant passages catchy au groove de basse imparable, pavés d’orgue hammond et vagabondages atmosphériques laissant au loin s’amonceler de mélancoliques brumes de nappes. Ces claviers, toujours à propos, rehaussent idéalement les compositions du groupe, sans jamais trop en faire et en laissant cette fois, plus d’espace qu’à l’accoutumée pour la recherche sonore. Et les quelques expérimentations électroniques concoctées ici, associées à une guitare tour à tour légère ou plus puissante, dotent le tout d’un rendu très organique … Envoutant, même. Mais le tout peut aussi rapidement s’emballer et devenir bien plus heavy, au sens anglais et premier du terme. En témoigne ‘Hyperactive‘, le titre d’intro, surprenant par cette ‘rage’ sous-jacente depuis quelques albums déjà, et qui de plus en plus difficilement contenue, explose enfin au grand jour. Les mélodies, se veulent toujours empreintes d’une certaine mélancolie inhérente au groupe : toujours personnelles, souvent atmosphériques voire même inquiétantes par moment, elles ne pourront manquer de surprendre, pouvant rappeler les œuvres récentes d’un certain Opeth (les débuts de ‘Left out‘, que ce soit le chant ou la guitare, renverront irrémédiablement à « Damnation » ou même « Watershed« ), ou laisser pantois le temps de passages plus improbables (‘Egoist hedonist‘ et sa section cuivre par exemple). Enfin, le dernier titre (le plus long), nous achèvera par la multiplication d’ambiances différentes et de plans inspirés, nous rappelant que Riverside, sous des dehors atmosphériques ou dorénavant plus énervés, demeure avant tout un excellent groupe de metal-progressif.

Riverside nous livre donc ici un album de très belle facture, tranchant avec ses prédécesseurs par quelques nouveautés, tout en conservant une identité forte. Une page se tourne, dans l’histoire de la formation, c’est certain, et le sentiment que le groupe ne nous a encore pas tout livré ce dont il est capable demeure très vivace, laissant ainsi présager de belles heures pour le quatuor polonais. Il ne leur manque pas grand chose, on le sent, pour nous pondre leur ‘classique’, l’opus de la confirmation qui les placerait directement dans le carré très ‘select’ du top of the prog.

Site officiel : http://www.riverside.art.pl/

Bodom

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